L’ESS est avant tout un projet politique , le cas de Railcoop

Peut-être n’avez-vous jamais entendu parler de Railcoop. Pour faire vite, RAILCOOP

est une Société Coopérative d’Intérêt Collectif , une SCIC comme on dit en langue abrégé, qui profitant de la « libéralisation » du transport ferroviaire, veut redonner du sens au transport ferroviaire en associant voyageurs, cheminots, collectivités locales et transporteurs privés à la définition d’un modèle citoyen de transport.

Il ne vous a pas échappé que le réseau ferré français est à l’image de l’organisation de ce pays depuis des siècles, c’est à dire très centralisé et rayonnant autour de son centre Paris, ce qui fait que par exemple pour aller de Lorient à Bordeaux, il est souvent plus rapide de passer par Paris plutôt que de longer le littoral atlantique.

Les mésaventures de cette SCIC depuis le début de l’année illustrent bien que, dans ce cas au moins, l’ESS est un projet politique, mais que ce projet n’est pas sans embûche dans un système économique qui s’y prête mal.

Commençons par le meilleur. L’arrivé dans le capital de la SCIC de grosses collectivités locales est un signe que la décentralisation est au cœur du projet https://www.rtes.fr/LA MÉTROPOLE ET LA VILLE DE LYON ENTRENT AU CAPITAL DE RAILCOOP Publié le 15 février 2023 – mis à jour le 16 février 2023. Toutefois, qu’il s’agisse de Lyon n’est toutefois pas innocent, ni neutre. En effet si on se réfère aux réseaux préexistant à la création de la SNCF, Lyon c’est le « L » du principal réseau ferré privé le PLM. Ce fut aussi la première gare desservie par un TGV. L’arrivée de Lyon est donc symbolique d’une continuité mais peut-être aussi d’une rupture si au lieu d’être une étape entre Paris et Marseille, cela signifie que Lyon peut devenir un point d’appui à des liaisons transversales Est-Ouest ou Nord-Sud (Lyon-Bordeaux ou Lille-Reims- Dijon-Lyon par exemple). Reste maintenant à convaincre les régions qui sont la plupart du temps les autorités organisatrices des mobilités de se mouiller également et là, en Auvergne-Rhône-Alpes, ce n’est peut-être pas gagné.

Or, justement, la seconde annonce de l’année de Railcoop a été de confirmer le lancement de la ligne transversale Lyon-Bordeaux, via Périgueux, Limoges Guéret, Gannat et Montluçon https://www.novethic.fr/RAILCOOP annonce l’ouverture de la liaison Bordeaux-Lyon à l’été 2024, malgré des embûches Publié le 12 mars 2023. C’est l’exact opposé du schéma actuel de la SNCF qui privilégie encore les liaisons rapides de métropoles à métropoles. Face donc à un modèle jacobin centralisé, on a donc un modèle que, sans jeu de mot, je qualifierai de girondin, décentralisé et c’est à dessein que j’ai cité parmi les gares desservies, Guéret et Gannat. Il y a dans ce projet de première ligne un modèle proche du cabotage, dont on sait qu’il permet une vascularisation de territoires, sans cela, exsangues.

Hélas, et c’est là la troisième nouvelle de l’année, ce projet rencontre beaucoup de difficultés à émerger https://reporterre.net/Relance du train : Railcoop sur de mauvais rails 15 mai 2023 à 14h45

Mis à jour le 16 mai 2023 à 09h22. Parmi les obstacles rencontrés, il y a bien sûr un manque de bonne volonté des gestionnaires des réseaux, mais là ce ne sont pas les seuls à avoir subi ces tracasseries de la SNCF. COMBIWEST société de fret ferroviaire crée par les coopératives légumières bretonnes pour desservir les Pays de Loire, Rhône-Alpes et PACA sans passer par Paris en a fait les frais.

A ces difficultés s’en ajoute une autre qui est la nature même de la société. A partir u moment où le statut de SCIC impose les règles « un homme= une voix » et « lucrativité limitée », les sources de financement se tarissent. En effet, ces deux critères sont parfaitement antinomiques des valeurs prônées par les financeurs de start-up : pouvoir de décision sur le projet, forte rentabilité et grosse plus-value de cession à la sortie. Il y a là un beau chantier ouvert aux mastodontes de la finance ESS, banques coopératives ou mutualistes, mutuelles d’assurances, pour démonter que lorsqu’il le faut, il peuvent abandonner leur mimétisme capitaliste et revenir aux principes fondamentaux, notamment que l’argent n’est qu’un moyen au service d’objectifs d’utilité sociale.

Notons enfin que au cœur du projet ferroviaire de Railcoop, il y a des préoccupations très écologiques, la première étant d’être une alternative à l’avion, mais là il ne faut pas être pressé mais aussi une alternative à la voiture, du fait des dessertes locales plus fréquentes.

Tout ceci mis bout à bout fait que Railcoop est un bon exemple de ce qu’un projet politique, au sens le plus noble du terme, peut produire comme alternative au modèle économique dominant.

Et pour terminer, tout en restant dans le domaine du ferroviaire, on ne peut que regretter qu’une société d’Etat, la SNCF, pensant aller vers l’efficacité, semble avoir oublier ses obligations de service public pour ne garder que des critères de rentabilité immédiate, ses dirigeants étant persuadés que le modèle capitaliste est le parangon de l’efficacité.

Or un des meilleurs connaisseurs de l’ESS n’est pas de cet avis https://reporterre.net/Alternatives : « Finissons-en avec l’idée que seul le capitalisme serait efficace » 9 mai 2023 à 14h53Mis à jour le 9 mai 2023 à 16h05 . Le succès en fin de compte d’initiatives come Railcoop, mais aussi Enercoop pour ce qui concerne la fourniture d’électricité décarbonée et décentralisée devrait lui donner raison.

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Les entrepreneurs sociaux sont sur des sables mouvants …Mais ils ne sont pas les seuls !

Le moins qu’on puise dire est que la préparation de l’assemblée générale du mouvement impact France (ex-Mouves, mouvement des entrepreneurs sociaux) a mis le feu au poudre https://blogs.alternatives-economiques.fr/Pourquoi vouloir faire du Mouvement Impact France un concurrent du MEDEF?07/05/2023. Il est vrai que la proposition d’associer des entreprises qui n’ont rien à voir avec l’ESS (SNCF ou KPMG par exemple) aux instances dirigeantes pouvait paraître saugrenue mais se révélait carrément irréaliste si la justification de ce tohu-bohu était de devenir un MEDEF dissident . S’il s’agit de faire bouger les schémas syndicaux patronaux dans le cadre d’une organisation capitaliste de l’entreprise, il n’est nul besoin de prendre l’ESS en otage. Un dialogue interne au MEDEF sur les outils de la gouvernance est possible autour du noyau des entreprises à mission et des groupes ESS qui commencent à essaimer en région. La contagion peut se faire de l’intérieur

Evidemment, cette proposition a fait réagir et au premier chef, les membres ou ex-membres du Mouves lui-même https://www.lejdd.fr/26 entrepreneurs de l’économie sociale dénoncent l’évolution du Mouvement Impact France 07/05/2023 à 10:38. Compte tenu de la personnalité des futurs dirigeants du MIF et des futurs membres du CA de ce mouvement, un rappel des principes fixés par la loi de 2014 pour définir ce qu’est un entrepreneur social n’était pas inutile : l’utilité sociale de l’activité, une lucrativité limitée, une échelle des rémunérations resserrée de 1 à 10 et une gouvernance partagée. Il n’était pas non plus inutile de rappeler que derrière cet élargissement de la famille ESS, il y avait aussi une stratégie, la pollinisation de l’économie traditionnelle par l’ESS. Il est dommage que les signataires n’aient pas insisté aussi sur le fait qu’en l’occurrence la pollinisation peut AUSSI se faire dans l’autre sens, au mépris des principes.

Cela donne une grande impression de désordre qui permet d’entretenir la confusion https://www.linfodurable.fr/S’ouvrir aux entreprises classiques ? Les acteurs de l’ESS se déchirent16/05/2023. Mais peut-être cette confusion était-elle déjà en germe dans la loi de 2014 avec un statut des ESUS insuffisamment contrôlé et surtout des principes qui parfois n’étaient qu’imparfaitement respectés par les entreprises d’ESS statutaires (rémunération, gouvernance, démocratie interne).

