Mes brèves de la semaine n°13

sur les traces de Jules Verne

Il semblerait que ce soit une des obsessions de l’homme moderne, creuser le sol, de plus en plus profondément. https://www.ouest-france.frLa Chine a commencé à creuser un trou de 10 km de profondeur, voici pourquoiOr on soupçonne fortement que la folie extractrice de la civilisation industrielle soit une des causes majeures des dérèglements climatiques. Il n’est pas sûr que le Professeur Lidenbrock aient eu ces préoccupations en tête quand il entreprit son « voyage au centre de la Terre ».Au fait, il paraît qu’à ces profondeurs on trouverait de l’hydrogène à l’état naturel, cet « or blanc » du renouveau industriel. Extraire, toujours extraire ! Foutez-lui la paix à la Terre

Toujours sur les traces de Jules Verne

Le carbone, la nouvelle obsession de l’homme moderne- liée à la précédente sans nu doute-. Des pièges à carbone, on voudrait en voir partout histoire de se rassurer sur la pérennité de notre modèle économique. Et à force de chercher, on finit par -peut-être- en trouver https://www.ouest-france.frUn puits de carbone a été découvert au milieu du Pacifique, pourquoi est-ce une bonne nouvelle ?. Ce qui serait drôle, c’est qu’on y découvre aussi le Nautilus et Capitaine Nemo. Décidément, Jules Verne reste une référence

Une énergie sans trace

Par définition, les iles sont les meilleurs endroits au monde pour expérimenter l’autonomie. Et quand ça marche, c’est formidable https://fr.euronews.com/Le succès de Chalki : un exemple concret de solutions énergétiques responsables pour les îles Mise à jour: 07/06/2023 – 11:12. Ça ne coûte pas très cher et c’est propre. Voilà une bonne raison d’espérer pour ces centaines d’iles qui se vident de leurs habitants faute de conditions d’existence décentes. Encore faudra-t-il que la montée des océans ne les submerge pas.

Les sales traces de l’énergie sale

Non seulement les centrales au fioul sont, avec les centrales à charbon des usines très polluantes, mais en plus leur déconstruction constitue un vrai casse-tête https://www.revolution-energetique.com/Démanteler une centrale au fioul, ça prend combien de temps ? 27 Mai 2023. Encore heureux qu’EDF pense pouvoir recycler plus de 90% des déchets. Tiens, à propos, on en est où du démantèlement de la première centrale nucléaire française, à Brennilis, arrêtée depuis 1987 ?

Sale temps pour nos droits

Il y a une petite quinzaine d’année, une tentative de fichage de la population, appelée Edvige, avait provoqué une telle protestation que le ministre de l’Intérieur avait dû renoncer. Aujourd’hui, les sénateurs autorisent les policiers à utiliser vos téléphones et autres appareils connectés pour vous espionnerhttps://www.lemonde.frL’activation à distance, pour certaines enquêtes, des micros et caméras des appareils connectés adoptée par le Sénat Publié aujourd’hui à 03h30, modifié à 07h19 . Il faut espérer que cela se fera sous étroit contrôle des juges, comme les écoutes téléphoniques (hum ! Hum!). En tout cas, personne n’a encore protesté. Est-ce le syndrome de la grenouille dans l’eau qui bout progressivement ?

Mes droits que diable!

Ah ben ! Nous voilà bien. L’INSP, celle qui prétend remplacer l’ENA, n’a pas deux ans qu’elle connait déjà son deuxième mouvement social https://acteurspublics.fr/La procédure de sortie de l’INSP vire à l’affrontement entre les élèves et l’administration. L’an dernier, c’était parce les postes proposés ne convenaient pas, cette année parce que les postes proposés ne sont pas encore connus. Il est vrai qu’il est difficile de choisir une affectation si on ne connaît tous les choix possibles. Mais n’est-ce pas des petits problèmes de nantis de la République ? C’est dans les luttes sociales que se forgent les consciences, alors espérons que ces « INSPirès » se souviendront de cet épisode lorsqu’ils devront managé des centaines voire des milliers de fonctionnaires qui eux aussi pensent avoir des droits.

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Les droits à polluer sont une affaire rentable

Au départ, il y a une idée simple et vertueuse : mettre à contribution les entreprises qui ne font pas les efforts nécessaires pour réduire leurs émissions de GES tout en récompensant celles qui font ces efforts. Pour cela, comme nous sommes en économie libérale, on a organisé un marché d’échange où ceux qui auraient économisé sur leurs émissions pourraient revendre à d’autres qui ne l’auraient pas fait. Mais pour cela, il fallait au départ affecter à chaque entreprise, voire même à chaque site industriel un volume de base de GES, appelé quota carbone qui servirait d’étalon pour mesurer les progrès ou au contraire les dérapages. Il fallait aussi bien sûr, un système de comptage, permettant de mesurer en temps réel, les véritables émissions, site par site.

Cette dernière question a été vite résolue par les ingénieurs avec des tableaux de conversion très sophistiqués. Par contre, la première question n’était pas que technique mais aussi politique, les Etats craignant qu’en fixant des volumes de base trop bas, cela fasse fuir les usines vers des cieux plus accueillants.

Ces quotas constituaient donc de fait des droits à polluer offerts gratuitement au départ.

Manifestement le modèle européen, lui-même inspiré par un modèle états-unien, a fait des émules ce qui a permis à la Banque Mondiale de publier récemment un bulletin de satisfecit https://www.banquemondiale.org/Les recettes mondiales de la tarification du carbone atteignent un montant record de près de 100 milliards de dollars23 MAI 2023.

Cela dit la réalité est peut-être moins séduisante. En effet, après une enquête minutieuse Le Monde a découvert que depuis que le marché carbone existe en Europe, certaines entreprises ont largement profité des lacunes du système pour faire des profits https://www.lemonde.fr/Comment les entreprises polluantes ont transformé les quotas gratuits de CO₂ en un marché de plusieurs milliards d’euros Publié le 30 mai 2023 à 05h35, modifié à 07h34 . C’était prévisible, à partir du moment où les quotas alloués étaient très généreux, beaucoup d’entreprises, et notamment celles qui avaient le pouvoir d’influencer la décision d’octroi, se sont trouvées, sans trop faire d’effort avec une masse de quotas qui ne leur avaient rien coûté mais qui, même sur un marché des quotas complètement déprimés, avaient quand même suffisamment de valeur marchande pour leur constituer une petite rente.

Mais ceci serait du passé puisque ce système va être mis en extinction pour être remplacé notamment par une taxe carbone au frontière https://www.euractiv.fr/Climat : feu vert des eurodéputés à la réforme du marché carbone 18 avr. 2023.

Mais entre deux, le sytème perdure et voyons ce que cela donne en France. En application de la dernière réforme du marché européen des émissions de GES, un arrêté a été publié en décembre 2021 https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000044537559 Arrêté du 10 décembre 2021 fixant la liste des exploitants d’installations soumises à autorisation pour les émissions de gaz à effet de serre ainsi que le montant des quotas d’émission affectés à titre gratuit pour les exploitants d’installations pour lesquelles des quotas d’émission à titre gratuit sont affectés, pour la période 2021-2025.

Son annexe comporte une liste de 1040 sites qui se voient ainsi allouer des quotas annuels sur la période 2021-2025. Alors que ce système a vocation à pousser les entreprises à réduire leurs émissions, seuls 122 sites voient leurs quotas diminuer sur la période et encore, il s’agit en général de petits sites, essentiellement des installations de production de chaleur ou de cogénération.

Il convient également de noter que dans cette liste figurent 63 sites dont les quotas annuels sont supérieurs au million de tonnes de CO² émis. Ces 63 sites disposent ainsi de droits à polluer qui, cumulés représentent plus de 200 millions de quotas. Trois entreprises bénéficient, à elles seuls de plus de 26 millions de quotas annuels.

Le plus surprenant est que en mai 2023 un nouvel arrêté est venu modifié l’arrêté du 10 décembre 2021 https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000047596879 Arrêté du 15 mai 2023 modifiant l’arrêté du 10 décembre 2021 fixant la liste des exploitants d’installations soumises à autorisation pour les émissions de gaz à effet de serre ainsi que le montant des quotas d’émission affectés à titre gratuit pour les exploitants d’installations pour lesquelles des quotas d’émission à titre gratuit sont affectés, pour la période 2021-2025
Et là, ô surprise, 11 sites voient leurs quotas évoluer, 4 à la baisse mais surtout 7 à la hausse. Le signal est fort mais pas très incitatif.

Or pendant le même temps , les services techniques rattachés aux ministères écologiques font état d’une baisse des émissions https://www.actu-environnement.comÉmissions de GES : la France va dans la bonne direction 06.06.2023, dans laquelle l’industrie aurait pris sa part avec une réduction de 6%. On apprend également grâce à cet article que le budget carbone, toutes activités confondues est de 422 millions de tonnes de CO². On voit qu’avec leurs 200 millions de tonnes les sites industriels disposent donc d’une rente et comme leur émissions réelles diminuent, cette rente augmente d’autant et continuera à augmenter au moins sur la période 2023 à 2025.

Pourquoi est-ce que je vous parle de ce marché du carbone ? A cela, il y a une raison bien simple, il va s’étendre à toutes les activités, en commençant par le bâtiment et les transports c’est dire votre chauffage votre éclairage et vos déplacements. Bon courage !

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Greenbashing : Les raisons de la colère

Face aux attaques répétées contre les militants écologistes un parti politique a décidé d’en faire le recensement systématique https://reporterre.net/EELV lance un observatoire des violences contre les écologistes30 mai 2023 à 14h15 Mis à jour le 31 mai 2023 à 10h57, un peu comme ce qui est déjà fait, à l’initiative du gouvernement pour les violences familiales ou le harcélement scolaire. C’est dire si pour ce parti, cette nouvelle forme de violence institutionnelle est considérée comme grave.

Nous avons vu dans un précédent billet Greenbashing et greenwashing que ce mouvement était généralisé aux pays développés mais tous les partis politiques ne réagissent pas de la même manièrehttps://reporterre.net/Répression des militants écolos : en Allemagne, les partis de gauche font l’autruche31 mai 2023 à 10h02 Mis à jour le 31 mai 2023 à 14h55.

