Arrêtez de nous prendre pour des enfants attardés !

La pandémie provoque des réactions bizarres dans le cerveau du personnel politique et administratif de notre pays, vanté par ailleurs pour sa rationalité. A les croire, il serait plus dangereux de prendre vite fait un café debout à un comptoir plutôt qu’assis pendant de longues minutes à une table guéridon jouxtant une autre table guéridon. Et pour se justifier, ils invoquent la promiscuité liée à la position debout. Mais à partir du moment où les consommateurs respectent le geste barrière qui consiste à laisser un espace d’un mètre avec son voisin, cela n’est pas plus dangereux que de prendre le métro à une heure de pointe ou faire la queue à une caisse d’hypermarché. D’ailleurs le plus souvent, prendre son café à la va-vite prend moins de temps que payer ses courses. Mais comme prendre son petit express n’est pas un geste vital, faisons-en un exemple. Evidemment la situation serait différente si nous parlions des happy hours alcoolisées de fin de journée. Peut-être faut-il faire confiance à l’esprit de responsabilité de la majorité de nos contemporains, non ? A part une infime minorité, ils ont prouvé qu’ils savaient faire preuve de discernement et de respect des règles, ce qui pour un peuple aussi indiscipliné que le notre est plutôt une bonne nouvelle.

Dans le même ordre d’idée, il y avait cette idée saugrenue d’empêcher les voyageurs de boire et de manger dans les trains interrégionaux (notez cette restriction ; si cela voulait dire qu’à l’inverse sur les transports intra-régionaux c’est autorisé, on atteindrait au summum de l’absurde!). S’agissant des cafés (beurk!) pris dans le wagon-bar, c’est la même logique que l’express pris sur le zinc. Mais l’interdiction de manger le plateau repas indigent qu’on ramène dans un sac à sa place, relève d’un raisonnement qui m’échappe. Heureusement, se rendant compte que passer de trois à cinq heures dans un train sans boire ni manger n’était pas une simple fantaisie mais souvent un besoin physiologique, ils ont fait marche arrière https://www.lemonde.fr/Covid-19 : il sera finalement possible de boire ou de manger « rapidement » dans le train. Cependant il y a tellement de restriction mentale dans cette « concession » qu’on sent bien qu’il y là plus qu’un regret d’avoir du céder à des enfants gâtés. Le commentaire qui accompagne cela laisse même penser que le sous-ministre en charge des transports prend ses clients pour des enfants légèrement attardés mentalement : en effet qui aurait idée de grignoter des chips pendant des heures !

Notez cependant à leur décharge que je ne croyais pas qu’il fut possible dans la France du XXI° siècle que des vieillards bien mis et paraissant plutôt bien éduqués puissent tenir ce genre de propos https://t.co/NBKW3MGUBw A ce stade, on ne parle plus d’enfants attardés. C’est bien plus grave et il est certain que s’il faut les convaincre plutôt que les contraindre, cela risque de prendre du temps.

Mais, enfin! Ni vous ni moi, qui ne sommes ni attardés mentaux, ni atteints de bouffées délirantes, ne devrions être les otages de leurs absurdités respectives.

Publicité
Cet article, publié dans COUPD'GUEULE, est tagué , , , . Ajoutez ce permalien à vos favoris.

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.