Dans son atelier d’Amsterdam, l’ébéniste Renato Dellecarti travaillait inlassablement à peaufiner ces petits bijoux mobiliers qui avaient fait sa réputation . Il y mettait tellement de soin que ces commodes étaient appelées des « méthodes ».
Mais il était d’un soin maniaque ; il ne fallait pas le moindre grain de poussière autour de son établi, notamment quand il allait s’apprêter à vernis une de ces petites merveilles. Alors, cela prenait l’aspect d’un vrai ballet des objets : un coup de papier un peu rêche, un coup de chiffon, un coup de papier à poncer, un coup de chiffon pour ramasser la poussière.
Cela devint tellement obsessionnel qu’un jour excédés, ces apprentis suspendirent par dérision sur la devanture de l’atelier le calicot suivant
« Renato Dellecarti, fabrique de méthode »
devise « Je ponce, donc j’essuie. »