Histoire d’illustrer cette stratégie de harcèlement musclée, l’actualité de la quinziane nous offre deux exemples particulièrement emblématique.

Je vous ai déjà parlé de l’AG houleuse de Total-dit-Energies mais on en sait un peu plus sur les à-côté de cette réunion. En faisant la part des choses et en tenant compte que Reporterre est un journal qui choisit son camp, on reste interpellé par la violence de la réaction policière face à ce qui fut en fait une manifestation pacifique https://reporterre.net/Violentées lors de l’AG de Total, des militantes portent plainte contre la police30 mai 2023 à 14h47Mis à jour le 31 mai 2023 à 10h45 . C’est d’autant plus choquant que les thèses développées par les manifestants ont été reprises peu après par une coalition d’ONG et de collectivités territorialeshttps://www.lemonde.fr/TotalEnergies : des ONG et des collectivités territoriales demandent la suspension des futurs projets fossiles du groupe Publié hier à 21h41, modifié à 08h11 . Madame Hidalgo ou le maire de New-York peuvent ifficilement passer pour de dangereux « écoterroristes ». Ces coalitions qui commencent à émerger un peu partout sont peut-être la réponse d’une société civile face à la rigidité d’un pouvoir d’Etat qui, un peu partout tente de défendre le statu quo de plus en plus insoutenable de grands groupes qui ont les plus grandes peines du monde à évoluer.

A cet égard le cas de de Total-dit-énergies est assez emblématique et sa stratégie est d’ailleurs fort bien décrite par cet article d’Actu-environnement https://www.actu-environnement.com/TotalEnergies : un cas d’école en termes de politiques climatiques 31.05.2023. Il est certain qu’une telle inertie et un tel mépris affiché pour les obligations souscrites lors de la COP 25 à Paris ont de quoi attiser la colère de militants écologistes qu’exaspère l’imminence d’une catastrophe qu’ils ont annoncée.

Le deuxième exemple est encore plus violent https://reporterre.net/En France, une vague d’arrestations contre le mouvement écologiste radical5 juin 2023 à 21h39 Mis à jour le 6 juin 2023 à 14h38. Utiliser les armes de la lutte anti-terroriste pour interpeller une petite dizaine d’activistes écologistes dont le crime majeur et d’avoir violer une propriété et fait quelques dégâts (l’article parle de sacs de ciment rendus inutilisables) ,iIl y a là un déploiement de force hors de proportion avec la nature du délit. Ce n’est pas sans rappeler quelques précédents fâcheux comme les soi-disants anarchistes du « groupe de Tarnac », relaxés après enquête.

Briser des clôtures, gâcher des sacs de ciments, casser une machine sont assurément des actes délictueux qui méritent d’être condamnés comme tels. On verra bien ce qu’en penseront les tribunaux . Mais peut-être que les juges, considérant la nature de la victime trouveront des circonstances atténuantes à cet actes de colère.

En effet, je souhaiterai juste rappeler que Lafarge Holcim est considéré, y compris par les pouvoirs publics, comme un des plus gros émetteur de gaz à effet de serre, en France.

Je n’en veux pour preuve que le contenu de cet arrêté du 10 décembre 2021 https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000044537559 qui fixe les quotas de carbone alloués GRATUITEMENT aux sites pollueurs dans le cadre du marché européen d’échange de quota de carbone.
« LAFARGE HOLCIM 2 605 616 quotas par an soit 12 028 080 de 2021 à 2025 sur 7 sites
TOTALENERGIES 5.063.206 quotas par an soit 25.316.030 de 2021 à 2025 sur 6 sites »

Pour éclairer vos lanternes, sachez qu’un quota de carbone c’est en fait un tonne de CO émise et donc grâce à cet arrêté, Total-dit-énergie est autorisé à emettre gratuitement 5 millions de tonnes de CO² par an à partir de ses raffineries et que Lafarge-Holcim a la même autorisation pour plus de 2,5 millions dans ses cimenteries. Et ces chiffres ne concernent que les plus gros sites de ces groupes. Il convient également de noter que sur la période 2021-2025, l’arrêté ne prévoit pas de réduction progressive de ces quotas

Rappelons , histoire de fixer les idées, que le budget carbone annuel de la France, toutes activités confondues, est de 422 Mt CO² pour la période 2019-2023 et que l’application de l’accord de Paris prévoit une trajectoire de réduction moyenne de 3,3 % par an sur la période 2024 à 2028 et de 4 % par an sur la période 2029 à 2033.

On peut comprendre que cela énerve.

PS qui a tout à voir : je reviendrais dans quelques jours sur cette histoire de quota carbone car là aussi il y a de quoi s’énerver !

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L’impôt de Bernard, Françoise,Vincent, François, Emmanuel et les autres.

C’est fou comme il est difficile de parler des impôts payés par la grosse cinquantaine de fortunes française qui dépasse le milliard d’euros. Dans une brève, j’accordais un peu de compassion à un des héritiers qui en acceptant de payer ses impôts en France tout en résidant au Royaume-Uni est taxé dans les deux pays.

En général, ce serait plutôt l’inverse qui se passe. Un Institut de recherche a pu accéder à des sources jugées confidentielles et le résultat qu’ont obtenu ces chercheurs n’est en effet pas glorieux pour ceux qu’on présente comme les fleurons de l’économie française.

Mais comme le résultat est un peu explosif par les temps qui courent, certains médias y vont avec précaution. Le journal qui appartient au plus riche d’entre eux reste très flou dans son titre https://www.lesechos.fr/L’impôt des milliardaires passé au crible Publié le 6 juin 2023 à 11:40Mis à jour le 6 juin 2023 à 19:46 même s’il est plus explicite dan son contenu.

Le constat est pourtant fort simple https://www.euractiv.fr/L’impôt est régressif pour les foyers les plus riches, selon une nouvelle étude le 7 juin 2023 à 7:18 ; à partir d’un certain seuil, c’est à dire à peu de choses prés les 500 millions de fortune, le taux d’imposition baisse, alors que le principe de l’impôt sur le revenu est la progressivité, c’est à dire que plus vous gagnez d’argent, plus la part que prélève l’Etat est forte. Et l’écart entre les très très riches et les hyper-riches est conséquent. En effet les très très riches, c’est à dire moins de 1% de la population, la part que prélève l’Etat monte à 46%, ce qui n’est pas encore le taux confiscatoire que ces nantis dénoncent. Quand à l’infime pointe de cette pyramide des revenus, son taux de prélèvement tombe à 26%, c’est à dire presque deux fois moins que leurs suivants, ce qui est énorme.

Le Télégramme s’offre à nous expliquer comment cela est légalement possible https://www.letelegramme.fr/Pourquoi les Français les plus riches paient proportionnellement moins d’impôts que les autres Le 06 juin 2023 à 21h16. Comme on connaît la cause, on connaît donc aussi le moyen de corriger cette anomalie. On pourrait faire confiance aux experts de Bercy pour trouver le mécanisme adéquat afin de taxer ces profits non distribués. Mais pour cela, il faudrait qu’il y ait un ministre pour leur en donner l’ordre. Le voudra-t-il ? Cela n’en prend pas le chemin puisque Le Ministre est persuadé, ou veut nous persuader que ces profits non distribués « sont généralement réinvestis dans l’emploi et la croissance » Il est des illusions funestes.

Enfin, je garde pour l’anecdote ce dernier article ÉCONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE https://www.radiofrance.fr/Les Français les plus riches sont moins imposés que les autres, selon une étude Publié le mardi 6 juin 2023 à 18h35. Il n’est pas différent dans sa tonalité des autres sauf qu’il présente la particularité d’être présenté sur le site de la radio dans la rubrique Economie Sociale et Solidaire. Soit le rédacteur en chef n’y connait rien à l’ESS, soit il a une intention cachée qui est de suggérer que le rétablissement d’une véritable progressivité de l’impôt sur le revenu serait un acte de solidarité.

Et puis il faudra bien trouver les 66 milliards pour financer la transition écologique/ énergétique/ climatique (rayer la ou les mentions inutiles).

Pour aller plus loin
la présentation de l’étude de l’IPP : https://www.ipp.eu/publication/16253/
l’étude proprement dite : https://www.ipp.eu/wp-content/uploads/2023/06/Note_IPP_Billionaires-3.pdf

Publié dans l'économie comme on la subit, pacte républicain | Tagué , , | Laisser un commentaire

RSE : l’obligation de responsabilité

Hormis pour les grandes entreprises, l’existence d’une politique RSE n’est pas une obligation mais un acte volontaire pour la plupart des PME et ETI qui se lancent dans l’aventure. De plus, les modalités de mise en œuvre de cette politique sont laissées le plus souvent au bon vouloir de leur auteur. Ainsi ces volumineux rapport RSE qui complètent les bilans annuels ne répondent à aucune règle contraignante, le plus souvent d’ailleurs, parce que personne ne dispose des outils de mesure permettant d’étalonner la performance sur la totalité des aspects d’une politique RSE.

C’est ce laxisme que voudrait dénoncer cet article https://usbeketrica.com/RSE : l’entreprise à l’heure des devoirs ?– 24 mai 2023. Il n’est pas totalement innocent que son auteur en soit un des plus prestigieux cabinets de certification. Il prêche en quelque sorte pour sa paroisse.

Passer du volontariat à l’obligation réglementaire est, dans son esprit le seul moyen de donner aux démarches RSE l’aura que peuvent donner des comptes certifiés pour une agence financière.

Mais évidemment, cet effort de transparence sur les politiques sociales et environnementales a un coût que certaines entreprises acceptent d’assumer, soit parce que leurs dirigeants sont convaincus du bien-fondé de la démarche, soit parce que leur agence de communication les a convaincu que cet investissement était rentable pour leur image, auprès des consommateurs ou des futurs collaborateurs.

Mais la plupart des entreprises risquent de ruer un peu dans les brancards en mettant de l’avant, l’inflation normative qui pénalise leur dynamisme ; cependant, quand les différentes parties prenantes se liguent contre elles, elles devront faire contre mauvaise fortune bon cœur.

