La sagesse populaire le dit : « il est plus difficile de perdre ses mauvaises habitudes que les bonnes. ». Cela est également vrai pour les entreprises, même les plus grandes.
Total nous en donne un premier exemple. Ce n’est pas tout de se rebaptiser en TotalEnergies pour montrer qu’on veut changer, il faut encore que dans les actes les choses bougent. Or cette annonce https://www.ouest-france.fr/Energie. TotalEnergies signe un contrat pour 23 milliards d’euros en Irak semble montrer que les vieux amis restent les vieux amis et que les vieux chaudrons sont encore ceux dans lesquels on fait les meilleurs soupes. Enfin, ce n’est pas tout à fait vrai. Avant que Total ne découvre qu’il était un groupe énergéticien, il n’est pas sûr qu’un méga-projet photovoltaïque aurait été ajouté à la corbeille, un peu comme la cerise sur le gâteau de la fête. Il y a d’ailleurs une forme d’ironie de l’installer près des champs de pétrole historique de Bassorah. Dommage que l’article nous dise également que l’autre méga-projet est d’acheminer de l’eau de mer à l’intérieur des terres pour extraire les hydrocarbures qui y sont présents. Ce procédé peu ragoutant rappelle un peu ce que les Texans font avec leur gaz de schiste, toutes choses égales par ailleurs.
Mais enfin ne boudons pas notre plaisir, le contrat n’est plus 100% hydrocarbure ce qui est en soi un progrès. C’est pourquoi j’ai renoncé au titre que j’avais prévu initialement et qui s’inspirait directement de l’inventivité des étudiants de 1986 qui refusaient la réforme de l’Université « Total-ment, les banques aussi. 1»
Quoique pour ce qui concerne les banques, le titre aurait pu être maintenu. Rappelez-vous de l’autre crise, celle de 2008. Tout le système bancaire, la main sur le cœur avait juré ses grands dieux (mais les banquiers ne sont pas croyants) que les petites magouilles (les GRANDES fraudes) avec les paradis fiscaux faisaient partie d’un passé qu’il voulait révolu. Or, il n’en est rien si j’en crois cette étude https://www.lefigaro.fr/Les banques européennes toujours aussi actives dans les paradis fiscaux, selon une étude. Décidément, les mauvaises habitudes sont très difficiles à perdre, surtout quand elles sont à ce point rentables. L’argent, l’opium des puissants !
1Le slogan de l’époque était « Chevène-ment, Devaquet aussi », l’un étant l’ancien ministre des universités et l’autre le nouveau qui lui avait succédé, cohabitation oblige !