Il y a tellement d’empreintes que cela brouille les pistes.

Au cœur du procès que Total-dit-Energies intente à Greenpeace (voir pour cela l’épisode pré cédent Le droit a un environnement sain ), il y a ce qu’on appelle l’empreinte carbone, c’est à dire les conséquences, toutes les conséquences, qu’une activité humaine a en matière d’émission de gaz à effet de serre. Par simplification, les auteurs de ce calcul ont pris ce terme alors que cela concerne en fait tous gaz à effet de serre. Pour plus d’information pour pourrez vous reporter à la rubrique en bas d’article « pour aller plus loin ».

Manifestement il y a eu un consensus sur la manière de calculer cet impact et grâce soit rendu à Global Footprint Network d’avoir réussi cet exploit. Manifestement il y a dissensus sur les responsabilités dans ces émissions comme le démontre assez bien cet article https://www.ouest-france.fr/Gaz à effet de serre. Oui, l’industrie pollue : mais ses usines sont-elles les seules responsables ? Publié le 09/05/2023 à 07h30. En effet, peut-on totalement (sans jeu de mots) imputer à un groupe pétrolier l’empreinte née de l’utilisation de son pétrole par la pétrochimie, les transporteurs, les fabricants d’engrais ? Peut-on raisonnablement considérer qu’un fabricant d’automobile porte à lui seul la responsabilité des émissions de ses véhicules ?
Ça va être le grand débat auquel nous convie, bon gré, mal gré Total-dit-Energies et c’est tant mieux que ce débat ait lieu car il peut permettre d’ouvrir un débat plus large sur la nature des activités qu’il convient de privilégier, ce qui interpelle tout à la fois, les pouvoirs publics c’est à dire les citoyens (quelles politiques voulons-nous?), mais aussi les consommateurs (quels produits et quels services voulons-nous?). Ces questions sont pour l’instant entre parenthèses car tous les éléments ne sont pas sur la table du débat public. L’empreinte carbone est un de ces éléments clés, mais pas le seul.

Entretemps, les citoyens-consommateurs et leurs dirigeants, les politiques et les industriels, naviguent un peu à vue.

Ainsi, s’agissant de l’agriculture, les initiatives vont dans tous les sens comme l’atteste cette initiative https://www.ouest-france.fr/Climat. 13 milliards de dollars récoltés pour une agriculture innovante Publié le 08/05/2023 à 22h39 et comme le conteste cette tribune https://www.sauvonsleurope.eu/Absorption de carbone dans l’agriculture : la Commission européenne jouerait-elle à l’apprentie sorcière ? Publié le 9 mai 2023. Mais il n’est pas sûr que faire entrer le paysan indien ou malien dans l’agriculture pilotée par l’intelligence artificielle soit une priorité, de même qu’il n’est pas certain que donner une valeur d’échange aux économies d’émissions de carbone agricoles soit nécessairement d’une grande efficacité.
En tout cas le débat est là et partageons le constat que DE TOUTE FAÇON , le modèle agricole dominant ne peut plus continuer. Ça n’est pas rien puisque en France l’agriculture représente 21% de l’epreinte carbone et que dans le monde l’empreinte carbone de la production alimentaire oscille entre 25% et 33%.

S’agissant de l’autre grand secteur « pourvoyeur » de GES, les transports (29% de l’empreinte carbone en France), il est à la fois normal et paradoxal que l’OCDE épingle les politiques publiques de l’Allemagne https://www.ouest-france.fr/L’Allemagne ne fait pas assez d’efforts pour décarboner son secteur des transports, selon l’OCDEPublié le 08/05/2023 à 16h57. Normal, parce que aussi bien la politique fiscale que les prises de position contre la fin des voitures à moteur thermique montrent une volonté inébranlable de soutenir les colosses de l’industrie automobile allemande. Paradoxal depuis que l’Allemgne a adopté une tarification de ses transports en commun particulièrement innovante https://www.20minutes.fr/Transport en commun : Le tarif unique qu’expérimente l’Allemagne, une bonne idée pour la France ? Publié le 19/04/23 à 08h02. Là aussi, les débats internes sont chauds.

Là où les débats ont dû être également très chauds, c’est au sein du Conseil National de la Transition Ecologique (le CNTE, qui je vous l’assure existe bien!). Finalement, il y a consensus et c’est tant mieux. Maintenant que le cap est fixé, il ne reste plus, si on peut dire qu’à définir le trajet. D’ici la fin du siècle, il y a du temps et beaucoup de choses peuvent se passer. En effet, à part quelques auteurs de science-fiction, qui en 1923 aurait pu prévoir ce qui allait se passer en l’an 2000 ? Mais pour autant, et c’est là la force de la planification indicative, on peut définir, à travers des programmes et des choix assumés pour un moyen terme, un cheminement possible avec nécessairement des points d’étape rapprochés pour vérifier qu’on reste bien sur la bonne trajectoire. Et c’est là où des outils comme l’empreinte carbone vont être utiles. CQFD.

Pour aller plus loin :
*sur l’empreinte carbone :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Empreinte_carbone
l’empreinte carbone
*sur votre empreinte carbone
nosgestesclimat.fr.
Calculez votre empreinte carbone
*sur le Conseil National de la Transition Ecologique
Le conseil national de la transition écologique
https://fr.wikipedia.org/wiki/Conseil national de la transition écologique

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