Nous avons vu hier qu’il suffirait d’un haussement de sourcils du nouveau tsar pour que la bulle du gaz se dégonfle un peu https://www.lesechos.fr/Les prix du gaz chutent après des déclarations de Vladimir Poutine. J’y mets le conditionnel tellement cela paraît gros. Mai après tout, les marchés spéculatifs nous ont tellement habitué à ces mouvements erratiques qu’après tout cela est possible. Si tel était le cas, on voit ce que peut être le pouvoir de nuisance de cet autocrate et notre faiblesse. C’est à croire que nous n’aurions rien appris depuis Pharaon ou Nabuchodonosor, ces deux autres autocrates qui avaient compris tout l’intérêt de constituer des stocks pour atténuer les effets des aléas naturels.
De fait, cela semble être le cas si du moins on regarde l’évolution du prix de l’hydrocarbure de référence, le Brent, tel que l’INSEE l’a répertorié depuis plus de deux décennies https://www.insee.fr/fr/statistiques/Cours des matières premières importées – Pétrole brut Brent (Londres) – Prix en dollars US par baril . N’hésitez pas, allez ouvrir ce lien et jetez un coup d’oeil à cette longue série chronologique et vous verrez que dans les deux décennies de ce siècle, le prix de la matière première a déjà été pire et que cela ne s’est pas ressenti à la pompe. Pour celles et ceux qui n’auront pas la curiosité d’y jeter un œil, voici quelques points de repère. Le point de départ, c’est le cours observé en octobre 2021 : un peu plus de 75 dollars le baril. Soyons large, disons qu’il y a eu des pointes à 80. C’est le niveau atteint en octobre 2018 quand se déclenche le mouvement des gilets jaunes. Mais on avait déjà vu pire : la période de janvier 2011 à août 2014 pendant laquelle le cours a été continuellement supérieur à 100 dollars, la période de mars à novembre 2008 au cours de laquelle un maximum de 133 euros fut atteint avec des incursions ponctuelles à 150 dollars. A noter d’ailleurs pour ajouter un peu à la théorie de la manipulation des cours que cette période de cours haut fut immédiatement suivie d’un étiage à 44 dollars dans les semaines qui précédèrent la COP de Copenhague, histoire de faire réfléchir les pays producteurs et consommateurs sur les « inconvénients » de se séparer trop vite d’une source si bon marché. Or ni entre 2011 et 2014, ni même en 2008, les prix à la pompe n’ont atteint les niveaux actuels
J’ai parfois du mal à comprendre les lois du marché, de l’offre et de la demande et de « la main invisible » si chère à Adam Smith et aux économistes libéraux.
Du coup pour comprendre comment se fabrique les cours je sui allé chercher des explications dans cette encyclopédie des temps modernes https://fr.wikipedia.org/wiki/Cours du pétrole . Ah ben, voilà, je comprends mieux et dois-je vous dire que je ne suis pas surpris de retrouver dans cet rticle de Wikipédia des noms comme Goldman Sachs. En effet dans une brève de compteur de 2011 (tiens, tiens ! Juste vant cette grande envolée des cours) Mes brêves de compteur n°8 j’avais fait part des découvertes que j’avais faites dans le Journal Officiel de la République : 9 banques agréées comme distributeurs de gaz. Content d’apprendre que le Sénat américain avait les mêmes soupsçons que moi.
Alors me direz-vous ? Qui profite de ces errements des marchés ? L’Etat a certainement pris sa part puisque non seulement ces prélèvement sont pour la plupart proportionnel au prix d’achat mais en plus son taux de ponction a eu tendance à augmenter, même si sa dernière tentative, en 2018 s’est soldé par une révolte (la goutte d’eau qui met le feu aux poudres comme on dit). Les pays producteurs certainement aussi même si je n’ai pas de chiffres précis là-dessus. Les pétroliers, surtout quand ils sont à la fois extracteurs, transporteurs, pransformateurs et distributeurs. Et pour eux, c’est actuellement le pactole https://www.lesechos.fr/TotalEnergies et les majors bénéficient de la flambée du gaz . Reste enfin, la partie immergée de l’iceberg, les opérateurs qui travaillent à la marge sur ces marchés. Mais là, c’est la plus grande opacité. C’est pourquoi il est important de savoir que parmi ces gens, il y en a qui n’ont pas grand chose à voir a priori avec l’industrie pétrolière mais beaucoup avec la spéculation purement financière.
Du coup, je me dis qu’on nous amuse avec toutes ces considérations sur la reprise, sur les ponctions de l’Etat. Cela s’appelle un écran de fumée pour éviter de mettre en cause les plus grands profiteurs de ce hold-up fait dans nos porte-monnaie.
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