La réplique de ces dernières n’a pas tarder https://www.banquedesterritoires.fr/Un appel à une économie sociale et solidaire « rassemblée, claire et conquérante » Publié le 16 mai 2023et il s’agit de plusieurs rappels, un rappel d’une ambition politique mais aussi un rappel des principes qui différencient fondamentalement l’ESS de ces avatars que sont les entreprises à impact ou entreprises à mission. La première est fondamentalement inclusive, socialement utile et n’est rentable que par nécessité alors que les secondes doivent être rentables par essence et cherchent dans ces impacts et ses missions un supplément d’âme ; un rappel aussi qu’au-delà des principes, il y a les pratiques et là il y aurait à redire ; un rappel enfin que la la loi de 2014 est actuellement en cours d’évaluation. C’est justement le bon moment pour se poser cette question des principes et des pratiques, des outils de mesure et des outils de contrôle, internes ou externes

En effet en lisant le texte même du manifeste tel qu’il est publié par Alternatives Economiques https://blogs.alternatives-economiques.fr/Manifeste pour une ESS rassemblée, claire et conquérante ! 15/05/2023 , on retrouve des noms et des entreprises dont on peut réellement s’interroger sur les pratiques en termes de rémunérations de leurs dirigeants, en terme de gouvernance associant toutes les parties prenantes, en terme même de démocratie interne voire de dialogue social. Mais en ce bas monde nul n’est parfait

Finalement, le président d’ESS France siffle la fin de la récré en rappelant que tout le monde est bienvenu dans la maison ESS mais à condition d’appartenir à l’ESS https://www.carenews.com/Jérôme Saddier (ESS France) « Tous ceux qui souhaitent entreprendre dans l’ESS, qu’ils choisissent ou non des formes conventionnelles, doivent trouver leur place dans ESS France », que la stratégie de l’ESS est de contaminer le reste de l’économie ici on dit polliniser, c’est plus poétique ; que pour se faire il faut lui aussi des alliés extérieurs, des gens qui pensent comme elle mais ne peuvent pas forcément agir comme elle car les contraintes de leur système, la prééminence du capital sur les autres parties prenantes, les entrave. En résumé, si l’ESS veut petit à petit imposer son modèle elle doit agir de l’extérieur du sytème capitaliste en montrant l’excellence de ses pratiques liée à la solidité de ses principes mais aussi de l’intérieur du même système en s’appuyant sur des acteurs puissants capables de faire entendre que l’utilité sociale, la justice sociale, la frugalité des actionnaires, une démarche inclusive sont des facteurs de progrès, y compris dans le modèle capitaliste

Du coup, on attend avec impatience les conclusions de l’évaluation de la loi de 2014 et des améliorations de celle-ci qu’elle pourrait inspirer

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Une souris verte (comptine enfantine)

Face à l’IRA de Biden, on allait voir ce qu’on allait voir. Comme toujours, un brin bravache, Jupivert Macron nous a promis un grand plan de réindustrialisation de la France. Mais comme l’industrie a une mauvaise image, polluante, cette réindustrialisation sera verte.

C’est ce que trois ministre sont venus présentés le 16 mai 2023. Le moins qu’on puisse dire est qu’on reste sur sa faim. Malgré la longue litanie des mesures annoncées, reprises dans cet article https://www.euractiv.fr/Le gouvernement dévoile sa stratégie pour « verdir » l’industrie publié le 17 mai 2023 à 7:04 (mis à jour: 10:26), le compte n’y est pas et ont a du mal à voir tous les effets positifs de la démarche.

Du coup certains parlent déjà de rendez-vous raté https://reporterre.net/La loi Industrie verte rate son virage écolo16 mai 2023 à 09h23 Mis à jour le 16 mai 2023 à 16h17. C’est aller un peu vite en besogne. En effet, pour l’instant ce texte n’est qu’un projet de loi présenté en conseil des ministres. C’est maintenant au pouvoir législatif de s’en emparer et de l’amender. Pour aider à la réflexion des députés et sénateurs, on peut mettre en avant quelques défauts criants.

Le premier défaut de ce texte est de parler « d’industrie verte » mais sans jamais dire CE QU’EST une industrie verte. La seule définition existante d’une « activité verte », hormis la définition générale donnée par les Nations-Unies, « l’ensemble de la production et du développement industriels qui ne se fait pas au détriment de la santé des écosystèmes naturels ou des êtres humains », il n’y a que la taxonomie européenne établie dans le cadre du Green New Deal. Or celle-ci contient l’énergie nucléaire, ce qui est paradoxal. C’est d’autant plus paradoxal que cet ajout dans la nomenclature européenne est essentiellement dû à un lobbying forcené de la diplomatie française, alors même qu’au stade actuel du projet, cette activité n’est pas retenue , dans le projet de loi, parmi les secteurs « verts » aidés. C’est dire si d’une part, on est dans le flou (donc, il y a un loup) et d’autre part s’il y a de la place pour qu’un député, bien « intentionné », propose par amendement d’intégrer ce secteur, par « pure cohérence de position ».

Le deuxième défaut de ce texte, c’est sa vision étriquée des risques écologiques liés à l’activité industrielle. Il n’y a pas que le carbone dans la vie, il y a aussi les autres gaz à effet de serre ; il n’y a pas que les dérèglements climatiques, il y a aussi toutes les questions liées à la qualité et la quantité d’eau, qui ne sont pas que climatiques, la perte de biodiversité, la surconsommation des ressources naturelles et minières, qui sont tout simplement occultées. Le « vert » est donc plus qu’à moitié vide, il est translucide.

Le troisième défaut de ce texte c’est son incompréhension même de ce qu’est une démarche écologique https://reporterre.net/Hélène Tordjman : « M. Macron est enfermé dans son délire productiviste »16 mai 2023 à 09h31 Mis à jour le 16 mai 2023 à 16h12. Manifestement, dans les services des ministères, les hauts fonctionnaires qui ont paraît-il, suivi (ou subi) une formation au développement durable, n’ont toujours pas perçu que ce qui pose fondamentalement problème, ce n’est pas l’activité humaine mais la croissance continue de celle-ci. Il arrive un moment où croyant être monté jusqu’au ciel, on a en fait atteint le fond de la mine. Cette obsession de la croissance, de la rapidité, de la productivité immédiate, qui sont au cœur de la démarche idéologique qui sous-tend ce texte se traduit, au mieux, par une série d’injonctions contradictoires, au pire par une série tout aussi impressionnante, de « mensonges vrais ». Il eut fallu tirer les conclusions du constat lucide fait par Jupivert « c’est la fn de l’abondance » et commencer à penser l’activité industrielle en termes de sobriété , qui est tout sauf de l’austérité pour la plupart et du laisser-aller pour quelques-uns.

Il y a tellement peu de chose finalement dans ce projet de loi que « Les Echos » qui comme toujours portent la parole des grandes entreprises n’a retenu de tout ceci que ….un avantage fiscal https://www.lesechos.fr/Industrie verte : le plan du gouvernement pour son nouveau crédit d’impôtPublié le 16 mai 2023 à 17:59Mis à jour le 16 mai 2023 à 18:39. Comme quoi, on ne se refait pas.

Donc, vous l’avez compris, la montagne annoncée a fini par accoucher d’une souris. Une souris verte naturellement qui, faute d’ambition ira trop lentement dans la nécessaire bifurcation de notre modèle économique et sociale, ce qui compte tenu du réchauffement climatique, en fera un « escargot tout chaud », comme dans la comptine.

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Le pâté d’alouette à la sauce verte de Jupiter

Toutes les gastronomies du monde ont leurs recettes de « sauce verte » dont le seul point commun est qu’elles tirent toutes leur couleur d’une incorporation plus ou moins importante d’herbes diverses et d’aromates. Il y a donc autant de nuances de vert qu’il y a de recettes, certaines très légères comme celle que j’utilise pour farcir mes palourdes, d’autres beaucoup plus indigestes.

Il se trouve que dans leur tambouille politique, les politiciens utilisent aussi très fréquemment le « verdissement » avec également une grande nuance de vert de l’un à l’autre.

Ainsi, Jupiter, que pour l’occasion on pourrait même appeler Jupivert, a l’ambition de porter sur les fonds baptismaux, une « industrie verte » avec la bénédiction de la Commission européenne https://www.euractiv.fr/Industrie verte : une « révolution doctrinale » se dessine en Europe, selon Emmanuel Macron et Thierry Breton publié le 12 mai 2023 à 7:03. Cela ressemble beaucoup à une réponse à que le Président états-unien a mis sur la table avec son projet d’IRA1 https://www.lesechos.fr/Réindustrialisation : Emmanuel Macron veut « rivaliser » avec les Etats-Unis Publié le 11 mai 2023 à 19:19Mis à jour le 12 mai 2023 à 7:14 sauf que les moyens mis en œuvre ne sont pas les mêmes, ni dans leurs montants, ni dans leurs outils. Là où les Etats-Uniens distribuent des subsides, les Européens, donc les Français, mettent des taxes https://www.ouest-france.fr/Climat. Les États-Unis carburent aux aides d’État, l’Europe à la taxe carbone Publié le 12/05/2023 à 08h01. Notez que ces taxes sont tellement mal ficelées que certaines entreprises européennes arrivent à les transformer en super-bénéfices, ce qui n’est pas vraiment sérieux. Il n’empêche que bien utilisé ce système de taxe sélective peut s’avérer un outil efficace de protection comme on envisage de le faire pour le secteur automobile https://www.lemonde.fr/Automobile : le bonus écologique va prendre en compte l’empreinte carbone Publié le 12 mai 2023 à 07h29 . C’est en fait la réponse du berger à la bergère pour contrer les mesures discriminatoires imposées par l’IRA aux automobiles non produites sur le territoire états-unien. Il s’agirait là donc d’une nouvelle réglementation mise en place afin de s’adapter aux conditions de concurrence imposées par notre partenaire historique.

Et c’est justement ce moment que choisit Jupivert pour demander une pause dans la frénésie réglementaire de l’Europe https://www.lemonde.fr/Industrie : Macron appelle à une « pause » dans la réglementation environnementale européenne Publié le 12 mai 2023 à 00h06, modifié à 08h26 . Je veux bien croire que ces changements incessants des règles du jeu puisse déstabiliser le système industriel qui a, du coup, beaucoup de mal à s’adapter en permanence. Vérifier que les premières mesures mises en place sont efficaces serait du pur bon sens. Ce serait vrai dans un monde en mutation lente et progressive.
Mais les économies mondiales sont confrontées à un formidable bouleversement, qui nécessite une véritable bifurcation des modèles de développement ce qui entraine nécessairement une remise à plat de toutes les règles. C’est le sens de l’appel du Président de la Banque mondiale à la définition de nouvelles normes https://blogs.worldbank.org/Changement climatique : pour réduire réellement les émissions, il faut des normes et des processus de vérification et de standardisation DAVID MALPASS|09 MAI 2023. Comme on le voit, dans le cadre de la gouvernance économique mondiale, le temps n’est pas à la pause normative mais au contraire à l’accélération. Mais là où Jupivert a raison, c’est dans la mise en œuvre de ces nouvelles normes. Il faut effectivement se donner les moyens de vérifier que ces règles nouvelles sont applicables ET appliquées.