Or, il ne vous a pas échapper que les investisseurs institutionnels se sont emparés du sujet RSE et comptent le faire fructifier et il n’est plus rare maintenant que dans les assemblées générales d’actionnaires, des motions « climatiques » viennent troubler le bon ordonnancement de ces cénacles habitués plutôt au ronronnement des rapports autosatisfaits qui rassurent l’actionnaire. Certains investisseurs viennent même de hausser un peu leurs exigences en réclamant que les entreprises les plus concernées par leur impact, direct ET indirect, sur le climat se montrent à la hauteur des attentes en terme de transparence https://www.lesechos.fr/Climat : les entreprises les plus émettrices appelées à divulguer leurs données environnementalesPublié le 31 mai 2023 à 7:29Mis à jour le 31 mai 2023 à 7:32. La procédure judiciaire qui oppose actuellement un pétrolier français et des ONG par exemple se cristalise justement autour de cette lacune concernant le bilan carbone non pas de l’activité même de l’entreprise mais aussi des activités qui sont générées par ses clients, ici les émissions de CO² nées de la consommation de produits pétroliers pour divers usages (transport, chimie, chauffage etc…). Cet appel à plus de transparence restera du domaine du bénévolat, mais quand l’appel vient d’investisseurs qui, ensemble pèsent plus de 29.000 milliards de dollars, ce bénévolat devient un peu obligatoire. Voilà un pouvoir de persuasion que n’ont pas les Etats.

Et pourtant, les Etats entendent ne pas rester l’arme au pied. C’est le sens du vote récent du Parlement Européen qui a renforcé les obligations des entreprises en terme de responsabilité sur l’ensemble de leur chaîne d’approvisionnementhttps://www.novethic.fr/devoir de vigilance européen : une « révolution juridique » en marche pour réguler les multinationalesI Publié le 01 juin 2023. Il s’agit là d’une avancée considérable car cela confirme que la notion de responsabilité de saurait se limiter au seul périmètre de l’entreprise stricto sensu.

C’est d’ailleurs le sens de ces deux démarches . La RSE, quand elle est pratiquée avec sincérité, est une approche systémique du monde de l’entreprise, où celle-ci est en perpertuel interréaction avec son milieu et ses partenaires et c’est l’ensemble de ces réactions en chaîne qui constitue le champ de responsabilité des entreprises dorénavant. Ce n’est pas une mince affaire d’avoir mis ceci sur la table des devoirs des entreprises.

Pour aller plus loin :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Carbon_Disclosure_Project l’ONG qui collecte les données carbone des entreprises

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Les chantiers de l’Economie sociale et solidaire.

Que de bruit et de fureur autour de l’Assemblée Générale de ce petit groupement d’entreprises qui s’appelle Mouvement Impact France. J’ai déjà parlé de l’acte de foi du nouveau co-président de ce MIF qui croit à la pollinisation et de la réponse signée par le ban et l’arrière-ban de l’ESS, dont le patron du co-président du MIF.

Voici une nouvelle passe d’armes entre deux conceptions, pas forcément inconciliables, de « l’autre économie ».

Commençons par un entrepreneur en série qui croit fermement que les entreprises existent pour transformer l’économie https://www.entreprendre.fr/Unissons nos efforts pour transformer l’économie ! 23/05/2023 Par Eric Delannoy et lui parle d’hybridation et non de pollinisation mais l’idée est la même : l’ESS n’a pas toutes les vertus et l’économie libérale (l’intervenant suivant dira « capitaliste ») toutes les tares et qu’en prenant le meilleur des deux ont peut arriver à quelque chose de pas trop mal.

Ce n’est évidemment pas l’avis du quotidien communiste https://www.humanite.fr/« Ce n’est pas le moment de diluer l’économie sociale et solidaire » publié le Mercredi 24 mai 2023 pour lequel l’Economie Sociale et Solidaire est une économie de rupture avec le capitalisme et du coup la tentative menée par des proches de Macron de faire une OPA sur l’ESS n’est qu’une manœuvre pour désamorcer cette rupture, un peu comme la social-démocratie fut pour les communistes bolchevik l’arme du capitalisme contre la révolution communiste.

Là au moins, les choses sont claires, car pour le reste les contours demeurent flous.

Comme vous le savez, la loi Hamon est en train de faire sa révision des dix ans et la banque des territoires fait le point des réflexions d’un partenaire essentiel de l’ESS, les collectivités territoriales https://www.banquedesterritoires.fr/Économie sociale et solidaire : la loi de 2014 en chantier Publié le 22 mai 2023. En effet, si l’ESS se développe aussi fortement, c’est que des communes, communautés de communes, départements et régions ont fait de l’ESS un axe de développement de leur territoire.

C’est d’ailleurs à ce chantier que nous invite une des grandes voix de l’ESS https://www.miroirsocial.com/Une Économie Sociale et Solidaire unie pour un nouveau paradigme du développement territorial Jean Louis Cabrespines23 / 05 / 2023. Partant du principe que la grande majorité des entreprises de l’ESS, pas les plus grandes mais les plus actives, n’existent que pour répondre à un ou des besoins des populations locales, que les emplois qu’elles créent sont donc non délocalisables, il arrive à la conclusion que les collectivités territoriales ont le plus grand intérêt à s’appuyer fortement sur les entreprises de l’ESS. Il ouvre même la porte à des coopérations renforcées avec les entreprises libérales qui souvent y trouveraient également leur intérêt, les Projets Territoriaux de Coopération Economique existant ayant montré que ce métissage était fécond dès lors qu’il se fait sur des bases égalitaires et avec le truchement des élus locaux.

Du coup, comme les lignes risquent de nouveau de se flouter, il est peut-être nécessaire de se lancer dans la lecture de ce petit précis d’ESS https://esprit.presse.fr/L’économie sociale et solidaire de Timothée Duverger JUIN 2023 par Simon Cottin-Marx.

Je note enfin que aussi bien Jean-Louis Cabrespine que Timothée Duverger mettent en évidence une autre zone de flou de l’ESS, l’un écrivant que « Il ne suffit pas de se réclamer de l’ESS pour en faire partie », l’autre que « les statuts ne font pas la vertu ». Voilà effectivement un beau sujet de réflexion. Plutôt que d’avancer ses différences pour affirmer sa spécificité, il devient urgent de vérifier que ces différences existent bien, c’est à dire qu’il faudra revisiter les pratiques démocratiques, les modes de gouvernance, les relations employeurs-employés, relations fournisseurs-clients des entreprises de l’ESS.

Au-delà du chantier d’évaluation de la loi Hamon, voilà deux chantiers urgents à ouvrir et à mener à terme, l’impact territorial de l’ESS et les pratiques ESS dans l’ESS. A ces conditions seulement, pourront se nouer des relations durables avec les entreprises de l’économie dominante qui veulent donner plus de sens à leur activité, qu’on appelle cela pollinisation, hybridation ou métissage.

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La fable express du dimanche soir n° 62 soirée lyrique

Soirée de gala au conservatoire. Au programme, surtout du chant et notamment des pièces de Schubert et de Schuman. Hélas, les élèves du conservatoire ne sont pas toujours au niveau. Ainsi, un magnifique chant inspiré de Goethe était en train d’être massacré par, un chanteur et son accompagnateur, pressés manifestement d’en finir quand un voisin mélomane me chuchota dans l’oreille : « Il va trop vite, ce beau lied ! »

Mais la soirée n’était pas finie, ni le martyre des œuvres du répertoire. Une autre pièce subit les ultimes outrages, toujours perpétrés par des chanteurs décidément en verve. Ainsi, cette magnifique ballade irlandaise « The fields of Athenry » qu’un jeune ténor s’obstinait à beuglait alors qu’elle doit être sussurée provoqua une nouvelle ire de mon voisin manifestement en grande souffrance ce soir là : « Mais pourquoi est-ce qu’il aboie cet air irlandais? »

Finalement j’aurai passé une bonne soirée avec Bobby Lapointe !

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Mieux vaut en rire -rubrique décidément inépuisable- n° 248: les misères de la richesse

François-Henri ou les malheurs de la vertu

On pourrait se contenter de sourire de la mésaventure coûteuse qui advient à l’héritier Pinault, grande fortune de France https://www.lemonde.frLe pari perdant de François-Henri Pinault, doublement imposé à Londres et à Paris Publié le 29 mai 2023 à 14h45 . On pourrait également s’extasier devant la rigueur toute romaine de ce fils de famille qui, par patriotisme, a souhaité payé ses impôts en France. On pourrait également s’offusquer de de ce qu’on s’extasiât d’une telle « vertu » alors que ce devrait être une chose normale. C’est oublier un peu vite que nombre de ses commensaux au banquet des riches pratiquent plus volontiers l’exil fiscal ou l’évitement de l’impôt, à commencer par le haut de la liste.

Moins riches mais toujours riches quand même

Justement puisqu’on parle du monde des très riches, voici une nouvelle qui devrait inquiéter le plus riche d’entre eux dont le commerce ne prospère que sur les appétits de luxe de ses congénères https://www.ouest-france.fr/Les riches ont connu en 2022 le plus grand recul de leur fortune en dix ans Publié le 01/06/2023 à 13h46. Il est quand même amusant de constater que le journaliste déplore « des fortunes qui progressent moins vite que d’habitude ». Il reste que les fortunes cumulées de tous ces millionnaires et milliardaires représentent pls de 83.000 milliards de dollars, soit plus que PIB cumulé des membres du G7.

Misère de la recherche publique

Tout le monde est d’accord là-dessus, la mer est l’avenir de la Terre. Or, il se trouve que la station biologique de Roscoff est un pôle d’excellence mondiale en matière de recherche sur les algues. Il aura fallu une dotation de 250.000 euros pour lui donner une visibilité à la hauteur de sa valeur https://www.ouest-france.fr/Ça y est, la station biologique de Roscoff a sa plateforme mondiale de recherches dédiée aux algues Publié le 31/05/2023 à 18h19. Et dire qu’il a fallu la générosité d’une des plus grande fortune de France pour cela. C’est dire si la recherche publique est en manque de financement public. Notez cependant que 250.000 euros, ce n’est qu’une petite part de la « progression moins vite que d’habitude» de la fortune de l’héritière de cette entreprise de cosmétiques.

