Eoliennes offshore ; mais comment font-ils donc ?

Je reprends mon feuilleton sur les éoliennes de la colère en baie de saint-Brieuc, puisque, aussi bien, les hostilités semblent avoir repris, avec plus de violence cette fois : https://www.energiesdelamer.eu/INCIDENTS ENTRE PÊCHEURS ET LE NAVIRE AETHRA OPÉRANT SUR LE PARC ÉOLIEN DE SAINT-BRIEUC

C’est quand même assez surprenant que ce projet parte ainsi en quenouille alors qu’initialement, il semblait qu’un consensus avait été trouvé autour du projet avec un accord, du bout des lèvres, des professionnels concernés. C’est d’autant plus navrant et désolant que de l’avis des experts, la France dispose avec le Royaume-Uni du meilleur potentiel littoral d’Europe pour développer cette source d’énergie.

Il est clair que ces péripéties ne vont pas favoriser, si on en reste là, la réalisation des desseins des énergiticiens en la matière.

Or, pendant ce temps-là, dans le monde, la filière décolle https://www.energiesdelamer.eu/RAPPORT RCG : PLUS DE 200 GW DE PROJETS ÉOLIENS OFFSHORE MONDIAUX EN DÉVELOPPEMENT DEPUIS 2020

200 GW en plus, 400 GW en projet, en tout. Ces chiffres sont à comparer à la puissance prévue à Saint-Brieuc, 400MW, c’est à dire mille fois moins. On mesure là le fossé qui reste à combler.

Mais alors comment font-ils donc ?

Trois exemples récents vont peut-être permettre de comprendre pourquoi ce qui paraît impossible en France semble naturel, ou presque ailleurs.

Commençons par les pionniers
J’avais été surpris en atterrissant à Copenhague en mai 1993, de découvrir par le hublot d’étranges petites silhouettes blanches au large des côtes du Jutland. Obligeamment, mon voisin, danois, m’avait expliqué, fièrement, qu’il s’agissait d’éoliennes en mer destinées à alimenter le marché local. Cela m’avait intrigué et pour tout dire un peu amusé car à l’époque, le rapport Brundtland n’avait pas encore eu le retentissement qu’il connut ensuite avec la popularisation du concept de développement durable. Depuis les choses ont bien évolué et les projets danois ont bien changé d’échelle https://www.energiesdelamer.eu/DANEMARK : LE PLUS GRAND APPEL D’OFFRES D’ÉOLIENNES OFFSHORE ENTRE DANS SA PHASE FINALE Au Danemark, l’éolien offshore est déjà une filière mature et les pilônes blancs sont dans le paysage du Jutland depuis près de 30 ans pour les plus anciens. Il n’y a donc plus de débat ni la peur de la nouveauté.Ceci explique vraisemblablement cela.

Viennent ensuite les miraculés.
Sortant des années de plomb du mandat Trump, l’administration américaine sort de ses cartons des projets qui, mis à l’ombre semblent avoir eu le temps de mûrir https://www.energiesdelamer.eu/NEW YORK BIGHT : 1ÈRE VENTE CONCURRENTIELLE DE CONCESSIONS D’ÉNERGIE ÉOLIENNE EN MER
Ce qui est intéressant ici c’est que, sur le papier au moins, la mise aux enchères se fait à partir d’un cahier des charges contraignant notamment de recueillir l’accord des parties prenantes, ce qui compte tenu de ce qui se passe en France n’est pas une précaution inutile. Nous verrons peut-être qu’elle n’est pas suffisante

Reste enfin cette information mi-chèvre mi-chouhttps://www.energiesdelamer.eu/BP SE JOINT À STATKRAFT ET À AKER OFFSHORE WIND POUR L’ÉOLIEN EN MER Là, l’alliance entre un pétrolier et des énergiticiens propres aurait pu indiquer un renouveau des pratiques mais hélas, la suite montrera que dans sa volonté de développement de sources d’énergie locales, ça sent quand même fortement le pétrole puisqu’il s’agit d’alimenter un nouveau champ pétrolifère.

Comme quoi, il ne faut pas faire de l’angélisme en matière de développement de l’éolien offshore et ne retenir de ce qui précéde que deux choses.

La première est que comme toute nouvelle technologie, l’énergie éolienne en mer suscite toujours de la méfiance et qu’il ne faut surtout pas hésiter à passer du temps à analyser les impacts et à expliquer. Ce n’est jamais du temps perdu plutôt que de tenter de passer en force parce qu’il y a du retard à rattraper par rapport à d’autres.

La deuxième est que toute intervention sur un domaine naturel ouvert crée nécessairement des perturbations dans ce milieu, provoque des conflits d’usages avec d’autres groupes humains qui avaient DEJA accès à ce mileu ouvert et qu’il est indispensable de savoir là aussi perdre un peu de temps pour en gagner beaucoup ensuite.

Ce sont les prérequis indispensables mais sont-ils pour autant suffisants compte tenu des enjeux liés à l’ampleur des investissements prévus ? A suivre.

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