Mais on peut comprendre aussi cette crainte de Jupivert que l’Europe aille trop vite et se donne, avec bonne conscience, des entraves que n’ont pas encore les économies concurrentes, crainte qu’il résume en une phrase « …être les mieux-disant en termes de réglementation et les moins-disant en termes de financement… ».

Du coup, il nous interpelle sur la faisabilité de cette bifurcation nécessaire et renvoie à la question que se posent beaucoup https://www.ouest-france.fr/Finance et écologie sont-elles compatibles ? Trois questions pour mieux comprendre Publié le 11/05/2023 à 14h16. Mais à leur façon, les banquiers commencent à répondre et changent peu à peu leurs logicielshttps://www.lesechos.fr/Climat : BNP Paribas précise ses engagements sur le pétrole et le gaz Publié le 11 mai 2023 à 17:43Mis à jour le 11 mai 2023 à 19:01. Certes, ils ne le font pas de bon cœur, mais dans un subtil mélange d’analyse financière, d’analyse marketing et de coût de notoriété, ils en arrivent à la conclusion qu’à terme la perte de réputation, sous la pression d’ONG, est peut-être pire que la perte d’un point ou deux de rentabilité. Ceci devrait rassurer Jupivert.

Mais manifestement Jupivert a conservé un vieux logiciel puisqu’il ne propose comme appât nouveau que la vieille recette du crédit d’impôt https://www.lesechos.fr/Emmanuel Macron dégaine un nouveau crédit d’impôt pour l’industrie verte Publié le 11 mai 2023 à 19:02Mis à jour le 11 mai 2023 à 19:27dont on a vu l’inefficacité ces temps dernier.

En fait la recette de sauce verte du président Jupivert c’est la vieille recette de tous les syndicats patronaux MEDEF FNSEA en tête , moins de normes, moins d’impôts, plus d’aides.

Ce faisant, il a peut-être également réussi une autre recette, celle du pâté d’alouette vert, moitié allouette, moitié porc, c’est à dire une alouette d’écologie, pour un porc d’avantages fiscaux.

1Ira : mot latin qu’on traduit généralement par « colère », tout un programme ! C’est aussi le nom de l’armée républicaine irlandaise, organisation longtemps considérée comme terroriste ce que ne peut ignorer le président Biden lui-même d’origine irlandaise lointaine

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Le bestiaire hideux de la République

Tout a commencé par une démission. Un maire qui démissionne, c’est hélas devenu banal dans une France sous tension où la moindre contrariété, le plus petit désaccord peut à tout moment se transformer en bastonnade ou en lynchage symbolique sur les réseaux sociaux, quand ce n’est pas des atteintes directes à la vie des personnes comme ce fut le cas ces jours-ci également dans les Côtes d’Armor contre une maire (circuit de freins détérioré) et dans le Centre-Bretagne contre une journaliste (roues désérrées).

Mais brutalement, c’est devenu une affaire nationale et on a vu soudain une étrange ménagerie s’agiter dans les allées de la République.

Rappelons les faits. Tout aurait pu commencer en mars 2023 lorsque ce qui apparaissait à l’évidence comme un attentat a secoué la petite ville bretonne de Saint-Brévin1 https://france3-regions.francetncendie de la maison du maire de Saint-Brevin-les-Pins. « La piste criminelle est privilégiée, les investigations se poursuivent », annonce le parquet de Saint-Nazaire Publié le 22/03/2023 à 16h19 • Mis à jour le 22/03/2023 à 19h27. Certes, il y eut les traditionnels messages de soutien des élus locaux proches politiquement de la victime (la gauche pour le dire vite) mais rien de plus.

Et soudain, le lendemain, de sa démission, en mai 2023, tout le monde s’agite. Il aura fallu près de deux mois pour que madame la première ministre s’émeuve https://www.francetvinfo.fr/Démission du maire de Saint-Brevin-les-Pins : Elisabeth Borne se dit « choquée » par l’incendie du domicile de l’édile et promet de « mieux protéger » les élusPublié le 11/05/2023 11:01 Mis à jour le 11/05/2023 13:23 alors même que de partout lui remontait le malaise des élus locaux.

Il aura fallu près de deux mois pour que le secrétaire national du parti socialiste s’émeuve, de même que l’association des maires de France https://www.francetvinfo.fr/Démission du maire de Saint-Brevin : le Parti socialiste et l’Association des maires de France appellent à une marche de soutien à l’édile le 24 maiPublié le 11/05/2023 22:36. Voilà une belle brochette de crocodiles dont les larmes devraient nous émouvoir.

Mais aucune réaction du ministre principalement intéressé par le bon état de la démocratie locale. Je veux parler du ministre de l’Intérieur. Pourtant, il aurait dû réagir plus tôt. Je veux bien admettre que comme les autres, il soit resté aveugle lors de l’attentat du 22 mars 2023 mais il aurait dû être très réactif lorsqu’il a été question d’une nouvelle manifestation contre le projet de centre d’accueil de demandeurs d’asile le 29 avril 2023 https://www.ouest-france.fr/Centre d’accueil de demandeurs d’asile à Saint-Brevin : fin de la manifestation des opposants Publié le 29/04/2023 à 12h40 Modifié le 29/04/2023 à 16h25. Quand des menaces de mort ont été proférées depuis des mois, quand la maison du maire a été incendiée un mois plus tôt, on peut en effet craindre qu’une manifestation dégénère et l’interdire. Il aurait dû être d’autant plus vigilant que pour les mêmes raisons quelques mois plus tôt, on avait déjà frôlé la catastrophe https://www.letelegramme.fr/Réfugiés à Callac : une manifestation sous haute tension Publié le 05 novembre 2022 à 14h50 Modifié le 05 novembre 2022 à 16h50. Se boucher les yeux ou mettre la tête dans le sable ne résout pas la question. Il y aurait donc une autruche place Beauvau.

Pas si sûr en ce qui concerne la nature zoologique du ministre. En effet, dans les deux cas sa réaction a été, non pas d’interdire la manifestation pour risque de trouble à l’ordre public mais au contraire, de mobiliser ses militaires pour…protéger les manifestants des contre-manifestants.
Il n’en n’est pas à une incohérence près. Pour ne pas avoir interdit à temps une manifestation de gens vêtus de noir, cagoulés et masqués, et pour se dédouaner, il a enjoint à son préfet de police d’interdire toute réunion touchant de près ou de très près à la nébuleuse d’extrême-droite, mettant dans le même sac des manifestations factieuses et des colloques, nauséabonds certes, même peu à même de troubler l’ordre public, ce qui ôte toute crédibilité à ce genre d’interdiction. En fait, il s’agirait plus d’un chien fou qui s’agite, affolé par les casseroles qu’on lui a accroché à la queue.

Comme on voit dans cette ménagerie, il n’y a pas de gagnant et une seule perdante la démocratie. Pas de gagnant pour le moment mais à terme ? Certains pensent que ce lent pourrissement profitera, comme toujours dans la nature, à l’espèce qui vit de la charogne d’autrui https://www.ouest-france.fr/« La stratégie du vautour » : la victoire de l’extrême droite est-elle inéluctable ? Publié le 11/05/2023 à 12h00.

Et face à ces bêtes monstrueuses qui émergent de ces temps d’incertitude, il y a l’immense majorité des citoyens que ce spectacle désole et qui ont le choix, soit se laisser faire comme des moutons qu’on mène docilement à l’abattoir, soit faire face et se battre comme des lions, contre tous ces crocodiles autruches, chiens fous et vautours qui forment le bestiaire hideux actuel de la République.

1Saint Brévin est effectivement en Bretagne comme une grande partie du département de Loire-Atlantique. Vous aurez d’ailleurs noté que toutes les violences que je cite se déroule en Bretagne.

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Mieux vaut en rire -rubrique décidément inépuisable- n°245 : Les voix du seigneur sont imperméables

Quelle mouche semble avoir piqué ce Jésuite devenu Pape https://www.ouest-france.fr/Le Vatican va envoyer un discours du pape dans l’espace : ce qu’il faut savoir de cette mission Publié le 08/05/2023 à 17h15. Etre présent dans l’espace serait-ce aussi important que d’avoir été présent dans les premiers galions espagnols qui cinglaient vers les Amériques ce qui permit à la Compagnie à laquelle appartient le pape François d’évangéliser, pour le meilleur (un peu au Paraguay) et pour le pire ailleurs, des millions d’Indiens qui ne leur avaient rien demandé ?

Ou peut-être plus prosaïquement que la multiplication des canaux de communication rendent les messages de plus en plus inaudibles, y compris traditionnel message papal « à la ville et au Monde » qu’il délivre dans les grandes occasions. Peut-être qu’un message « urbi et orbite » serait mieux entendu. En outre, il est cocasse que le satellite qui transportera ce message soit lancé par une entreprise qui appartient à un monsieur qui possède également Twitter.

Manifestement il en est d’autres qui n’ont pas ce problème de communication https://www.ouest-france.fr/Perpignan. Il se met à pleuvoir après une procession contre la sécheresse Publié le 20/03/2023 à 01h40. Par le truchement d’un saint patron, ils semblent en prise directe avec le ciel, ce dernier mot étant pris dans tous ses sens.

Souhaitons autant de succès à cette nouvelle initiative https://www.francetvinfo.fr/Sécheresse : dans le Var, une procession religieuse pour faire tomber la pluie Publié le 05/05/2023 12:03 mis à jour le 05/05/2023 12:13. Cela devrait être le cas. D’après le bulletin météo de Draguignan il doit pleuvoir dimanche 14 mai et toute la semaine.

Miracle ou coïncidence ? Je ne peux m’empêcher, puisque je parlais d’Inca dans mon billet d’hier, de me remémorer ces pages de l’album de Tintin « le Temple du soleil » et son éclipse « providentielle », miraculeuse croyaient certains.