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Mes brèves de la semaine n°12

Le tourisme sale

La beauté immaculée des cimes enneigées n’est plus ce qu’elle était https://www.ouest-france.frPlus d’1,6 tonne de déchets plastiques retrouvés dans l’Himalaya lors d’une expédition Publié le 29/05/2023 à 06h33. Pourquoi faut-il que l’être humain salisse tous les endroits où ils passent ? Notez que pour se payer une expédition au sommet de l’Himalaya, il faut disposer de moyens financiers consistants ? Alors en conclure que pognon rime avec cochon ?

Le tourisme en site propre

Il n’y a pas que l’Annapurna qui subit les outrages humains, beaucoup de sites touristiques survisités souffrent. Mais on n’est pas obligé de regarder cela sans réagir. La preuve https://www.letelegramme.fr/Fréhel, pointe du Raz… Ici, on a réussi à concilier tourisme et environnement le 28 mai 2023 à 06h05. Alors en conclure que beauté rime avec responsabilité ?

L’hommage du vice à la vertu

Remettre le train sur les rails tout en descendant en flamme le transport aérien, tout cela au nom de la transition énergétique, voilà un beau programme. Mais comme Il compte sur l’un pour financer l’autre https://www.lesechos.fr/Le gouvernement veut taxer davantage le transport aérien pour financer la SNCF Publié le 25 mai 2023 à 18:57Mis à jour le 26 mai 2023 à 12:24, on comprend mieux pourquoi le décret de suppressions des vols aériens de courte distance n’aboutit en fin de compte qu’à la suppression de trois lignes. On ne tue pas la poule aux œufs d’or.

La vie duraille

Les vls de nuit sont la hantise des riverains. Vite, vite, il faut transférer le fret sur le rail. Certains ne sont pas d’accordhttps://www.lapresse.ca/En mission pour couper le sifflet aux trains Mis à jour le 29 mai. Manifestement la proximité des gares de marchandises n’a rien à envier à celle des aéroports. Oui, mais comme dans la journée les lignes sont occupés par les trains de voyageurs comment faire?

La La paix de l’eau

Il est de plus en plus question de guerres de l’eau, partout où un cours d’eau est partagé entre plusieurs nations. Ce que font ces écologistes jordaniens, israëliens et palestiniens est du coup exemplaire https://www.lapresse.ca/Sauver le Jourdain, bâtir la paixMis à jour le 29 mai. Qu’il y ait des considérations religieuses mais aussi mercantiles (touristiques) ne doit pas entrer en ligne de compte. Les chemins de la paix sont parfois sinueux.

Un vin, dix vins

Il va falloir s’y faire. 4° de plus d’ici la fin du siècle va bouleverser nos habitudes. Pour l’agriculture, ça peut être très rapidehttps://usbeketrica.com/Que restera-t-il du vin français avec trois degrés de plus ?27 mai 2023. La carte des vins en sera modifié. Fini les « Côte rotie », il faudra parler de « Côte cramée » et vive les petits blancs des « côteaux du Léon » finistérien et bientôt le Malansac VSOP morbihanais remplacera l’Armagnac hors d’âge gersois.

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Vous reprendrez bien un bout de ZAN ?

Les urbanistes des années 70 avaient inventé le zoning avec la création de sigle qui à l’époque nous ont paru barbares, les ZUP, les ZAE et autres « zèbrures » sur les cartes.

Depuis on a fait mieux avec la création de ZAD qui de zone à aménagement différé (c’est à dire réserve foncière) sont devenues zone à défendre (c’est à dire réserve de verts), de ZNIEFF (zones naturelles d’intérêt écologique faunistique et floristique) qui limitent les implantations d’activités en milieu rural sensible. La liste s’est allongée récemment avec la création des ZFE (zone à faible émission) dont le but est d’exclure des milieux urbains les véhicules polluants et surtout de ZAN (zone d’artificialisation nulle) dont l’objectif est, à terme (c’est à dire 2050), de stopper, commune par commune le grignotage des terres par le béton et l’asphalte.

Tout cela promet de belles migraines à ceux qui veulent réfléchir à la meilleure façon d’organiser les territoires pour les 30 prochaines années. C’est en effet le terme le plus raisonnable pour faire des plans. En effet, décider de construire ou de rénover des habitats, d’implanter des usines, des dépôts, des magasins ou des bureaux, reconfigurer la voirie et la desserte de tous les points d’u territoire sont des actes dont la justification est forcément sur un temps suffisamment long pour ne pas crier à la gabegie, mais pas trop quand même pour ne pas hurler à la « vitrification des territoires ».

Afin d’illustrer les paradoxes qui devront être résolus, arrêtons-nous un peu sur le sort de la dernière-née la ZAN.

C’est au nom de la lutte contre l’artificialisation des sols que des écologistes rennais se sont opposés à la création d’une usine de viennoiseries surgelées dans la métropole rennaise https://www.ouest-france.fr/L’entreprise Bridor annonce l’abandon de son projet d’usine à Liffré, près de Rennes Publié le 30/05/2023 à 09h46Modifié le 30/05/2023 à 10h57 et ils ont eu gain de cause. La commune de Liffré se trouve à 19 kilomètres au Nord-Est de Rennes. Elle a perdu son abattoir il ya quelques années et sa destruction a libéré 11 hectares que les promoteurs immobiliers lorgnaient pour y construire des habitations. A une époque où la réduction de la consommation carnée est à l’ordre du jour, la disparition d’un abattoir est dans l’ordre des choses.

De la même façon que les élus locaux pensaient qu’on pouvait transformer un ouvrier des abattoirs en ouvriers de chaine de fabrication de croissants surgelés, on aurait pu penser qu’ils auraient imaginer que 11 hectares d’abattoir pouvaient également se transformer en 11 hectares de surgélation. Mais du coup, quel pourrait bien être l’avenir d’une usine de viennoiseries lorsque l’ordre du jour est de manger moins salé, mois sucré, moins gras ? Aujourd’hui, avant de penser « création d’emplois », les élus devraient également s’interroger sur la finalité de ces emplois.

Il ne vous a pas échappé qu’à Liffré, les élus envisageaient de transformer cet espace en territoire le logement, puisque c’est l’autre grand usage des sols dans les villes et villages. C’est également ce qu’ont pensé les élus locaux d’une autre commune de l’agglomération rennaise https://www.ouest-france.fr/En Bretagne, cette ville « à 10 minutes de Rennes » a le record de l’artificialisation des solsPublié le 02/06/2023 à 06h15. Celle-ci est situé à 18 kilomètre de Rennes dans le Sud-Est. Ce cas illustre bien que la question de l’artificialisation des sols n’est pas qu’un problème de cœur de ville, mais bien une contrainte qui s’impose à tous les élus, au niveau de l’agglomération toute entière.

Face à ces nouveaux cadres, les grincheux diront « les carcans », on pourrait être tenté de baisser les bras et se dire que plus rien n’est possible, donc, comme dirait . l’Autre, qu’il faut faire une pause dans la réglementation. Ou alors adopter une attitude plus positive et se dire que toute contrariété est une occasion de repenser ses propres schémas de pensée et en l’occurrence de réinventer la ville comme les urbanistes l’ont réinventé dans les années 60 et 70 pour faire face à l’invasion automobile et industrielle https://www.ouest-france.fr/L’interdiction de bétonisation des sols, une « opportunité de repenser la fabrication des villes » ?Publié le 02/06/2023 à 09h19.

C’est d’ailleurs ce à quoi réfléchit de son côté l’agglomération rennaise https://www.ouest-france.fr/Comment Rennes métropole va construire 5 000 logements par an, sans bétonner de nouvelles terresPublié le 01/06/2023 à 16h56 Modifié le 01/06/2023 à 16h58. On serait intéressé de savoir comment ils vont s’y prendre mais déjà qu’ils se disent que c’est possible est un bon signe.

Cela dit d’autres dans cette région devrait aussi se poser cette question car la « zanification » des territoires se pose partout et plus particulièrement dans les territoires où l’occupation des sols est un enjeu crucial. Le littoral est de ceux-là, comme le sont également les centre-bourgs de 5000 à 15000 habitants qui maillent cette région. La question du logement y est prégnante et constitue un vrai drame pour une partie de la poluation qui se sent exclue de chez elle https://www.ouest-france.fr/Le 10 juin, Douarnenez sera l’épicentre de la lutte contre le mal logement en BretagnePublié le 02/06/2023 à 09h46. Là aussi, il faudra ne pas manquer d’imagination pour faire en sorte que sur la même surface occupée, on puisse loger, dans des conditions de vie décentes, un nombre sensiblement plus important de personnes. Et c’est peut-être là que le nouveau paradigme économique, recyclage et économie du partage en particulier, peut se marier avec une nouvelle vision des territoires.

Quand j’étais petit, jamais je n’aurai jamais imaginé qu’un bout de ZAN pouvait être un objet politique. Mais quand on est petit, on ne pense pas à ça.

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Greenbashing et greenwashing

C’est peu de dire que le greenbashing (en bon français, le dézinguage du vert) bat son plein. Il n’est pas de jour où soit des écologistes sont cloués au pilori médiatique, soit malmenés physiquement ou judiciairement.

Pour ouvrir le bal, commençons par ce spectaculaire coup de filet réalisé par la police néerlandaise lors d’une manifestation pacifique pour le climat https://www.ouest-france.frClimat : plus de 1 500 personnes interpellées lors d’une manifestation aux Pays-BasPublié le 27/05/2023 à 21h09. Un tel résultat laisse rêveur notre préfet de police qui, au plus chaud des manifestations anti-réforme des retraites a fait nettement moins bien. Certes plus de 90% des interpellés ont été rapidement relâchés mais le but n’était pas de les garder mais bien de les dissuader de revenir car l’expérience des cars de police n’est jamais très agréable, quel que soit le pays ou le confort des cars en question.

Plu rude a été l’attaque contre un camping improvisé, dressé pour empêcher le démarrage d’un chantier autoroutier https://reporterre.net/Jardin saccagé et garde à vue : le promoteur de l’A69 sort ses muscles25 mai 2023 à 09h58 Mis à jour le 29 mai 2023 à 09h17. Certes le camping est une activité réglementé et le camping sauvage une pratique interdite mais il y aurait des façons de faire plus civilisées. Par contre, grimper dans les arbres n’est pas illicite , c’est pourquoi on comprend mal qu’un « perché » soit mis en garde à vue, à moins qu’on lui reproche autre chose, mais quoi ?

