Les vertus de l’économie coopérative par l’exemple.

Il y a 7 ou 8 ans, on a vue débouler dans le paysage économique mondial ce que des communicants très inventifs ont appelé l’économie collaborative. En fait de collaboration, il s’agissait surtout que des individus collaborent à moindre gain pour eux au succès d’entreprises qui en fait n’en avait rien à faire de ces « collaborateurs » au rabais. Rapidement, les journalistes qui, comme les communicants, travaillent souvent avec un vocabulaire limité, ont appelé cela « l’uberisation » de l’économie.

A l’époque j’avais écrit tout le mal que je pensais de cette dérive de l’économie de marché Contre les dérives de l’économie collaborative, une seule solution, la coopération citoyenne.

6 ans après, l’Economie Sociale et Solidaire m’apporte la preuve de sa vitalité et de sa capacité à répondre à ces défis lancés par cette nouvelle génération d’entreprises prédatrices https://reporterre.net/Des coopératives se regroupent pour une alternative aux géants du web

Et ce n’est pas un hasard que ces SCIC¹ interviennent dans des secteurs où se pose le plus la question de l’utilité sociale : Enercoop dans l’énergie renouvelable, Commown dans un secteur où l’obsolescence programmée est une règle de gestion, Telecoop dans la téléphonie responsable, Mobicoop et Citiz dans les nouvelles mobilités, Railcoop, réponse intelligente au cafouillage généré par la dérégulation effrénée du transport ferroviaire, Label Emmaüs, la plus vieille expérience d’économie circulaire du recyclage qui veut concurrencer les Geek de Vinted et enfin la Nef, une banque qui ne parle pas que d’argent. Cela fait une belle brochette de modernité.

Il était temps que cela se fasse parce que de leur côté, les autres opérateurs du secteurs avaient développé un discours que j’appellerais, si la marque n’était pas déposée, de « Canada Dry » de la responsabilité sociale.

Sauf que voilà, à partir du moment où ce sera discours contre discours, en fin de compte, ce seront les façons de faire et les productions qui trancheront.

A cet égard, je voudrais mettre en regard deux initiatives qui touchent au même domaine : le développement de l’électricité d’origine photovoltaïque .

D’un côté nous avons ceci https://energie-partagee.org/projets/bissey-sous-cruchaud/ un projet sur 6,5 hectares de terres NON agricoles élaboré en concertation avec les habitants et qui desservira les populations locales. Cerise sur le gâteau, ce projet ne demande aucun coup de pouce financier de l’Etat.

De l’autre nous avons cela https://www.ladepeche.fr/2021/03/11/trois-projets-de-parcs-photovoltaiques-sur-le-causse-comtal-9420135.php un projet sur 150 à 200 hectares de terres agricoles fait sans concertation avec les populations locales et qui provoque une levée de bouclier d’une bonne vingtaine d’associations locales https://ccaves.org/blog/comite-causse-comtal-luttes-en-aveyron-presse/

Je ne connais pas la puissance future du projet dans les Causses, ni les aides dont il pourrait bénéficier mais ce que je sais c’est que ce projet est néfaste à l’environnement, trop grand, trop mal placé.

Vous ne serez pas surpris d’apprendre, à l’inverse que, parmi les opérateurs du projet en Bourgogne figure Enercoop, l’une de ces licoornes.

Il n’y a que ce que vous faites qui dit ce que vous êtes !

1Si vous ne savez toujours pas ce qu’est une SCIC, Société Coopérative d’Intérêt Collectif, je vous renvoie au site de la confédération générale des SCOP qui l’explique très bien https://www.les-scop.coop/les-scic C’est à mon avis la forme la plus aboutie d’association de toutes les parties prenantes à la gouvernance d’une entreprise A ce titre, cela répond en grande partie à la question que je pose dans cet autre article mais alors c’est quoi « une entreprise vertueuse »?