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Mes brèves de la semaine n° 9

Le camping sans campeur

C’était inévitable. A force de vouloir monter en gamme et de gravir les étoiles, les campings sont devenues des résidences estivales d’habitat léger, qui ressemblent de plus en plus aux clubs de vacance qu’on trouvait sur les bords de la Méditerranée il y a 50 ans. Mais évidemment, dans un tel décor, la bonne vieille toile de tente avec son double toit, son tapis de sol fait un peu négligé, au point que certains sont tentés de les reléguer voire de les supprimer https://www.letelegramme.fr/Camping : la tente est-elle devenue indésirable ? le 08 mai 2023 à 06h00. Finalement le camping sans campeur, n’est-ce pas dans l’air du temps comme un journal sans journaliste ,tués par la dépêche ou l’ »intelligence » artificielle, un véhicule sans conducteur ,piloté par GPS, un enfant sans géniteur, procréé par PMA ou en GPA.

La fin d’un mythe

Il semble révolu le temps où le cinéma réaliste italien mettait en scène la rue avec une ribambelle de marmaille piaillant sous le regard courroucé mais attendri des mammas. L’Italie ne fait plus d’enfant. C’est un peu la tendance dans toute l’Europe mais en Italie cela a atteint des proportions inquiétantes, tellement même que les pouvoirs publics semblent s’être fait une raison au point de ne plus prévoir l’accueil décent de ces bambinshttps://www.lesechos.fr/Italie : en plein « hiver démographique », l’impossible quête de places en crèche Publié le 7 mai 2023 à 14:55. C’est un comble quand même que moins il y a d’enfants, plus difficile cela devient de les faire garder au premier âge. Est-ce un signe du pessimisme qu’on dit latin Comme le chantait Aznavour « elle va mourir la mamma ! »

utile ou futile

Le Concours Lépine, véritable Prix Nobel de l’innovation à la française a de nouveau rendu son verdict et deux idées bretonnes sont à l’honneur.
*un frein automatique pour fauteuil d’handicapés ça c’est utile et ça va faciliter la vie de milliers de gens https://www.letelegramme.fr/« Sur un petit nuage » : ce Breton a remporté le concours Lépine 2023 Publié le 08 mai 2023 à 12h09
*une capsule qui vous donne le millésime d’un grand cru, ses conditions de conservation (chaleur, humidité) ça concerne certainement quelques collectionneurs de grands crus que ces plaisirs, sûrement divins mais finalement futiles, amusent encore https://www.letelegramme.fr/Beaucarnea, l’invention du Morbihannais médaillée d’or au concours Lépine Publié le 08 mai 2023 à 13h30

Finalement ce qui est important dans une innovation, est-ce juste qu’elle apporte quelque chose de nouveau ou bien qu’elle sert à quelque chose ?

la valeur de la nature

Ce pays avait déjà essayé de monnayer l’arrêt d’exploitation pétrolière et minière sur son territoire en contrepartie d’une aide financière internationale. Cette innovation avait fait long feu. Mais la ténacité est vertu andine et cette fois-ci, ça a marché https://www.ouest-france.frL’Équateur réduit sa dette en s’engageant pour la protection de la nature Publié le 10/05/2023 à 06h39.Si on généralisait ce principe d’annulation de la dette, bien des problèmes des pays du Sud seraient résolus. Mais si une banque suisse est prête à faire un geste, il ne faudrait quand même pas que ça devienne une habitude comme on dit à Zurich, ou à Genève.

réinventer les traditions

Ils sont touchants ces néo-ruraux qui redécouvrent des techniques naturelles https://reporterre.net/Elles colorent les tissus grâce à la magie des plantes 10 mai 2023 à 14h49 Mis à jour le 11 mai 2023 à 09h44. Ce faisant, ils remettent leurs pas dans les pas de civilisations parfois disparues. Après tout, peut-être est un paysan des hauts plateaux de l’Equateur qui le premier découvrit les vertus tinctoriales de certaines de ces plantes.

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La déontologie ne serait-elle qu’une question de confiance ?

Depuis toujours il y a eu entre les allées de l’Etat et les chemins de l’Entreprise privée, des chemins de traverse que certains considèrent comme indispensables car ils permettent des fertilisation croisées entre deux cultures, celle de l’intérêt général et celle des intérêts particuliers. Mais ces chemins, parfois tortueux sont aussi souvent très dangereux, car vous avez bien compris, au milieu du chemin il y aura vraisemblablement conflits d’intérêts. Et cela est vrai de tous temps et en tous lieux. Il serait donc vain de vouloir nier le risque tout comme il aurait été irresponsable de ne pas en tirer les conséquences en baliser ces chemins de traverse de garde-fous efficaces. C’est ce qu’on appelait, selon le cas, charte éthique ou règles de déontologie.

Et pourtant il arrive souvent des accidents de parcours qui interrogent sur l’efficacité de tels protections. L’actualité fourmille d’exemples en la matière.

Prenons d’abord ce cas très surprenant https://www.francetvinfo.fr/Le ministre de l’Agriculture se défend de tout « conflit d’intérêts » après le recrutement controversé d’une conseillère Publié le 09/05/2023 10:44. Je veux bien admettre que pour piloter la communication d’un ministre aussi important que le ministre de l’agriculture, il vaut mieux faire affaire avec quelqu’un de chevronné. D’ailleurs quand on regarde le parcours de la plupart de ceux qui occupent ces postes dans d’autres ministères, ils sont passés par le service « communication institutionnelle » de grands groupes de communication et/ou de publicité. Par contre, c’est prendre en grand risque d’aller chercher le grand officiant de la communication d’une organisation qui se revendique comme étant LE lobby des industries agro-alimentaires surtout quand on est aussi ministre de la souveraineté alimentaire. En effet même si formellement il ne peut plus y avoir de contact avec ses anciens employeurs, on ne peut effacer ni des liens de connivence qui ont pu se nouer au long d’une longue collaboration, ni l’imprégnation d’un argumentaire qu’on a souvent contribuer d’ailleurs à façonner.

Admettre que tout cela puisse rester cloisonné suppose une confiance inébranlable dans la force de caractère du conseiller. Du coup, on se demande pourquoi avoir mis en place des règles déontologique si la seule confiance aurait pu suffire.

Mais il n’y a pas qu’en France que de tels pratiques existent. Nos voisins belges sont aussi victimes de ces cousinages « nécessaires » mais encombrants https://www.lesoir.be/La ministre De Sutter dénonce l’ambiguïté du statut de bpostPublié le 9/05/2023 à 19:08. Là aussi la ministre considère que ses experts sont au-dessus de tout soupçon et leur fait donc confiance. N’empêche qu’elle les a quand même virés, profitant au passage pour égratigner l’entreprise par laquelle le scandale arriva. Autre pays autre mœurs, sans doute.

Il n’est pas jusqu’à nos amis allemands qui soient également touché par ces indélicatesses mais sur un autre registre, le népotisme https://www.euractiv.fr/Le parlement allemand débat des allégations de népotisme dans l’« affaire du témoin » publié le 11 mai 2023 à 7:39 (mis à jour: 8:12). C’est une autre forme de conflits d’intérêts mais encore une fois le sous-ministre en question ne remet pas en cause la confiance qu’il a dans son « témoins ». Après tout, s’il l’avait choisi comme témoin, c’est bien qu’il lui faisait totalement confiance. Alors, ce qui est vrai dans la sphère privée ne devrait-il pas l’être aussi dans la sphère publique. C’est toute la question que pose ce cas. C’est à l’honneur du régime parlementaire germanique d’avoir mis cette question en débat dans son Parlement.

Pour finir, terminons par l’épilogue judiciaire d’une autre affaire de conflits d’intérêts, française cette foishttps://www.letelegramme.fr/L’enquête sur les liens de Valérie Pécresse avec Alstom classée sans suite Publié le 10 mai 2023 à 22h19. Ne jugeant que les faits le tribunal a blanchi la présidente de la région Ile de France arguant qu’au moment de l’attribution d’une subvention, elle ne détenait pas de titres de la société subventionnée. De toute façon, un juge ne peut juger que sur la base d’une plainte : si on parle au juge de « stock-options » pourquoi voulez-vous qu’il réponde « relations maritales ». Du coup, ce serait faire peu de cas du fait que son époux a été cadre dirigeant de ladite entreprise de 20211 à 2022. Mais le tribunal dans sa grande sagesse aurait donc fait confiance : on ne parle pas « business » à la maison.

Comme vous le voyez, il ne serait donc pas nécessaire de mettre en place des règles compliquées pour éviter tout conflit d’intérêts, il suffit de faire confiance aux gens de qualité.

Il n’empêche : Wladimir Oulianov, que par ailleurs je ne vénère pas, aurait dit « la confiance n’exclut pas le contrôle. » Sur ce coup-là il n’avait pas tort.

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L’Etat devant ses juges

Dans un Etat de droit, l’Etat est par essence garant du droit. La question devient épineuse dès lors que les institutions mises en place dans le cadre de cet état de droit, comme la justice administrative ou les autorités administratives indépendantes, mettent en cause l’Etat pour son non-respect du droit.

C’est l’honneur de ces Etats de droit de faire en sorte que même envers l’Etat, le droit trouve droit de cité.

