En matière de droit du travail et de protection des salariés, la France pouvait s’enorgueillir d’avoir une legislation particulièrement en pointe, même si depuis une décennie ou deux cette auréole a tendance à se ternir. Il n’en demeure pas moins que son SMIC fut et reste un modèle du genre.
En effet, aucun salarié ne peut percevoir un salaire horaire ou mensuel inférieur à ce barème qui est revalorisé plus ou moins en fonction de l’évolution du coup de la vie.
Du coup aucun employeur ne peut payer ses employés en dessous du SMIC sans tomber sous le coup de la loi , tous les employeurs sauf un…..l’Etat lui-même. Empétré dans ses grilles indiciaires d’un autre âge qui permet de payer ses agents avec des points et muselé par le gel de la valeur de ces famaux points, l’Etat peine à suivre le mouvement et il arrive qu’ une revalorisation même minime du SMIC fasse mécaniquement passer les salaires les plus bas en-dessous de ce seuil. Et à chaque fois, les « experts » de la Direction Générale de l’Administration et de la Fonction Publique font des acrobaties pour remonter les derniers barreaux de l’échelle au-dessus de cette ligne fatidique. La revalorisation en cours n’échappe pas à la règle et la mécanique étant bien huilée, tout va rentrer dans l’ordre. C’est pourquoi, on a du mal à comprendre cette déclaration au ton auto-satisfait de la ministre des fonctionnaires https://www.lesechos.fr/ Amélie de Montchalin : «Le 1er octobre, aucun fonctionnaire ne se retrouvera en dessous du SMIC ». Il n’y a pas de quoi se vanter pourtant de constater que l’Etat respecte le droit du travail, ni d’avouer par là-même que l’Etat paye bien mal ses agents de base. Mais manifestement, cela n’éffleure pas l’esprit de cette ministre et de ses conseillers en communication. Il est vrai qu’elle a déjà beaucoup à faire avec les drames picrocholins générés par la réforme de la Haute Fonction Publique. Alors, la base, pensez donc qu’elle l’avait un peu oubliée !