Hier je parlais du concept de « principe de précaution » méconnu et utilisé à mauvais escient. Aujourd’hui je voudrais parler au contraire d’un cas où on aurait pu utiliser le principe de précaution dans toute son acception. Cela se passe encore une fois en Normandie et c’est toujours relaté par Ouest France (les deux rédacteurs auraient été bien inspirés de se parler et éventuellement d’échanger le titre de leurs articles) http://www.ouest-france.fr/normandie/caen-14000/caen-entre-lui-et-son-nouveau-compteur-linky-le-courant-ne-passe-pas-4347000 Caen. Entre lui et son nouveau compteur Linky, le courant ne passe pas Sauf si vous ne fréquentez la Toile que pour lire mes articles, ce qui est déjà bien et dont je vous sais gré, vous ne pouvez pas ne pas avoir entendu parler de cette polémique autour du nouveau compteur « intelligent » d’ENEDIS ni du combat mené par des associations de défense de l’environnement, des associations de consommateurs et des élus locaux pour en interdire l’installation forcée. Des études ont montré qu’ailleurs, l’installation d’appareils similaires avait provoqué des troubles pathologiques , que le processus de collecte de l’information n’est pas totalement sans faille et je passe d’autres arguments de moindre force. Le principe de précaution, à la lecture duquel je vous renvoie dans mon billet précédent, nous aurait rappelé qu’il y a là une possibilité « d’affecter gravement et de façon irréversible » l’environnement domestique de ceux qui accepteraient l’installation de ces compteurs. Donc il y a matière à appliquer le principe de précaution, ce qui ne veut pas dire interdire purement et simplement ces compteurs mais prendre « des mesures provisoires et proportionnées pour parer à la réalisation du dommage » tout en mettant en œuvre « des procédures d’évaluation des risques ». Concrètement qu’est-ce que cela peut vouloir dire ? Pour ce qui est des mesures de parade, je ne suis ni experts en ondes électro-magnétiques, ni spécialiste de la protection des données personnelles donc je ne me prononcerais pas. Par contre, s’agissant des procédures d’évaluation à mettre en place, je constaterais deux choses le compteur est déjà installé dans certaines zones depuis un peu bout de temps d’une part et d’autre part qj’il existe des volontaires pour accepter ces compteurs et je m’appuierais sur cet échantillon large et sur le savoir des deux cohortes d’experts que je viens de mentionner pour faire une analyse à grande échelle des effets de l’introduction de ces compteurs. Après en connaissance de cause, on pourrait envisager une diffusion à plus grande échelle. C’est d’ailleurs la seule méthode actuelle pour faire accepter le progrès et cela s’appelle le principe de précaution.
Puisqu’on parle de précaution, je ne résiste pas au plaisir d’égratigner un peu un service public, ou qui le fut, qui a sa façon a gardé ses réflexes de fonctionnaires en ouvrant le parapluie à mauvais escient http://www.ouest-france.fr/bretagne/quimper-29000/polemique-la-poste-associe-langue-bretonne-et-propagande-4347014 Polémique. A La Poste, on associe langue bretonne et « propagande »
Quand on ne comprend pas, on interdit, c’est plus simple et ça évite de faire une erreur. Mais parler de propagande à propos d’écrits en breton, c’est pousser le bouchon un peu loin et je connais un mien parent qui honnit le principe de précaution et qui s’étant remis à l’apprentissage de la langue bretonne va trouver que décidément l’application du principe de précaution c’est une belle sonnerie. Pour le coup, je ne lui donnerais pas tort sauf que vous avez bien compris si vous avez suivi depuis le début qu’il s’agit de tout sauf de l’application de l’article 5 de la Charte de l’Environnement à la lecture duquel je vous renvoie volontiers. On ne lit jamais assez les bons textes.