Ainsi, un maire d’une commune périurbaine a porté plainte contre l’Etat pour « inaction climatique » https://reporterre.net/Damien Carême : l’élu écolo qui porte plainte contre l’État10 mai 2023 à 09h26 Mis à jour le 11 mai 2023 à 08h49 partant du principe que l’Etat est un acteur moteur aussi bien pour la prévention des risques liés au changement climatique que pour l’adaptation des activités à ces mêmes changements mais qu’il est également garant du respect des accords internationaux qui régissent ces obligations.
Sa plainte a prospéré puisque le Conseil d’Etat lui a donné raison en 2021 et sommé l’Etat de mettre en œuvre les diligences nécessaires pour que ses obligations nées des traités soient respectées.
Manifestement, l’Etat a fait des efforts, mais tout aussi manifestement il n’en a pas assez fait. Donc, tout naturellement le Conseil d’Etat, qui est, rappelons-le, la plus haute instance de la justice administrative de notre pays, a réitéré ses injonctions avec toujours un date butoir de mises en œuvre d’actions adéquates https://www.ouest-france.fr/Émissions de gaz à effet de serre : le Conseil d’État ordonne au gouvernement de prendre des mesures Publié le 10/05/2023 à 15h23 Modifié le 10/05/2023 à 15h40 . Mais si ces injonctions ne sont pas accompagnées de mesures coercitives fortes, on pourra avancer d’échéance en échéance pendant longtemps encore sans que, hormis le blâme public, l’Etat n’en ait cure. Attendons donc l’échéance de 2024.

Pour ce qui est d’attendre, il y a un autre sujet pour lequel l’Etat est fautif, sa gestion des lieux privatifs de liberté, au premier rang desquels se trouvent les prisons. Sans vouloir faire un cours de droit pénitentiaire, je rappellerai juste qu’un ancien Président de la République avait indiqué que la peine de prison, c’était la privation de la liberté de se déplacer et rien d’autre, que d’autre part, l’encellulement individuel est la règle et l’encellulement collectif doit rester l’exception. La question de la surpopulation carcérale est donc une question de droit pénal tout autant qu’une question de Droits de l’Homme comme le rappelle la controleure générale des lieux privatifs de liberté https://www.letelegramme.fr/Surpopulation carcérale : la contrôleuse des prisons étrille « l’inertie coupable » du gouvernement Publié le 11 mai 2023 à 06h54.

Cette question n’est pas nouvelle. Déjà au milieu des années 90, la question se posait alors que le nombre de places de prison n’atteignaient pas 50.000 et que celui des détenus dépassait les 54.000. Depuis, la réponse a été de construire encore et encore de nouvelles places de détention. Le principal effet a été d’augmenter le nombre de mises en détention comme si chaque ouverture d’une maison d’arrêt ou d’un centre pour peines créait un appel d’air facilitant les incarcérations prononcées par les magistrats. On voit bien l’absurdité d’un tel système. L’instauration d’un numerus clausus par ressort judiciaire réduirait peut-être cette tentation d’embastiller et forcerait les magistrats à envisager d’autres peines alternatives à l’incarcération. Les textes législatifs et réglementaires existent. Restent maintenant la volonté politique de les mettre en œuvre. Coup de chance, le Garde des Sceaux s’époumone pour dire qu’il va obtenir un budget enfin à la hauteur. Il peut donc décider de consacrer une partie de cette manne à organiser l’exécution de peines en milieu libre. A défaut, il se trouvera bien une association de défense des droits humains pour assigner l’Etat afin qu’ils respectent ses obligations nées notamment de traités internationaux mais aussi de ses propres lois nationales.

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La fabrique des gens heureux

payer ses impôts rend-il heureux ?

C’est la question un peu paradoxal que pose le journal québècois La Presse s’appuyant sur les travaux d’universités anglo-saxonnes https://www.lapresse.ca/Des impôts qui font votre bonheur Mis à jour le 30 avril 2023. De fait les arguments paraissent convaincants dès lors qu’on rapproche trois paramètres, le taux de prélèvement fiscal, le niveau de PIB et un indicateur composite censé représenter une certaine vision du bonheur. Mais peut-être y a-t-il un lien de causalité entre ces trois paramètres dont la conséquence serait leur mise en résonnance. Il y a quand même un élément perturbateur dans ce bel agencement. En effet, ce n’est pas l’impôt qui rend heureux, ce n’est pas la richesse qui rend heureux, mais bien l’impression que les citoyens ont que la ponction qu’on leur impose est utile ET efficace et donc que ce transfert de richesse contribue à ce qu’ils se sentent mieux.

Or ce n’est pas le cas de la France où, manifestement nos concitoyens ne semblent convaincus que l’effort fiscal qui leur est demandé soit payé de retour par un mieux-être général https://www.lesechos.fr/– Sceptiques sur les baisses d’impôts, les Français jugent l’argent public mal dépensé- Publié le 4 mai 2023 à 17:06Mis à jour le 4 mai 2023 à 17:35. Ce paradoxe fascine de tous temps les chercheurs et une équipe de plus s’est échinée à démontrer que l’étatisme « à la française » provoque autant de dégâts qu’il apporte de réconfort https://www.vie-publique.fr/Hausse des dépenses publiques et paupérisation des services publics. Éclairages sur un paradoxe Publié le 25 avril 2023. Dans ces conditions, comment voulez-vous que les Français soient heureux de payer beaucoup d’impôts.

Gagner beaucoup de sous rend-il plus heureux ?

Avec cette question on revient à un registre plus trivial caractérisé par cet adage « l’argent ne fait pas le bonheur ! » « …mais y contribue » rajoute in petto ceux qui estiment ne pas en avoir assez. Et c’est cette impression que donne le spectacle des assemblées générales de sociétés commerciales en ce début d’année https://www.novethic.fr/actionnaires, dirigeants, salariés : l’écart « abyssal » des rémunérations dans le CAC40Publié le 28 avril 2023. Jamais, les dirigeants et les actionnaires n’avaient été aussi avides de voir leurs revenus augmenter, comme si leur bonheur en dépendait. Sont-ils vraiment heureux ? Peut-être eux-mêmes ne le savent-ils pas mais en tout cas, ils font comme si cela était.

Ceux que cela ne rend pas heureux par contre, ce sont les autres parties prenantes de l’entreprise, les salariés, et leurs défenseurs institutionnels, que sont les syndicats, sont bien décidés à le faire savoir en utilisant, subtilement, les armes mêmes du capitalisme, le droit de vote en assemblées générales https://www.novethic.fr/syndicalistes actionnaires : un pouvoir méconnu de pression sur les entreprisesPublié le 01 mai 2023. Jusqu’à présent, sans grand effet, mais sait-on jamais, si toutes les entreprises agissent comme Total-dit-énergies et distribuent des actions à leurs salariés tout en rachetant les actions de leurs actionnaires ordinaires, il arrivera un jour où le bloc des salariés sera devenu l’actionnaire de référence. Un rêve autogestionnaire ?
On reconnaît bien là le tropisme français vers l’égalitarisme , qui n’est d’ailleurs pas incompatible avec un autre défaut majeur de ce peuple paradoxal, le développement des inégalités (mais peut-être l’un nourrit-il l’autre?). Et c’est pour cela que la sphère politico-administrative a inventé cette machine à redistribuer qui s’appelle les prélèvements fiscaux et sociaux. Dans le principe, elle est vertueuse mais depuis quelques décennies la mécanique s’est grippée.

Et finalement tout le monde devrait être heureux.

C’est parce que le personnel politique et l’administration sont conscients de cette faillite que le ministre en charge des comptes publics a lancé deux actions. La première, qui est de la pure communication, explique point par point à quoi sert l’argent qu’ils nous prennent en indiquant combien coûte chaque service rendu . J’ai quand même un doute car si l’Etat disposait d’une véritable comptabilité analytique, cela se saurait et en outre, cela masque les vraies dépenses : combien coûte les aides sans contrepartie aux entreprises ? Quelle est la rentabilité d’un RSA ? Quelle est le coût d’un kilomètre de frontière défendue ? Quel est le coût de la protection de l’environnement ? Questions évidemment sans réponses mais qui constituent des gros postes de dépenses. La méthode de communication n’est donc pas bonne.

C’est pourquoi, il y a cette deuxième action, https://www.francetvinfo.fr/Hausse des contrôles, plus d’effectifs, un service de renseignement… Le gouvernement dévoile son plan de lutte contre la fraude fiscale Publié le 08/05/2023 20:42. Il est possible que cela soit aussi de la communication, mais un peu plus subtile. Comme il est possible également qu’il s’agisse d’un choix politique judicieux : quand il faut remplir vite les caisses vides de l’Etat, il vaut mieux aller chercher dans quelques poches secrètes qu’on sait bien pleines que de fouiller inlassablement des milliers de petites pochettes où au mieux, on ne récupèrera que des piécettes. Cela dit, si ce jeune petit ministre va au bout de sa démarche, il va faire des tas d’heureux, à commencer par les « redressés fiscaux » eux-mêmes. En effet, comme le disent si bien des universitaires anglo-saxons, « plus on paye d’impôts, plus on est heureux ! ».

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Il y a tellement d’empreintes que cela brouille les pistes.

Au cœur du procès que Total-dit-Energies intente à Greenpeace (voir pour cela l’épisode pré cédent Le droit a un environnement sain ), il y a ce qu’on appelle l’empreinte carbone, c’est à dire les conséquences, toutes les conséquences, qu’une activité humaine a en matière d’émission de gaz à effet de serre. Par simplification, les auteurs de ce calcul ont pris ce terme alors que cela concerne en fait tous gaz à effet de serre. Pour plus d’information pour pourrez vous reporter à la rubrique en bas d’article « pour aller plus loin ».

