Dans son coin Jeannot s’ennuie. Par désœuvrement il craque une allumette et met le feu au petit tas d’herbes sèches qu’il a à ses pieds. C’est joli ces petites flammes qui brutalement embrasent les fétus et les réduisent à des volutes grîsâtres.
Comme cela lui plait, il craque une autre allumettre et recommence le même manège sur une plus grosse brassée d’herbes sèches. De nouveau l’éclair des flammes, puis plus rien.
A force, il entreprend d’allumer des amas de plus en plus gros, tas de feuilles mortes, puis petites meules. A chaque fois, c’est la même excitation et la même fascination. Mais à chaque fois, cela s’éteint.
Mais à force de vouloir toujours plus vint le moment où il alluma une telle meule que le feu ne s’arreta pas tout seul et qu’il eut le plus grand mal à éviter que toute la lande s’embrase.
Il y parvint quand même et fataliste, il lâcha « Qui trop embrase, mal eteint! »