Parfois, pour parler de nos amis Canadiens, certains emploient l’expression « nos cousins d’Amérique », à la fois pour signifier une grande proximité culturelle parce que linguistique, mais aussi marquer une certaine condescendance -ce ne sont quand même pas nos « frères », encore moins le richissime et mythique « oncle d’Amérique.
Evidemment je ne garderai de cette expression que l’empathie qu’elle suggère, surtout si je l’applique au cas qui va suivre.
Voici un jeune politicien, pétri de progressisme et nourri au lait de la pensée libérale, très ouvert sur les questions dite « de société » mais qui concernent quand même principalement l’intimité des gens. Or ce politicien à peine quadragénaire est quelqu’un d’ambigu, incapable parfois de mettre en accord ses paroles et ses actes. Vous vous dites « mais pourquoi me parler de ces « Acadiens » alors qu’il nous décrit le Président français ». Et bien c’est là où vous vous trompez car il s’agit du Premier Ministre canadien qui manifestement à du mal avec l’écologie https://reporterre.net/Justin Trudeau, le dirigeant canadien, promet l’écologie… en soutenant à fond l’industrie pétrolière . C’est à croire que son cœur bat à l’unisson avec la planète mais que son cerveau entend les sirènes de groupes d’intérêts puissants. Et dans ces cas-là, le cerveau se montre plus puissant que le cœur.
Et bien figurez-vous que l’actualité fait bien les choses car, mutatis mutandi, le même journal écologiste aurait pu titrer de la même façon pour…..le Président français. En effet, il y a quinze jour, il était à Marseille pour dire tout le bien qu’il fallait faire à la nature et particulièrement à la faune sauvage https://www.liberation.fr/Biodiversité A Marseille, Macron se place au sommet de la nature car c’était là aussi un enjeu vital pour la planète, du moins si nous voulions continuer à y habiter. Bon, les ONG ont un peu fait la fine bouche car faire un peu ce n’est évidemment pas assez mais globalement la presse saluait la bonne prestation écolo du Président.
Las, quelques jours plus tard, faisant fi d’un avis du Conseil d’Etat, pourtant peu enclin à prendre des positions en pointe en matière d’écologie et de défense de l’environnement, il décidait de se fâcher un peu plus avec les protecteurs de la biodiversité, les vrais, non pas les « protecteurs-prédateurs », en autorisant de nouveau des pratiques de chasse un peu barbares https://www.novethic.fr/le gouvernement veut relancer les chasses traditionnelles malgré leur interdiction, comme s’il n’avait rien retenu du départ fracassant de son premier, et seul jusqu’à présent, vrai ministre de l’écologie.
Ce n’est pas grand chose me direz vous comparativement aux enjeux écologiques majeurs et vous aurez peut-être raison, sauf que, en cherchant un peu on trouve de nombreux autres exemples de de décalage entre le discours et les actes dès qu’il s’agit d’écologie, depuis les extractions de sable coquilliers en Bretagne, l’avenir de l’énergie nucléaire, l’usage des glyphosates et autres produits phytosanitaires nuisibles et j’en oublie certainement.
J’en déduis donc qu’on peut être tout à la fois, jeune, « progressiste », intelligent et faire n’importe quoi dès lors que enjeux financiers privés et enjeux écologiques s’opposent. L’écologie serait-elle incompatible avec le « progressisme » des deux côtés de l’Atlantique ?