Couper des arbres sur le bord des routes est également interdit. Et pourtant, lorsqu’il le fit avec ses compères, il ne lui arriva riehttps://reporterre.net/Serge Bousquet-Cassagne, l’agriculteur qui fait sa loi dans le Lot-et-Garonne 25 mai 2023 à 09h28Mis à jour le 29 mai 2023 à 21h29. Il faut dire que l’un de ces jeux favoris c’est de taper sur les écolos.

Il ne fait donc pas bon d’être vert ces temps-ci.

Et pourtant, il en est qui se revendiquent plus verts que verts, au point même parfois d’être en délicatesse avec la vérité https://www.novethic.fr/greenwashing : un quart des entreprises contrôlées en France sont hors des clous Publié le 28 mai 2023. On s’en doutait un peu mais que l’administration chargée de traquer les manquements à la loi le dise, c’est encore mieux.

Pour d’autres être vert, c’est juste du cinéma, c’est bon pour les recettes en salle et sur les plateformes de diffusion en ligne, mais pas dans la vraie vie, du moins dans la vie de ceux qui vivent luxueusement de ce cinéma https://www.novethic.fr/Cannes, festival du greenwashing entre yachts, jets privés et compensation carbonePublié le 25 mai 2023.

Comme ça commence à se voir un peu trop, l’union européenne a décidé de hausser le ton et quand elle hausse le ton, elle pond un texte réglementaire https://www.novethic.fr/exit le greenwashing, l’union européenne va encadrer l’utilisation du terme « neutralité carbone »Publié le 24 mai 2023. C’est bien comme initiative mais sera-ce suffisant ?

Vous vous demandez certainement pourquoi j’ai ainsi associé grenbashing et greenwashing dans le même article. Tout d’abord à cause de la beauté de l’assonance et surtout pour constater que parfois, une seule lettre suffit à faire la différence, ce qui rend modeste, et prudent, face au clavier. Mais c’est surtout parce que les deux sont liés. Si des écolos protestent parfois véhémentement, ce n’est pas pour le plaisir de protester mais bien parce qu’ils constatent que certains exagèrent franchement dans la façon dont ils occupent et s’occupent de la planète. Et si en face la riposte est devenue, elle aussi plus violente, c’est parce que de plus en plus les protestations trouvent un écho fort et parfois aboutissent à des résultats positifs. Ainsi, ce n’est peut-être pas un hasard si c’est au Pays-Bas que ce coup de filet « magique » a eu lieu. C’est en effet dans ce pays que pour la première fois une entreprise pétrolière a été condamnée pour sa responsabilité climatique.

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Les brèves de la semaine n°11

Les routes de la soie ont un fil résistant

Patiemment, la Chine tisse son réseau planétaire, tant sur terre que sur mer. Certes, actuellement le développement du réseau ferroviaire terrestre est un peu entravé par le tohu-bohu existant dans les plaines d’Aise Centrale et d’Europe Orientale. Mais sur mer, ça semble bien aller et on peut même dire que l’outil devient chaque année plus performant https://www.banquemondiale.org/Les ports à conteneurs poursuivent leur reprise post-COVID, mais peuvent encore gagner en efficacité 18 MAI 2023, la course contre la montre étant l’un des facteurs de succès de cette offensive commerciale chinoise. Il est symptomatique que les ports européens et nord-américains n’apparaissent pas en haut du classement. Changement d’époque !

La revanche de Gutenberg

Est-ce la peur générée par l’irruption intempestive de ChatGPT dans les écoles ? Est-ce plus fondamentalement un constat d’une trop forte dépendance aux écrans ? Est tout bêtement du bon sens ? Voilà qu’un des pays les plus avancés dans l’informatisation de ses outils pédagogiques les met en doute https://www.lemonde.fr/Numérique à l’école : la Suède juge les écrans responsables de la baisse du niveau des élèves et fait marche arrière Publié le 21 mai 2023 à 03h00 . Après tout, apprendre à lire, écrire et compter, apprendre à raisonner se fait sans machine, sinon c’est la machine elle-même qui apprend à lire, écrire et compter sans bénéfice pour l’enfant. Changement d’époque ?

Le judo peut casser des briques

Dans les années 70, les situationnistes détournèrent un film de kung-fu pour en faire un manifeste politique « la dialectique peut-elle casser des briques ? » En paraphrasant ce titre on peut se demander si pratiquant l’art du jiu-jistu, certains militants écologistes ne tentent pas d’utiliser les armes du capitalisme pour lutter contre les méfaits du capitalisme https://reporterre.net/Pour ébranler les multinationales, des activistes en deviennent actionnaires 15 mai 2023 à 09h28 Mis à jour le 20 mai 2023 à 13h02. En tout cas, cela pourrait donner des idées à ceux qui disposent de quelques actions pour se faire entendre, notamment les salariés actionnaires et leurs syndicats

Le temps des réparations est venu

Le principe pollueur-payeur est parfois difficile à mettre en œuvre car il manque le plus souvent l’outil de mesure du préjudice. Les économistes s’étant emparés du sujet, il fournissent maintenant cet outil https://www.lesechos.fr/La facture écologique des pétroliers chiffrée à 209 milliards de dollars Publié le 22 mai 2023 à 7:45Mis à jour le 22 mai 2023 à 7:47. Fini donc peut-être le temps des mesures compensatoires, vient le temps des réparations immédiates. Si c’est vrai, la question du financement de la bifurcation écologique est en grande partie résolue.

c’est dans les vieux chaudrons qu’on fait les les meilleures soupes

A force de vouloir innover à tout crin, on finit par redécouvrir des solutions oubliéeshttps://www.lesauvage.org/Les véhicules électriques sans batterie, l’avenir du transport de passagers et de fret. 22 mai 2023,. C’est vrai que les trolleybus sont certainement en ville la meilleure réponse au défi du « dernier kilomètre »

Sans commentaire

Publiées l’une au-dessus de l’autre dans la même newsletter d’informations financières
https://www.optionfinance.fr/Les dons aux associations frappés par l’inflation (France Générosités) Publié le 24 mai 2023 à 15h30
https://www.optionfinance.fr/Croissance de 12% des versements de dividendes au premier trimestre 2023 Publié le 24 mai 2023 à 11h38
Tout commentaire me paraît superflu !

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Mieux vaut en rire -rubrique décidément inepuisable-n°247 : la bonne voie pour prendre le train….et l’autre

Les Français ne prennent plus le train. Il est vrai que cela coûte cher, de plus en plus cher. C’est pourquoi cette proposition d’une euro-députée française mériterait qu’on s’y attarde un instant https://www.lemonde.fr/« Le ticket climat peut réconcilier les Français avec le train en le rendant populaire »Publié le 22 mai 2023 à 08h00, modifié à 08h00. Cela dit, elle n’a rien inventé, car cette proposition n’est jamais que le décalque d’une initiative prise en Allemagne il y a un mois https://www.novethic.fr/en Allemagne, le ticket de train illimité à petit prix rencontre un succès fulgurant Publié le 16 avril 2023. Il faut dire que les autorités allemandes avaient été confortées dans l’idée que c’était un bon plan par le succès d’une expérience estivale d’un abonnement mensuel à 9 euros.

C’est effectivement le meilleur moyen de fidéliser une clientèle : offrir un tarif d’abonnement suffisamment attractif pour donner envie d’y souscrire mais suffisamment rémunérateur pour ne pas transformer l’offre en gouffre.

Manifestement ce n’est pas l’avis des commerciaux de SNCF qui se sont lancés dans une opération séduction des plus hasardeuses. Vendre des billets à 1 euro, qui pourrait croire un seul instant que cela corresponde à la moindre réalité économique. Cette mise en vente ressemble plutôt à une loterie où il y aurait quelques gagnants et beaucoup de déçus. C’est d’ailleurs ce qui est arrivé https://www.lefigaro.fr/vBillets Ouigo à 1 euro : l’opération de la SNCF soulève colère et déception Publié le 23 mai 2023 à 10:22 , mis à jour à 14:06. Et en fin de compte, l’opération séduction se transforme en opération déception. Ce n’est pas ainsi que SNCF fera revenir durablement sa clientèle dans ses wagons.

Certains, à la SNCF, auraient plus leur place à la Française des Jeux ou au casino de Monte Carlo. Mais il est vrai que quand on regarde le monde du transport de passagers, notamment le transport aérien, avec leur système de yield management, voyager ressemble parfois au jeu de la roulette. De la roulette à la roulotte….

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Le logiciel de Jupiter doit être révisé !

En élisant un président jeune, 40 ans, très versé dans tout ce qui est nouvelles technologies et très à l’écoute de l’air du temps de la planète, certains avaient pensé choisir en 2017 celui qui ferait passer la France de la fin du XX° siècle dans la première moitié du XXI° avec qui sait, la possibilité de donner à ce pays un temps d’avance sur les cacochymes dirigeants des autres nations développées, nés dans l’immédiat avant-guerre ou l’immédiat après-guerre.

Il faut bien constater avec le recul du temps que la juvénilité n’est pas forcément une garantie de modernité. Les plus anciens d’entre nous avaient déjà connu cette désillusion avec un autre « jeune » président qui, élu à 48 ans, devait faire passer la France de la reconstruction à la démocratie moderne.

En effet, son modèle économique reste celui qui prévalut pendant près de deux siècles, fondé sur une croissance continue, si possible, une exploitation sans retenue des ressources naturelles et minières, jugées inépuisables compte tenu de la taille du globe et un mépris souverain des atteintes à l’environnement, sauf bien sûr quand celles-ci étaient devenues attentatoires à notre santé, car là, il fallait bien faire quelque chose.

Mais comme c’est un homme très intelligent, il a su capter les éléments de discours qu’il entendait de ci, de là pour les incorporer habilement dans son discours dominant. Mais comme on dit : « les mots passent, les actes restent. »

Or dans ses actes diplomatiques ou politiques, le président Macron se comporte exactement come se serait comporté ses prédécesseurs depuis l’instauration de la République

Certes, il est le premier président français à honorer la Mongolie d’une visite officielle et dans le contexte géopolitique actuel, il n’est pas anodin qu’il aille rendre visite à un pays dont les seuls voisins sont la Russie et la Chine https://www.lemonde.fr/Emmanuel Macron en Mongolie, une visite express mais « géostratégique » Publié le 21 mai 2023 à 19h35, modifié à 08h16 . Mais il n’y a dans la démarche pas cette grandeur gaullienne d’un président se rendant en visite à Pékin en pleine révolution culturelle pour mieux se démarquer de l’allié américain.