Manifestement il y a eu un consensus sur la manière de calculer cet impact et grâce soit rendu à Global Footprint Network d’avoir réussi cet exploit. Manifestement il y a dissensus sur les responsabilités dans ces émissions comme le démontre assez bien cet article https://www.ouest-france.fr/Gaz à effet de serre. Oui, l’industrie pollue : mais ses usines sont-elles les seules responsables ? Publié le 09/05/2023 à 07h30. En effet, peut-on totalement (sans jeu de mots) imputer à un groupe pétrolier l’empreinte née de l’utilisation de son pétrole par la pétrochimie, les transporteurs, les fabricants d’engrais ? Peut-on raisonnablement considérer qu’un fabricant d’automobile porte à lui seul la responsabilité des émissions de ses véhicules ?
Ça va être le grand débat auquel nous convie, bon gré, mal gré Total-dit-Energies et c’est tant mieux que ce débat ait lieu car il peut permettre d’ouvrir un débat plus large sur la nature des activités qu’il convient de privilégier, ce qui interpelle tout à la fois, les pouvoirs publics c’est à dire les citoyens (quelles politiques voulons-nous?), mais aussi les consommateurs (quels produits et quels services voulons-nous?). Ces questions sont pour l’instant entre parenthèses car tous les éléments ne sont pas sur la table du débat public. L’empreinte carbone est un de ces éléments clés, mais pas le seul.

Entretemps, les citoyens-consommateurs et leurs dirigeants, les politiques et les industriels, naviguent un peu à vue.

Ainsi, s’agissant de l’agriculture, les initiatives vont dans tous les sens comme l’atteste cette initiative https://www.ouest-france.fr/Climat. 13 milliards de dollars récoltés pour une agriculture innovante Publié le 08/05/2023 à 22h39 et comme le conteste cette tribune https://www.sauvonsleurope.eu/Absorption de carbone dans l’agriculture : la Commission européenne jouerait-elle à l’apprentie sorcière ? Publié le 9 mai 2023. Mais il n’est pas sûr que faire entrer le paysan indien ou malien dans l’agriculture pilotée par l’intelligence artificielle soit une priorité, de même qu’il n’est pas certain que donner une valeur d’échange aux économies d’émissions de carbone agricoles soit nécessairement d’une grande efficacité.
En tout cas le débat est là et partageons le constat que DE TOUTE FAÇON , le modèle agricole dominant ne peut plus continuer. Ça n’est pas rien puisque en France l’agriculture représente 21% de l’epreinte carbone et que dans le monde l’empreinte carbone de la production alimentaire oscille entre 25% et 33%.

S’agissant de l’autre grand secteur « pourvoyeur » de GES, les transports (29% de l’empreinte carbone en France), il est à la fois normal et paradoxal que l’OCDE épingle les politiques publiques de l’Allemagne https://www.ouest-france.fr/L’Allemagne ne fait pas assez d’efforts pour décarboner son secteur des transports, selon l’OCDEPublié le 08/05/2023 à 16h57. Normal, parce que aussi bien la politique fiscale que les prises de position contre la fin des voitures à moteur thermique montrent une volonté inébranlable de soutenir les colosses de l’industrie automobile allemande. Paradoxal depuis que l’Allemgne a adopté une tarification de ses transports en commun particulièrement innovante https://www.20minutes.fr/Transport en commun : Le tarif unique qu’expérimente l’Allemagne, une bonne idée pour la France ? Publié le 19/04/23 à 08h02. Là aussi, les débats internes sont chauds.

Là où les débats ont dû être également très chauds, c’est au sein du Conseil National de la Transition Ecologique (le CNTE, qui je vous l’assure existe bien!). Finalement, il y a consensus et c’est tant mieux. Maintenant que le cap est fixé, il ne reste plus, si on peut dire qu’à définir le trajet. D’ici la fin du siècle, il y a du temps et beaucoup de choses peuvent se passer. En effet, à part quelques auteurs de science-fiction, qui en 1923 aurait pu prévoir ce qui allait se passer en l’an 2000 ? Mais pour autant, et c’est là la force de la planification indicative, on peut définir, à travers des programmes et des choix assumés pour un moyen terme, un cheminement possible avec nécessairement des points d’étape rapprochés pour vérifier qu’on reste bien sur la bonne trajectoire. Et c’est là où des outils comme l’empreinte carbone vont être utiles. CQFD.

Pour aller plus loin :
*sur l’empreinte carbone :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Empreinte_carbone
l’empreinte carbone
*sur votre empreinte carbone
nosgestesclimat.fr.
Calculez votre empreinte carbone
*sur le Conseil National de la Transition Ecologique
Le conseil national de la transition écologique
https://fr.wikipedia.org/wiki/Conseil national de la transition écologique

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Le « en même temps » : symptôme de l’hypocrisie, de la schizophrénie ou de l’impuissance ?

Sur la plupart des sujets qu’il aborde désormais, il y a ce soupçon « s’il en parle, c’est qu’il ne va pas le faire ! » Il, c’est bien entendu le Président de la République actuel qui, de propos en l’air en déclarations fracassantes non suivies d’effets nous a habitué à prendre le moindre de ces propos avec beaucoup de pincettes.

Tenez, récemment encore, s’agissant de l’action de la France dans le monde, il a dit ceci https://www.ouest-france.fr/La France a augmenté de 50 % en 5 ans son aide au développement, affirme Emmanuel Macron Publié le 05/05/2023 à 20h24. Les chiffres sont certainement vrais mais faut-il pour autant en tirer la moindre gloire, alors que la situation des pays pour les quels cet effort financier est fait , est de plus en plus critique. Il y a pour certains une urgence alimentaire, doublée d’une urgence sanitaire et pour la plupart une plus grande urgence écologique due aux sinistres climatiques au côté desquels nos inondations catastrophiques, nos sècheresses apocalyptiques peuvent paraître bien anodines. Face à ça, on ne peut se contenter d’une tendance à la croissance, caractérisée par cette progression de 50% en 5 ans, ce qu’il faut c’est bien un bond en avant financier comme nous l’ont rappelé les pays du Sud lors de la dernière COP climat ou lors de la dernière COP biodiversité.

Et puis, il convient quand même de relativiser la « performance » de la France. Avec 15 milliards en 2023, elle n’aura consacré que 0,48% de son PIB l’aide au développement, bien loin de l’objectif de 0,7% fixé pour 2025 par la loi n° 2021-1031 du 4 août 2021 de programmation relative au développement solidaire et à la lutte contre les inégalités mondiales ttps://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000043898536
Et quand on y regarde de plus près, la progression de l’effort n’est pas si fabuleuse que cela puisque en 2017, les 10 milliards d’aide représentaient 0,43% du PIB.

Ceci étant posé, notre président est confronté à une échéance à court terme qui permettrait de vérifier la sincérité de ces accents développeurs. En effet fin juin, il a convoqué à Paris ce qu’il a appelé un peu pompeusement «  Sommet du nouveau pacte financier mondial », rien que ça !

Il est clair que au cœur de ce sommet, il y a toutes les questions financières mondiales pendantes, la lutte contre les dérèglements climatiques, la lutte pour la préservation de la biodiversité, la lutte pour la préservation des ressources naturelles et minières et aussi sous-jacentes les revendications de mesures compensatoires de la période coloniale.

Il est clair que face à ces enjeux, on ne peut plus jouer « petit bras » comme on dit. Certes la France à elle seule ne peut pas tout, et c’est là un peu son impuissance, certes l’Europe ne peut pas tout mais c’est là un défi pour elle et une occasion de s’affirmer comme puissance géopolitique d’équilibre.

Mais l’Europe peut mettre un beau paquet dans la balance, avec l’appui du Parlement et de la Commission européenne comme c’est expliqué dans cette vidéo https://www.ouest-france.frVIDÉO. Ce député européen se bat pour trouver comment financer la transition écologique Publié le 05/05/2023 à 17h31. L’idée n’est pas nouvelle mais cela aurait du sens d’introduire ainsi la fameuse taxe Tobin et mettre dans négociation 87 milliards d’euros dont l’origine serait, cerise sur le gâteau, particulièrement vertueuse puisque prélevée, petitement à 0,1%, sur cette spéculation qui gangrène les circuits économiques mondiaux.

Mais du coup, la France peut beaucoup en levant son opposition à une telle taxe https://www.ouest-france.fr/« La France ne peut pas organiser un sommet sur la finance du climat les mains vides »Publié le 06/05/2023 à 07h30.

C’est là que chacun pourra voir si le gentil Docteur Manu arrive à faire un sort à son sinistre Mister Macron.

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La fable express du dimanche soir n° 61 : ça finit en queue de poisson !

Les Dunkerquois, gens de caractère, sont fiers de trois choses, dans le désordre : le carnaval, Jean Bart et le musée d’art contemporain.
Mais à Dunkerque, à la fois port de commerce et cité industrielle, il y a deux classes qui ne s’accordent pas sur tout, les bourgeois et les classes populaires pour faire rapide. Si tous sont d’accord pour reconnaître que le capitaine corsaire est leur héro local, pour le reste, il y a manifestement des différences culturelles.
Les classes populaires, si elles trouvent le musée beau, n’y vont hélas guère mais par contre pour rien au monde, ces gens ne rateraient les fêtes du carnaval, les défilés des bandes et l’apothéose du lancer de harengs depuis le balcon de l’hôtel de ville.
Par contre les bourgeois sont fiers d’avoir une très belle collection d’art moderne dans leur murs. Mais par contre se mêler à la populace et ses festivités poissonnières, pouah ! Ces jours-là, ils se calfeutrent.

Dans ce milieu, seul pour l’art on sort !

