Non, nous ne sommes pas des tomates !

En plein débat sur la sécurité énergétique de la France, les pilotes du projet de central à gaz de Landivisiau annonce ceci https://www.letelegramme.fr/La centrale au gaz de Landivisiau sera mise en service le 31 mars. Chouette ! Se dira-t-on, au moins s’il n’y a plus de pétrole, ni de gaz, il y aura toujours de l’électricité. Vite, vite vite, achetons une e-voiture, installons une pompe à chaleur à la place de notre vieille cuve à fuel !

Du calme ! Pas besoin de s’exciter ainsi sur cette annonce. On vous dit « centrale à gaz » ! Mais d’où vient ce gaz ? A ce stade, il convient de rappeler que le propriétaire de cette centrale s’appelle Total, connu également sous l’alias de Totalénergies (avec un « s » vous aurez noté). Et d’où vient le gaz que Total use ? En grande partie de Russie. C’est peut-être cela que voulait dire son PDG dans un article que je citais il y a quelque jours : «  Si nous le faisions [prendre des sanctions sur le gaz], nous aurions un problème à l’hiver 2023 et nous devrions rationner les entreprises ». Vraisemblablement pensait-il aussi à ses propres investissements en Bretagne.

Ah mais au fait, puisque je parle de la Bretagne, qu’est-ce qui fait que cette péninsule soit à ce point dépendante de l’énergie électrique au point que toute interruption ou délestage devienne problématique. La réponse à cette question est multiple mais parmi les causes, il convient de mettre en avant la dépendance accrue du modèle agro-alimentaire breton. Et d’ailleurs le Télégramme de Brest et de Morlaix, ne s’y trompe pas quand il pose cette questionhttps://www.letelegramme.fr/Visible depuis l’espace, l’éclairage nocturne de serres à tomates en Bretagne pose question. Il aurait même dû aller plus loin car l’éclairage des tomates en pleine nuit pour faire croire à celles-ci qu’elles sont en plein été participe d’un modèle bien plus pervers qui consiste aussi à chauffer ces serres (ce qui est un comble pour une serre) afin de nous faire croire que les tomates rouges sont aussi des boules de Noël comme les fraises et les framboises.

Du coup je m’interroge sur le sens qu’il convient de donner à la dernière phrase de l’article du Télégramme consacré à la centrale de Landivisiau : « Le projet de la centrale au gaz de Landivisiau a aussi, évidemment, été marqué par une forte opposition, avec des manifestations et de nombreux recours juridiques, tous épuisés. » Cet « évidemment » est-il une marque d’exaspération d’un fervent supporter du projet que les blocages des défenseurs de l’environnement irrite ? Ou bien le constat qu’il était évident que ces associations de défense de l’environnement DEVAIENT tout faire pour que ce projet ubuesque n’aboutisse pas ?

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