Les motivations principales sont bien plus terre à terre, c’est le cas de le dire, puisque il s’agit de se garantir des approvisionnements stratégiques et notamment ce qu’on appelle les terres rares sans lesquelles la filière de l’énergie renouvelable ne peut prospérer mais surtout l’uranium indispensable pour garantir la nouvelle priorité nucléaire de la France https://www.euractiv.fr/Visite d’État sans précédent d’Emmanuel Macron en Mongolie . Et ceci n’est que l’expression d’une obsession : le maintien d’un certain niveau de croissance fondé sur la poursuite d’un modèle industriel dont la boulimie énergétique est la principale caractéristique.

C’est d’ailleurs ce modèle que la diplomatie française a également la mission de promouvoir à Bruxelles https://www.euractiv.fr/Nucléaire, matières premières, éco-conception : ce que va défendre la France à Bruxelles 20 mai 2023. Néanmoins, comme les ressources se raréfient, il faut bien aussi promouvoir le recyclage et le réemploi, ce qu’on baptise un peu rapidement « économie circulaire » ce qui donne une touche vaguement écolo à une démarche qui ne l’est pas fondamentalement.

En effet si le nucléaire est si nécessaire, c’est parce qu’il est LA réponse que le gouvernement français entend maintenant apporter à la boulimie d’électricité que génèrera le modèle industriel actuel. Il y aurait en effet beaucoup à redire sur, par exemple la place que continuera à occuper la propriété individuelle d’un véhicule automobile là où d’autres solution de mobilité pourraient être envisagées. Et le cas des mobilités n’est pas le seul exemple de choix de mode de vie dictés par des choix industriels (ou réciproquement).

Du coup, la France comme d’autres pays se trouvent prise dans des contradictions que chacun tente de résoudre à sa façon. Les Allemands ont choisi le gaz et le maintien des moteurs thermiques comme colonne vertébrale de leur modèle industriel, ce n’est pas forcément mieux.

Toujours est-il que ces choix diamétralement opposés attisent des tensions inutiles à Bruxelles, au point que chacun y va de son chantage https://www.euractiv.fr/La France retarde l’approbation de la directive renouvelable à cause du nucléaire 18 mai 2023 (mis à jour: 18 mai 2023). Que la diplomatie française ait choisi de prendre en otage la directive sur les énergies renouvelables pour obtenir gain de cause sur son nucléaire « vert » en dit long sur la solidité des convictions écologiques du président. Pour lui, le modèle productiviste, fondé sur une énergie abondante et l’extraction à tout-va des ressources minières reste la règle, la défense de l’environnement n’est qu’un contrainte dont on peut s’accommoder le plus souvent mais qui en cas de tension devient la variable d’ajustement qui permettra à ce modèle de résoudre, provisoirement, ses contradictions.

Compte tenu des enjeux réels, il est grand temps que Jupiter change son logiciel économique, mais il n’est pas le seul. Vue par ces gens, la transition écologique est voulue comme une grande concession responsable. Vue par les scientifiques et une partie de la société civile, cette transition-là est perçue comme une perte de temps coupable. Il serait temps, non de passer à la vitesse supérieure, mais carrément de changer de direction. Peut-être faudrait-il alors changer les pilotes !

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L’hypocrisie de la méthode Macron

En politique, il y a ce qu’on dit et puis, il y a ce qu’on fait et parfois entre les deux, il y a un gouffre. Et dans ce qu’on fait, il y a ce qu’on vote et il y a ce qu’on met en œuvre concrètement et parfois entre les deux, il y a une grosse faille.

J’ai déjà eu maintes fois l’occasion de souligner la duplicité du Jupiter-Janus qui nous dirige, « en même temps » le gentil Dr Jekyll des tribunes et d’autre part le plus sombre Mr Hyde des projets de réforme.

Ces jours-ci, son gouvernement vient de montrer une autre facette de la démarche hypocrite. Rappelez-vous, il ya un peu moins de deux ans à la fin du précédent quinquennat, quand il fallait prouver qu’on ne devait surtout pas faire de pause dans la transition écologique, le parlement avait adopté une loi « résilience et climat » qui prévoyait la suppression des transports aériens de passagers sur des courtes distances.

Il aura fallu exactement 1 an et 9 mois pour que soit publié le décret d’application. https://www.legifrance.gouv.fr/Décret n° 2023-385 du 22 mai 2023 précisant les conditions d’application de l’interdiction des services réguliers de transport aérien public de passagers intérieurs dont le trajet est également assuré par voie ferrée en moins de deux heures trente

Et là, il a fallu déchanter. Aucun vol n’est interdit sauf trois https://www.lagrandeconversation.com/Le rail contre l’avion, ou comment un décret peut stériliser une loi Publié le 9 mai 2023. Il faut dire que les rédacteurs du texte ont fait preuve de beaucoup d’inventivité car transformer la gare TGV de Roissy en hub TGV majeur, il fallait quand même oser.

Comme il est vraisemblable ce texte a été rédigé par les services de la DGAC, on peut penser que ceux-ci devaient voir d’un mauvais œil disparaître une partie de leur fonds de commerce. Le gouvernement a donc peut-être trouvé dans ces technocrates des alliés utiles.

Cela dit, le gouvernement actuel n’aura pas été le premier a vidé de toute substance un texte de loi par ses décrets d’application. C’est même monnaie courante quand « les services » y sont farouchement opposés.

Cela dit, cela pourrait donner des idées à d’autres dans les services qu’un autre projet de réforme révulse. On nous promet les décrets d’application de la loi non votée sur la réforme des retraites d’ici septembre. Rien n’est donc interdit. Mais peut-être n’est-ce qu’utopie !

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Les prédateurs

Dans un pays comme la France, quand on parle de nourriture, on se serait attendu à discuter gastronomie, grande cuisine, grands chefs, restaurants de prestige mais pas « restos du coeur » et soupe populaire. Or c’est devenu le lot quotidien de centaines de milliers de nos concitoyens.

Ne plus pouvoir se payer de quoi manger CORRECTEMENT est a priori inconcevable dans un pays dont le niveau de vie est un des plus élevé du monde, dont le système de protection social est parmi les plus solides.

Que les aliments coûtent de plus en plus cher pourrait s’expliquer si, en amont les producteurs étaient bien rémunérés, ce qui n’est pas le cas de la plupart d’entre eux malgré la loi Egalim. Il y a donc bien entre ces producteurs sous-payés et ces consommateurs mal-nourris, une grande partie de la valeur qui s’évapore, mais pas pour tout le monde. C’est ce qu’explique cet économiste dans le Journal Le Mondehttps://www.lemonde.fr/« Le don de nourriture est devenu la béquille d’un système alimentaire prédateur » Publié aujourd’hui à 07h00, modifié à 07h00. Ces prédateurs se trouveraient répartis tout au long de la chaîne d’approvisionnement et de transformation.

De fait, depuis deux ans, les prix des produits alimentaires de base ont fortement augmenté, bien plus que l’inflation moyenne, bien plus que les revenus du travail ou de la solidarité nationale. Et doctement et benoîtement, le même journal Le Monde nous donne, famille de produits par famille de produits, toutes les « bonnes » raisons pour expliquer ces hausses https://www.lemonde.fr/Un an d’inflation en France : des légumes au pain, la hausse des prix de 31 produits expliquée Publié le 17 mai 2023 à 17h28, modifié le 21 mai 2023 à 14h01. Mais il est regrettable que l’analyse n’aille pas jusqu’au bout. Ainsi, pourquoi le prix des engrais a-t-il flambé ? Pourquoi le prix du blé français a-t-il flambé ? Pourquoi le prix des betteraves françaises a-t-il flambé, alors que les betteraviers avaient réussi leur coup d’intox auprès des parlementaires et obtenu le report d’une interdiction d’un pesticide nocif, permettant un maintien de leur rendement ? Derrière les évidences avancées par Le Monde, il y a donc des zones d’ombre, là où justement se sont constituées des profits indus.

Et cela devrait durer car comme le décrit, toujours aussi benoîtement et doctement, Le Monde https://www.lemonde.fr/Pourquoi les prix à la consommation ne baissent pas malgré le recul de ceux des matières premières Publié le 06 mai 2023 à 06h00, modifié le 06 mai 2023 à 08h04 , les phénomènes de déstockage sont plus lents que les phénomènes de stockage et si les hausses de prix se répercutent rapidement tout le long de la chaîne, par précaution, il y a un effet de cliquet pour les baisses, toujours par précaution. Ce décalage permettra vraisemblablement de confortables plus-values.

Et si tout cela ne suffit pas, il restera toujours la bonne vieille spéculation qui parie sur la rareté passagère, fortuite ou voulue, pour réaliser de coquettes plus-value https://www.lesechos.fr/Les traders se ruent sur le jus d’orange, plus rentable que le pétrole Publié le 22 mai 2023 à 7:00Mis à jour le 22 mai 2023 à 7:08. Le seul mérite de ces spéculations, c’est leur franchise : elles sont l’oeuvre de prédateurs qui assument leur statut d’oiseaux de proie et pour les quels, peut importe la proie, pourvu qu’elle soit juteuse.

Et c’est alors que l’on débat du pouvoir d’achat en berne un peu partout dans le monde, que Les Echos publient, sans forfanterie excessive quand même, ce bulletin de triomphe https://www.lesechos.fr/Les dividendes versés dans le monde au premier trimestre battent encore un recordPublié le 24 mai 2023 à 6:56. Il n’y a aucune arrogance dans ce constat, juste un peu de modestie « le rythme de progression des dividendes se ralentit ». Et si dividendes plantureux il y a c’est évidemment parce que l’an dernier il y a avait des profits exceptionnellement élevés qui ont concernés les grandes entreprises de presque tous les secteurs d’activité (voir supra).