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Mes brèves de la semaine n° 8

L’avenir des low tech

Entre les décroissants, qui contestent l’idée même de progrès et les progressistes, qui croient que seules les innovations de haute technologie permettront de surmonter les contradictions du modèle économique actuel, il y a ceux qui pensent que le bon sens et la débrouillardise permettront de trouver de nouvelles voies de développement. Ce petit reportage offert par la Banque Mondiale https://www.banquemondiale.org/Des fleurs dans des filets pour éviter les feux de forêt DÉCEMBRE 2022, rien que ça, illustre cette tendance. En plus, il n’y là nulle innovation, car après tout en utilisant ces filets ces paysans indiens ne font rien d’autres que ce que font depuis des siècles, les producteurs d’olives méditerranéens

L’écueil de l’accueil

Décidément cette semaine les rédacteurs de la Banque Mondiale étaient bien inspirés https://www.banquemondiale.org/De meilleures politiques migratoires peuvent contribuer à plus de prospérité dans tous les pays. Cette analyse des bienfaits des mouvements migratoires devraient convaincre tous les dirigeants de tous les pays de développer des politiques migratoires très pro-actives. Or, ce qui se passe dans le monde montre exactement l’inverse. Il est clair que, sous toutes les latitudes ou presque, dans toutes les cultures ou presque, la peur de « l’autre » est un fantasme très répandu. Or contre un fantasme collectif, la rationalité économique est parfois désarmée

L’art alimentaire

Quand les artistes n’ont plus rien à dire, ils veulent juste gagner de l’argent https://www.ouest-france.fr/Corée du Sud. Un étudiant mange une banane scotchée à un mur, une œuvre d’art vendue 120 000 dollars Publié le 02/05/2023 à 00h27. Ici, nous avons en fait trois « performance » artistique en une : l’accrochage de la banane est un acte artistique d’après son auteur, la manger en est un autre de même que la vidéo de cette performance. Après tout, ces quelques lignes sont peut-être également de l’art, sait-on jamais ?
C’est à ça qu’on sent qu’une culture est entrée en décadence.

On ne décrit bien que ce qu’on connait bien

L’école d’économie française est une nouvelle fois mise à l’honneur Outre-Atlantique https://www.francetvinfo.fr/Economie : le Français Gabriel Zucman récompensé par la prestigieuse médaille John Bates Clark aux Etats-Unis Publié le 02/05/2023 22:02 Mis à jour le 02/05/2023 22:05. Ce n’est pas nouveau. Il y a eu avant Thomas Picketty avec son capitalisme du XXI° siècle et ses théories sur la réduction des inégalités. IL y eut ensuite Esther Duflo dont les travaux sur la pauvreté lui ont valu le Nobel de l’Economie. A croire qu’il y a un tropisme des économistes français sur les inégalités comme il y a un tropisme des économistes américains pour les mécanismes de marché. On ne décrit bien en fait que ce qu’on connaît et en matière d’évasion fiscale, sujet de thèse de Zucman, la France ne sait-elle pas de quoi elle parle ?

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L’universalité des droits humains

S’il est un lieu où les droits humains devraient être sacrés, ce sont bien ce qu’on appelle les lieux privatifs de liberté que sont les prisons, les centres de rétention administrative, les hôpitaux psychiatrique dans le cadre d’internement psy, notamment parce que la privation de liberté est par essence attentatoire à ces droits.

Le 1° mai 2023, mourrait un Palestinien dans une prison israelienne https://www.francetvinfo.fr/Israël : une figure du Jihad islamique palestinien meurt en détentionPublié le 02/05/2023 06:19 Mis à jour le 02/05/2023 07:29. Il appartenait à un mouvement considéré comme terroriste par l’état israelien et mourut suite à une grève de la fin de 90 jours

Le 5 mai 1981, mourrait un député britannique Bobby_Sands dans une prison britannique. Il appartenait à un mouvement considéré comme terroriste par le gouvernement britannique et mourut suite à une grève de la fin de 66 jours. Finalement, ils furent 10 à mourir, en moins de 3 mois dans cette prison britannique pour la même raison.

Comme le dit si bien la fiche wikipédia qui lui est consacrée : « Il est souvent considéré en Irlande, et au-delà des frontières, comme un héros de la cause républicaine, mais également de la défense de la liberté et de la dignité des prisonniers politiques »

17 ans plus tard, le 10 avril 1998, l’aile politique de l’organisation considérée comme terroriste, l’ IRA, signait avec le gouvernement britannique, les accords du Vendredi Saint qui mettait officiellement fin à la guerre civile en Irlande du Nord.

Puisque je suis au Royaume-Uni, un des berceau des droits humains depuis la signature de la Magna Carta par Jean Sans Terre, restons-y.

Comme d’autres pays européens, l’Etat britannique est confronté à la question du logement des demandeurs d’asile qui affluent sur son territoire. Si cette solution est retenue https://www.euractiv.fr/Le Royaume-Uni va héberger les demandeurs d’asile sur des navires2 mai 2023 à 7:36 (mis à jour: 9:01) , cela me rappelle des mauvais souvenirs. En effet, au XVII° et XIX° siècle, l’ autorité militaire britannique n’avait rien trouvé de mieux pour garder ses prisonniers de guerre que de les entasser sur des bateaux démâtés et désarmés dans les ports et le long des estuaires, dans ce que les mémoires d’un corsaires comme Surcouf appelle les sinistres pontons https://fr.wikipedia.org/wiki/Ponton_(prison_flottante). En deux siècles, on retrouverait donc les mêmes violentes méthodes.

Finalement, dans ces pays qui se proclament démocratiques, il y a parfois un gouffre entre les principes et la réalité.

Pour autant, je ne rejetterai pas le modèle démocratique car au moins il permet l’expression de ces principes et éventuellement la dénonciation des manquements. Ailleurs, on ne peut pas en dire autant car le plus souvent, on ne sait même pas ce qui s’y passe.

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Le droit a un environnement sain

C’est plutôt un signe de bonne santé démocratique que les questions environnementales soient entrées dans les prétoires, preuve que dans une société où le droit prime la force, ce domaine a comme on dit acquis droit de cité.

Ainsi, coup sur coup, plusieurs décisions viennent de tomber qui montrent que décidément l’écologie n’est plus un gros mot pour les juristes.

Tout d’abord, il y a cette affaire des néonicotinoïdes, produits interdits par la réglementation européennes et que pour complaire aux betteraviers le ministre de l’agriculture avait, de façon dérogatoire, autorisé. Le Conseil d’Etat vient juste de rappeler à ce ministre qu’il existe une hiérarchie des normes et que en la matière le droit communautaire prime sur le droit français https://www.letelegramme.fr/Néonicotinoïdes : le Conseil d’État juge les dérogations accordées en 2021 et 2022 illégalesPublié le 03 mai 2023 à 20h40. N’importe quel conseiller technique de cabinet aurait dû savoir cela, mais peut-être le savait-il. Dans ce cas, cela s’appellerait un viol manifeste de la loi.

Or, il se trouve que dans une affaire similaire, le Président du Sénat, troisième personnage de l’Etat tout de même, a rappelé aux bonnes manières, un agent d’influence qui, manipulant de façon éhontée les chiffres tentait d’inciter les parlementaires à déroger aux règles édictées par les autorités européennes https://www.letelegramme.fr/Pesticides : le lobbyiste Phytéis mis en demeure après un signalement du sénateur du Morbihan Joël LabbéPublié le 03 mai 2023 à 20h47. Lui non plus ne pouvait ignorer cette hiérarchie des normes, pas plus d’ailleurs que les parlementaires auxquels il s’adressa. Peut-être même en a-t-il parlé au cabinet du ministre de l’agriculture. Ceci expliquerait peut-être cela.

La concommittance des deux décisions permet du coup de tourner définitivement la page des néonicotinoïdes.

Par contre, la page n’est pas encore tournée pour ce militant de la cause climatique, coupable d’avoir apposé ses mains maculées de peinture sur la façade d’une banque. Mais comme on est en Suisse, les plus hautes instances ont décidé qu’il ne pouvait y avoir de mansuétude pour un tel attentat institutionnel https://www.ouest-france.fr/La Cour suprême suisse demande que soit rejugé un activiste du climat Publié le 04/05/2023 à 02h26. Il s’agit vraisemblablement d’un combat d’arrière garde car par deux fois quand même des juges ont admis qu’il y avait dans ce geste des circonstances atténuantes liées à l’urgence climatique ou la l’honorabilité de la cause. Il n’empêche que ce combat d’arrière-garde constitue quand même de l’acharnement juridique dont le but est, je suppose, de dissuader d’autres oppositions.

Cette volonté de baillonner les opposants est manifestement derrière cette autre démarche judiciaire d’un de mes vieux compagnons de chronique, le groupe Total-dit-Energies https://www.ouest-france.fr/Affaire Greenpeace – TotalEnergies : comment sont calculées les émissions de CO2 des entreprises ?Modifié le 03/05/2023 à 18h39 Publié le 03/05/2023 à 18h34. Et là, le débat promet de devenir intéressant. En effet, je vous parlais hier d’un classement effectué par des étudiant d’une école de commerce pour le compte d’un site d’évaluation de la performance climatique des entreprises du CAC 40 https://www.la-croix.com/Climat : l’indice CACarbone mesure la performance climatique des entreprises le 29/04/2023 à 12:56 . Or, de l’aveu même des auteurs de l’étude, un pan entier des émissions1 n’avaient pu être évalué faute d’outil de mesure et c’est justement sur cet aspect des choses que Total-dit-Energies porte le litige contre Greenpeace. La querelle d’experts risque d’être fameuse mais on peut espérer que sortira de ce débat, de meilleurs éléments d’appréciation de la nuisance réelle de l’activité pétrolière.

Finalement l’environnement juridique de l’environnement n’est pas si malsain que cela.

1Il s’agit « des émissions que l’entreprise n’émet pas directement, mais dont la responsabilité lui est imputée », c’est à dire le CO² dégagé par les pots d’échappement de vos voitures, par les usines de pétrochimie, etc…, en gros l’essentiel de la pollution issue de l’activité pétrolière.

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La vérité vraie et l’autre

L’air étant à la transparence, les grands groupes industrialo-financiers se prêtent au jeu de la vérité. Enfin, c’est comme cela qu’on appelle la communication institutionnelle. Les résultats sont assez contrastés.

Il est des vérités incontestables.

Alorq que ce groupe et ses collègues et néanmoins concurrents connaissaient déjà depuis la fin des années 1980 les effets catastrophiques de leur activité, il lui a fallu 25 ans pour admettre ce qui est une évidence pour les scientifiques depuis plus longtemps encorehttps://www.novethic.fr/SHELL admet que pour rester sous 1,5°c, la production de pétrole et gaz ne doit plus augmenter Publié le 29 avril 2023. Quant à savoir si ses dirigeants en tireront les conséquences en terme de réorientation des activités minières, seul l’avenir nous le dira. Mais au moins, il ne pourront plus dire qu’ils ne le savaient pas. C’est un grand pas en avant, non ?

Pour d’autres, les masques tombent.

Total, comme tous les grands groupes a une politique RSE et même une stratégie de « verdissement » de son activité. Mais pour autant, il ne faudrait pas brusquer la machine. Et c’est donc sans surprise que les dirigeants de ce groupe donne cette consigne https://www.ouest-france.fr/Les actionnaires de TotalEnergies incités à voter contre une résolution positive pour le climat Publié le 28/04/2023 à 11h22. Remercions toutefois ces actionnaires minoritaires de poser le débat en ces termes volontairement polémiques. Cela souligne le rôle que pourraient jouer des fonds d’investissement alternatifs mais aussi des investisseurs institutionnels, comme les assurances mutualistes, les fonds de pension cogérés par les partenaires sociaux, les fonds souverains, s’il se coalisaient pour faire des minorités de blocage dans les AG. Utiliser les armes du système contre le système en quelque sorte. Ce sera d’autant plus facile que les dirigeants de ces groupes joueront au jeu de leur vérité avec autant de cynisme.

Et puis il y a le mentir vrai

Un nouvel outil d’évaluation de la performance « climatique » des groupes du CAC 40 vient d’être mis au point. Fort des premiers résultats, « les Echos » qui sont un peu les « chiens de garde » de la réputation desdits groupes, en profite pour titrer ceci https://www.lesechos.fr/La décarbonation du CAC 40 désormais sous haute surveillance Publié le 2 mai 2023 à 7:55Mis à jour le 2 mai 2023 à 7:56 qui pourrait sonner comme une mise sous tutelle du capitalisme par la société civile.
Mais la réalité est bien différente comme le décrit bien La Croix https://www.la-croix.com/Climat : l’indice CACarbone mesure la performance climatique des entreprises le 29/04/2023 à 12:56. En effet, il y a plusieurs biais dans cet indicateur. Le premier est inévitable car en mesurant des évolutions, il fait forcément apparaitre comme bons élèves ceux dont la performance initiale était la pire ; quand on est au fond de la piscine, on ne peut que remonter. Le deuxième biais est plus ennuyeux : en effet, en excluant de l’étude toute l’énergie consommée tout au long du processus par ces groupes ou leurs sous-traitants pour ne garder que les consommations domestiques, c’est un peu mesurer les consommations d’eau des maïsiculteurs en comptabilisant l’eau de leurs douches ou de la vaisselle. Que des étudiants d’une école de commerce se prêtent à ce simulacre de transparence me désole. Voilà un indicateur qui pourrait concourir au Prix Pinocchio.

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Le mentir vrai ou la fabrique à doute

Labeliser, scorer, classer, les bonnes volontés ne manquent pas pour créer des outils d’identification qui devraient nous permettre de comprendre quels sont les meilleurs produits pour notre santé ou les entreprises les plus vertueuses. Mais ceci n’est qu’un principe. Sa mise en œuvre se révèle parfois beaucoup moins vertueuse, parfois même complétement tortueuse.

Commençons par les labels . Depuis la création du « label rouge », ces marques de reconnaissance d’une certaine qualité ont bourgeonné un peu partout sur les étals et les gondoles des grandes surfaces. Il est indispensable de noter que l’immense majorité de ces labels font référence à une qualité environnementale (ou écologique, c’est selon) supposée ou avérée. Du coup, cela consacre l’intérêt de plus en plus grand des consommateurs pour l’impact qu’ont les conditions de production de nos aliments sur notre environnement, et accessoirement, sur notre santé.

Afin de faire le point, Ouest-France a tenté d’en faire l’inventaire en s’appuyant sur l’oeil expert de trois ONG https://www.ouest-france.frAgriculture biologique, sans pesticides… Que valent vraiment ces labels de l’alimentation ?Publié le 12/04/2023 à 17h02. Le résultat est édifiant : la moitié de ces labels sont plus ou moins fallacieux. Ce n’est pas qu’il soit totalement faux mais soit leur intitulé, soit l’usage qui en est fait prête volontairement à confusion. Il est également indispensable de noter que certains de ces labels ont été créés de toute pièce pour contrer d’autres labels dont le succès rendaient un peu caduc le modèle dominant. Pour être clair, pour contrer le label AB, on a créé le label HVE qui est à l’alimentation bio ce que le Canada Dry (marque déposée) fut à la bière blonde. Pour vous y retrouver, je vous invite donc fortement à lire l’article de Ouest France, surtout si c’est vous qui faites les courses.

En fait, tout est dans les critères retenus pour obtenir le label. Comme toujours, quand on veut évaluer, l’échelle d’évaluation en dit tout autant sur celui qui évalue que ce qui est évalué.

Ceci est vrai quand on veut mesurer la qualité écologique d’un produit. Mais c’est aussi vrai si maintenant on veut évaluer la qualité nutritionnelle du même produit, ce qui, vous en conviendrez, n’est pas tout à fait la même chose . C’est pourquoi d’autres ONG ont promu d’autres outils d’évaluation de la valeur nutritive de chaque aliment. Le plus connu de ces marqueurs est le « Nutriscore », outil tellement facile d’emploi que , bien que n’étant pas obligatoire, il a séduit nombre d’entreprises agro-alimentaires. Il faut dire que dans sa version initiale, l’échelle de notation était telle que des produits ultra-transformés obtenaient un excellent score ou au moins un score convenable. Ce n’était évidemment pas le but des promoteur de cet outil d’évaluation.

Mais quand un appareil de mesure ne rend pas compte de la réalité, il convient de le reétalonner afin de le rendre compatible avec l’objet de la mesure. C’est ce qui vient d’être fait https://www.lesechos.fr/Nutri-Score : pourquoi le lait est rétrogradé et le hareng promuPublié le 28 avr. 2023 à 11:04Mis à jour le 28 avr. 2023 à 15:51. Evidemment, certains industriels de l’agro-alimentaires font un peu triste mine et avancent de nouveaux arguments en faveur de leurs produits, arguments parfaitement recevables au demeurant, si on exclut tous les autres. Les péripéties que vit actuellement le Nutriscore et que vivront également d’autres scores comme restoscore ou modescore (c’est devenu tendance de « scorer » à tout-va!) jusqu’à ce que chaque modèle trouve son équilibre autour d’un consensus entre les parties prenantes que sont les producteurs, les transformateurs, les consommateurs et les pouvoirs publics, sur les critères qu’il convient d’analyser et la pondération qui doit intervenir entre chacun d’eux.

Entre-temps, les contre-feux allumés par les géants de l’agro-alimentaires fonctionnent. En effet, en multipliant les labels, en manipulant les outils de scoring, ils arrivent à noyer le consommateur sous un flot d’informations contradictoires et parfois même invraisemblables. Le but ici n’est pas d’assener une « autre » vérité  mais tout simplement d’instiller le doute dans l’esprit des gens. Je l’ai déjà écrit, il y a plus de dix ans et j’y reviens régulièrement : le meilleur moyen de contrer une information qui vous est défavorable, n’est pas forcément d’apporter la preuve du contraire mais juste de suggérer que ce contraire pourrait, lui aussi, exister https://www.ouest-france.fr/« Ils sèment le doute » : comment le lobby de la viande essaie de récupérer le « flexitarisme » Publié le 30/04/2023 à 08h00.

C’est pourquoi, face à la prolifération des labels et des outils de scoring, il est bon de temps en temps de se poser la question de la façon dont ces outils de communication, car en fait ce ne sont que cela, sont conçus. C’est l’honneur de ces ONG de faire ce travail pédagogique de décryptage sans lequel nous serions des consommateurs analphabètes

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Fêtons le travail

Désolé, le site est fermé aujourd’hui. C’est quand même le 1° MAI.

Vous ne voudriez tout de même pas me faire travailler ce jour-là, bande d’exploiteur!

Allez, je ne vous en veux pas. La preuve je vous offre ceci, venu de mon jardin

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La fable express du dimanche soir  n° 60: « ceux qui ne sont rien ! »

Un jour dans un palais épiscopal , un gueux, un va-nu pied pénétra dans la salle capitulaire et, sans ciller, vint prendre place sur le trône de l’archevêque.
Outré, un bedeau vint pour le faire déguerpir.

-«Crois-tu donc être au-dessus de monseigneur l’évêque ? 
-Pour sûr !
– Mais sais-tu qu’au-dessus de monseigneur, il y a le pape ? 
-bien sûr que je le sais !
– Bigre, manant, te croirais-tu donc au-dessus du pape ?
-Tiens pardi !
-Quoi ! mais sais-tu donc, vil âne, qu’au-dessus du Pape, c’est Dieu ?
-Fichtre oui, je le sais
-Ah ! Bah ! tu serais donc au-dessus de Dieu ?
-Tu l’as dit !
-Mais, mécréant, au-dessus de Dieu, il y n’y a rien.
-Ben oui justement, je ne suis rien !

A méditer en traversant la rue pour aller chercher un boulot chez le boulanger !

PS : la version initiale de cette fable, que j’ai entendu cette semaine à la radio, mettait en scène le commandeur des croyants, le prophète et son Dieu mais comme vous le voyez cela peut marcher avec toutes les religions

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