Et c’est dans ce contexte que les syndicats de salariés, CGT mis à part, et les syndicats patronaux ont signé un accord sur le partage de la valeur. Le gouvernement, pas faraud pour deux sous, veut l’entériner par la loi https://www.latribune.fr/Partage de la valeur : le projet de loi présenté en Conseil des ministres ce mercredi22 Mai 2023, 14:06. On aurait beaucoup à redire sur un accord qui transforme en quelque sorte des salariés en actionnaires de deuxième rang en substituant aux augmentations de salaires, qui correspondent à leur statut de salarié, une participation aléatoire aux bénéfices de l’entreprise, aléa qui est l’apanage des actionnaires.

On pourrait également rajouter qu’il y a là une perspective intéressante si ce partage de la valeur se traduit par une participation au capital. Regroupés, ces salariés-actionnaires auraient alors leur mot à dire en assemblée générale des actionnaires, pour, par exemple, remettre en cause …le partage de la valeur ou des pratiques prédatrices. Mais là je suis dans l’utopie.

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Un plan rantanplan

Cela fait des semaines que le ministre en charge de la transition écologique tire la sonnette d’alarme « Il faut se préparer à une hausse des températures moyennes de 4° ! ». Il faut dire qu’il a beaucoup à se faire pardonner depuis son inquiétant mutisme face aux incendies de forêt, au sécheresses sahariennes de l’été dernier. C’est vrai que dit comme ça +4°, ça fait froid dans le dos, si je puis dire.

Du coup, pour faire face à cela, il lance une grande consultation publique en vue d’élaborer un Plan National d’Adaptation aux Changements Climatiques (PNACC) https://www.ouest-france.fr/Climat : le gouvernement va lancer une consultation pour préparer un réchauffement jusqu’à + 4 °C Publié le 21/05/2023 à 08h20. Il présente cela comme une démarche innovante de démocratie participative. C’est « oublier » un peu vite que cette démarche existe depuis plus de 20 ans et il y a déjà eu deux PNACC , le PNACC1 de 2012 à 2015 puis e PNACC2 de 2018 à 2023. ils ont chacun donné lieu à une évaluation, dont la teneur est à la hauteur des ambitions de ces plans, médiocre.

Que retient-on de cette décennie de planification ? Une meilleure connaissance des phénomènes ? Certainement. une meilleure sensibilisation des décideurs politiques et économiques aux risques liés au changements climatiques ? Vraisemblablement puisque ils ont été au moins confronté au redoutable exercice de rédiger des documents d’aménagement au contenu aussi ardu que leur nom, SRADDET et PCAET. Une meilleure prise en compte de ces risques dans les projets d’aménagement ou de développement d’activité ? Peut-être, encore que là, d’autres considérations , notamment des intérêts privés, ont vraisemblablement été prises en compte qui ont subtilement miné le bien-fondé de ce qui précède.

Voilà donc un PNACC3 sur les rails. Il faut espérer que la nouvelle évaluation qui sera faite des PNACC 1 et 2 mettra en évidence surtout les lacunes méthodologiques de la démarche planificatrice.

En effet, commençons par les prolégomènes. Parler d’un réchauffement de +4° c’est sûrement une manière d’attirer l’attention, mais si on ne précise pas que c’est à l’échéance du siècle, on laisse le lecteur tétanisé par ce chiffre et l’impression que tout est inéluctable. En 75 ans, il peut se passer des choses. Il y a 75 ans, l’Europe commençait à peine à sa reconstruction, la Chine sa communisation et l’URSS sa première bombe atomique.

Et c’est là où justement les deux premiers PNACC pêchent méthodologiquement. En effet, en ne parlant que prévention des risques, les planificateurs ne font qu’atténuer les symptômes, sans s’attaquer aux causes du mal. Or, c’est sur ces deux points qu’il convient d’agir simultanément, ce que, heureusement, certains acteurs du PNACC appellent le traitement simultané de l’adaptation et de l’atténuation des changements climatiques.

Il convient aussi d’avoir en tête les échéances. En effet, si 75 ans c’est loin, les évolutions récentes montrent que sur la dernière décennie au moins, les experts ont pêché par excès d’optimisme. Quand on ne fait rien ou pas assez, la détérioration est plus rapide que prévue. Donc, c’est bien beau de panser les plaies, c’est encore mieux d’éviter de se blesser.

C’est pourquoi, la demande d’une « pause » dans l’élaboration de nouvelles normes communautaires apparaît décalée. Ce n’est pas quand l’incendie s’est déclenché qu’il convient de demander une pause pour vérifier que les nouveaux pompiers ont été correctement formés.

Il faut au contraire accélérer ce mouvement de mutation du logiciel économique de façon à ce que l’adaptation porte autant sur la prévention des risques que sur la réduction de ceux-ci en attaquant les causes. Mais cela supposerait que nos dirigeants politiques et économiques actuels aient changé eux-mêmes de logiciel, ce qui est loin d’être le cas si on en croit les propositions actuellement sur la table.

Commençons par le chef. Manifestement, il n’a pas oublié que pendant quelques années il a joué au banquier et ça laisse des traces https://www.ouest-france.fr/Emmanuel Macron profite du G7 pour promouvoir son « pacte financier international » Publié le 21/05/2023 à 05h59 mais un pacte financier qui ne se fonderait pas sur un pacte écologique consensuel ne serait jamais qu’une opération financière comme les autres, juste un peu plus vertueuse, peut-être.

Et puis, l’enfer étant pavé de bonnes intentions, la volonté affichée de freiner l’artificialisation des sols est confrontée à la dure réalité de l’économie rurale https://www.lemonde.fr/Transition écologique : le gouvernement englué dans la bétonisation des sols Publié le 19 mai 2023 à 14h00, modifié le 19 mai 2023 à 23h36. En effet, plaquer une mesure technocratique , limiter les artificialisations futures à un rythme de moitié des artificialisations passées, c’est évidemment pénaliser les communes vertueuses, qui avait préservé leur environnement. Nul n’est besoin de sortir de Polytechnique pour comprendre que la moitié de zéro, c’est….zéro. Du coup les petits maires râlent et les fameuses ZAN ont un peu de plomb dans l’aile. Un peu de pédagogie vis à vis des élus, un peu de bon sens chez les technocrates devrait pourtant permettre d’arranger les choses.

Mais, puisqu’on en est à parler des élus ruraux, il est évident que certains d’entre eux, parmi les sénateurs, ont séché les cours du soir quand des ONG ont proposé des sessions de formation à la transition écologique aux parlementaires https://www.lemonde.fr/Proposition de loi sur la « ferme France » : « L’objectif du texte du Sénat n’est pas d’œuvrer pour l’agriculture française, mais d’élargir la fenêtre d’Overton » Publié le 21 mai 2023 à 05h30, modifié à 10h00. En effet, compte tenu des connaissances scientifiques accumulées depuis deux décennies, il est parfaitement stupide de proposer un retour au modèle agricole qui plaisait tant aux dirigeants de la FNSEA. Tiens en voilà encore d’autres qui devraient changer leur logiciel économique.

Finalement, il n’est donc pas sûr que les PNACC 1 et 2 ait eu l’efficience pédagogique qu’on en attendait. Ne présumons pas du PNACC 3 pour autant. En effet, il ne faut jamais désespérer de la nature humaine et peut-être que dans le cours des échanges autour du futur PNACC, ces économistes pourront se faire entendre. https://www.lemonde.fr/« Donner à “l’économie écologique” plus de place dans le débat public » Publié le 20 mai 2023 à 09h00, modifié à 12h31

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Le vieux continent

C’est ainsi qu’on appelait familièrement l’Europe dans l’entre-deux guerre pour la différencier des Etats-Unis appelés alors communément le Nouveau Monde. Si on regarde les évolutions démographiques, ce n’était pas totalement faux, la population de la France, de l’Allemagne et du Royaume-Uni subissant le double contre-coup des massacres de 14-18, une génération saignée à blanc et quatre de disette dans les maternité. C’était déjà moins vrai dans l’après guerre de 45 où tous les pays européens connurent ce qu’ont appela le baby-boom.

Depuis le soufflé est retombé et les pyramides des âges ressemblent de plus en plus à des toupies. Il y a peu, dans une brève, je m’inquiétais du sort de la mamma italienne. On pourrait tout aussi bien se désoler de la disparition programmée des enfants du Pirée ce qui achèverait de faire pleurer Melina Mercouri https://www.courrierinternational.com/Démographie. Les Grecs toujours moins nombreux, et plus vieuxPublié le 11 octobre 2021 à 14h03,.

Cette évolution générale à toute l’Europe a des conséquences au moins aussi importantes que les dérèglements climatiques. En effet, cette inversion de la pyramide remet en question le schéma de solidarité intergénérationnelle, et, en France, par exemple, l’équilibre du régime de retraite par répartition. Il rebat également les cartes en ce qui concerne les priorités budgétaires des gouvernements, l’effort en faveur de l’école faisant place à un renforcement des politiques d’accompagnement du grand âge. En parlant par slogan « moins de crèches, plus d’hospices ». Cela pose également la question, ô combien épineuse, de la population active et par voie de conséquence celle de l’immigration économique. Mais j’éviterai de parler de ce dernier point aujourd’hui puisqu’il est vraisemblable que le sujet sera bientôt d’actualité ; le gouvernement et son opposition de droite vont bientôt ouvrir une drôle de boîte de Pandore en voulant légiférer sur l’immigration, quitte à réveiller les fantasmes du « grand remplacement », comme si l’Europe n’avait été de tous temps, le point d’arrivée de vagues successives de peuplement qui ont fait des peuples d’Europe ce qu’ils sont actuellement.

Non, aujourd’hui, je voudrais surtout m’intéresser aux conditions de prise en charge du grand âge à travers deux exemples.

Le premier me vient d’Allemagne, mais pourrait tout aussi bien se passer en France https://www.euractiv.fr/Pénurie de soignants : l’Allemagne intéressée par les médecins brésilienspublié le 22 mai 2023 à 6:49 (mis à jour: 8:19). En effet, bien que ces deux pays n’aient pas suivi la même politique de formation de leurs professionnels de santé, ils se trouvent tout deux confrontés au même problème d’inadéquation de l’offre et de la demande de soins. Moins de médecins, peu de gériatres formés, cela donne effectivement des tensions fortes que le gouvernement allemand entend résoudre à sa manière, sans état d’âme. Cela dit, on aurait tort de jeter la pierre à ce ministre de la santé allemand pour le cynisme de sa proposition car après tout, les remplacements dans les hôpitaux publics français sont de plus en plus souvent faits par des médecins formés en Europe de l’Ouest ou au Sud de la Méditerranée. Il est quand même paradoxal que des pays riches comme les nôtres profitent de l’effort financier fait par des pays plus pauvres pour former leurs futures élites. On se serait plutôt attendu à l’inverse.

Le deuxième exemple me vient de France. La Poste fut le premier service public créé en France par Louis XI en 1477 et depuis n’a cessé d’étendre son réseau au point d’être souvent le dernier guichet de service public, avec la mairie, dans de très nombreuses communes. Mais les temps changent et elle est finie l’époque où la Marquise de Sévigné alimentait régulièrement le réseau de ses missives enjouées. Pour autant, la Poste et son patron se refuse à rendre l’âme, justement peut-être parce que ce service public prétend avoir une âme. Redéfinissant sa mission, elle prétend être le service qui fait le lien entre les gens et en l’occurrence, le lien entre la société et ceux que leur âge en isole, les vieux https://acteurspublics.fr/Philippe Wahl : « La Poste va devenir un acteur central face au défi du vieillissement »17 mai 2023, 16:16, mis à jour le 17 mai 2023, 17:04. Transformer des livreurs de colis en livreurs de repas à domicile, le changement de culture peut être singulier pour certains postiers, mais après tout le facteur qui, dans le temps avait toujours une minute pour faire la causette, ne faisait-il pas déjà un peu du lien social, dans les campagnes. Mais à l’époque, on ne le disait as comme ça, c’était tout simplement de la politesse. C’est à ce genre de détail qu’on constate que nous avons changé d’époque.

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Mieux vaut en rire-rubrique décidément inepuisable – n° 246 : ce n’est pas en cassant le thermomètre qu’on fait baisser la température !

Plusieurs études ont démontré que parmi les aliments les plus contaminés par les pesticides nocifs à la santé, il y avait en tête de liste surtout des fruits. En toute logique le ministre en charge de l’agriculture ET de la souveraineté alimentaire aurait dû réclamer une vigilance accrue à ses services dans l’intérêt des consommateurs. Or, c’est l’inverse qui a été fait https://www.actu-environnement.com/Pesticides dans l’arboriculture : deux associations veulent faire annuler l’interdiction de contrôle 17.05.2023. Demander aux contrôleurs de tourner pudiquement les yeux pendant les périodes cruciales de la fructification est effectivement le meilleur moyen de ne pas constater d’infraction à la réglementation. Cela rappelle d’autres épisodes de la vie administrative où un ministère a décidé de jeter aux orties son pouvoir (son devoir?) de contrôle. Ce furent les inspecteurs du Travail dont les effectifs diminuèrent en même temps que leurs missions augmentaient. Ce sont les services de contrôle des installations classées dont les effectifs ont été décimés en application de la règle de non-remplacement d’un partant sur deux. Mais ce n’est pas parce que la méthode est ancienne qu’elle est respectable. En tout cas, cela n’empêchera pas les ONG et les organisations de défense des consommateurs de continuer à faire des sondages et de constater que plus de 50% de la récolte de certains fruits contiennent des quantités non négligeables de produits nocifs. Du coup, on se demande à quoi sert une réglementation.

Dans un autre registre, le gouvernement actuel est soupçonné de vouloir faire une fois de plus preuve d’autisme. On a tous en tête, l’usage dévergondé qui a été fait du texte de la Constitution et notamment de ses articles 47-1 et 49-3 pour éviter qu’il y ait vote sur un projet dont le moins qu’on puisse dire est qu’il ne recueille pas l’assentiment massif de la population. En ce qui concerne la représentation parlementaire, on ne le saura jamais puisque justement il n’y a pas eu vote. Du coup, on pouvait se demander à quoi pouvait bien servir une Assemblée Nationale.

Mais voilà que le gouvernement actuel tente de récidiver, mais dans l’autre sens. En effet, pour annuler cette loi non votée, les oppositions ont déposé une proposition de loi visant à l’abroger. A défaut de vérifier s’il y avait une majorité pour soutenir la réforme des retraites, cela aurait été une bonne occasion de vérifier s’il y avait une majorité pour la rejeter, ce qui revient presque à la même chose. Las ! La Constitution va resservir avec un nouvel article, le 40, article qui n’a JAMAIS été utilisé depuis que la V° République existe https://www.lemonde.frRetraites : qu’est-ce que l’article 40 de la Constitution, arme de la majorité pour bloquer l’abrogation de la réforme ?Publié le 18 mai 2023 à 18h35, modifié à 23h31. Ainsi, pour des raisons budgétaires, on empêchera même que le texte soit présenté au vote. Du coup, dans la mesure, comme le font remarquer plusieurs députés, où beaucoup de propositions de loi ont des conséquences budgétaires, on se demande à quoi pourrait bien servir le pouvoir de proposition législative qui est l’apanage des parlementaires.

Comme on peut se demander à quoi ça servirait de s’inquiéter de sa température si dans le même temps, on casse le thermomètre !

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Mes brèves de la semaine n° 10

Sa maison est en carbone (comptine enfantine)

On chasse le carbone partout. C’est devenu l’ennemi de nos contemporains. Et pourtant, il est l’un des principaux composants de tous les organismes vivants. Le BTP, comme tous les secteurs économiques, « décarbone » donc à tout va. Mais il y a toujours des originaux qui vont à contre-courant https://www.francetvinfo.fr/Environnement : le biochar, un charbon vert pour sauver la planète ?Publié le 14/05/2023 20:51 Mis à jour le 15/05/2023 12:31. Pour décarboner l’activité, faisons des briques en charbon ! L’idée est simple comme l’oeuf de Colomb et , ironie de l’histoire, l’expérience française a pu voir le jour à cause d’une catastrophe, les gigantesques incendies de forêt de l’été 2022. Je reste quand même dubitatif sur le bilan énergétique réel !

Sa maison est sans carbone (idem)

Plus prosaïquement, d’autres cherchent à éliminer ou du moins à réduire ce qu’on appelle l’empreinte carbone de la construction et singulièrement du ciment. Le moins qu’on puisse dire est que le travail fourni par le Commissariat au Plan manque de souffle est d’imagination https://www.vie-publique.fr/Production de ciment : quels leviers pour la décarbonation ?Publié le 12 mai 2023. Pour diminuer la consommation de ciment, gros consommateur d’énergie, réduisons les surfaces, quelle innovation ! Mettre de l’argile calcinée, pourquoi pas mais n’est-ce pas remplacer une consommation d’énergie par une autre?
Plus intéressante est la piste du réemploi https://www.francetvinfo.fr/Recycler les matériaux pour décarboniser le secteur du BTP15/05/2023 14:31 qui fait d’une pierre deux coups, réduction des déchets, réduction des nouvelles productions.

La nature n’a pas de prix

L’idée de donner une valeur au carbone a surtout était bonne pour les industriels et parler de scandale au sujet du marché qui en est né est un euphémisme. Mais vouloir donner un prix à la biodiversité est vraiment une idée de technocrate https://www.novethic.fr/après le scandale des crédits carbone, le Royaume-Uni s’apprête à lancer des crédits biodiversité Publié le 15 mai 2023. Comme si l’existence d’une espèce dans la chaîne alimentaire pouvait avoir un prix quand bien même elle a beaucoup de valeur. Sans compter, pour parler comme un technocrate, qu’on ne sait pas quels indicateurs mettre en place .Y a voir penser, c’est dire le désarroi des technocrates

Quand Frankenstein prend peur

L’intelligence artificielle fait peur, comme toute innovation dérangeante. Mais celle-ci touche quand même au plus essentiel de notre être, notre intelligence. Il est symptomatique de ce malaise qu’un des créateurs de ce monstre tire le signal d’alarme https://www.huffingtonpost.fr/ChatGPT : même le patron d’OpenAI, qui a créé l’interface, demande aux gouvernements d’intervenir16/05/2023 22:59. Il n’est pas le seul. En leur temps Fermi, puis Einstein tirèrent le signal d’alarme sur les risques nucléaires. On eut aimé qu’il y eut aussi des chercheurs qui s’inquiètent publiquement des risques quand on s’est lancé dans les manipulations génétiques qui ont donne les OGM ou qu’on s’est lancé dans la productions de pesticides de synthèse. Le Dr Frankenstein a fini par détruire son œuvre.

Ils furent les maîtres du monde

Lors du premier G7 à Paris en 1975, ce club très fermé se voulait le cénacle des puissants de ce monde. 50 ans après, il en est réduit à chercher des alliés pour faire plier un des membres qui a été exclu du club assez rapidement https://www.lesechos.frLes leaders du G7 en quête d’alliés contre la Russie Publié le 17 mai 2023 à 7:22. Sic transit gloria mundi !

Il n’y a pas de fumée sans feu

C’est un signe des temps qu’il faille un texte de loi pour interdire aux gens de fumer en forêt. Cela devrait être un reflexe de bon sens civique https://www.lemonde.fr/L’Assemblée nationale vote l’interdiction de fumer dans les bois et forêts pendant les périodes à risque Publié hier à 22h59, modifié à 07h49 . De bon sens, parce que si on va se promener en forêt, c’est le plus souvent pour s’oxygéner. Une clope au bec, ça ne le fait pas. Bon sens civique parce qu’il n’y a jamais de fumée sans feu, et réciproquement

La double peine

Avec l’été vont revenir les feux de forêt, mais aussi le manque d’eau. Compte tenu des restrictions et des coupures d’eau, dans certains endroits, la bouteille d’eau sera le seul sauveur. Mais les citerniers vont être contraint de réduire leurs captageshttps://www.novethic.fr/PERRIER, VOLVIC, HÉPAR… les eaux en bouteille contraintes de réduire la voilure face à la sécheresse Publié le 12 mai 2023. Double peine. Du coup, c’est le prix des packs d’eau qui est en train d’exploser. Pour certains, l’eau n’aura pas d’odeur sauf celle de l’argent !

Voici, semés, comme chaque semaine, des petits cailloux blancs qui pourraient, peut-être, être autant de lucioles pour éclairer faiblement les chemins de notre avenir, dont un philosophe disait « qu’il n’était pas ce qui va nous arriver mais ce que nous en ferons »

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