Si c’est ça les entreprises de demain……

L’Institut de l’Entreprise, officine de réflexion des grandes entreprises françaises (il suffit de voir les instances dirigeantes), s’est lancé dans une série d’articles visant à démontrer que les entreprises de demain n’ont rien à voir avec les entreprises d’hier. L’exemple de cette semaine est particulièrement croquignolet https://www.institut-entreprise.fr/Entreprises de demain – Coca-Cola x GROUPE SOSD’un coté nous avons l’un des principaux fabricants de boissons gazeuses sucrées dont tous les diéteticiens nous disent le plus grand mal, et de ce fait, érigé, contre son gré au rang d’archétype mondial d’une certaine malbouffe. De l’autre un conglomérat de l’action sociale qui grâce au flair et à l’entregent de son fondateur, l’archétype de « l’entrepreneur social », a réussi à prendre une place incontournable sur tous les créneaux de ce qu’on appelle le « CARE » où on est sûr que l’argent public sera là.

L’un, malgré ses rodomontades sur son engagement sociétal et la notoriété de sa marque, sait qu’il a un déficit d’image et a donc besoin de se donner un vernis de responsabilité dans la société. L’autre, malgré ses indéniables succès commerciaux dans ses créneaux sociaux a manifestement besoin d’une reconnaissance en tant qu’opérateur économique qui compte et rien de tel que de safficher avec l’une des marques les plus connues.

Après on habille cela avec un discours sur la convivialité, la solidarité avec les territoires en deshérence et le tour est joué. Dans l’esprit, cela va dans le même sens que la loi PACTE qui en modifiant le Code Civil a permis aux sociétés capitalistes d’afficher qu’elles ont aussi du cœur et que leur action a un sens dans l’environnement social où elles sevissent.

Si c’est ça les entreprises de demain, franchement celles d’hier n’étaient pas toujours terriblement séduisantes mais au moins elles ne se fardaient pas.

Notez ! Pour justifier cette alliance, il y a bien une autre explication. Le Groupe SOS était très présent dans les métropoles et le centre-ville. S’appuyer sur un grand groupe industriel pour s’implanter en zones rurales et dans les banlieues où manifestement l’Etat envisage d’investir encore massivement (pour lutter contre les fractures territoriales), voilà une opportunité qui ne se dédaigne pas. D’un autre côté, aider une structure associative à créer ou maintenir plus sieurs centaines de lieux qui vont devenir autant de lieux de distribution de vos produits est également une opportunité qu’un marchand de boissons ne peut dédaigner. Si cette explication tient, alors finalement l’entreprise de demain, ce ne serait rien d’autre qu’une joint venture entre deux commerçants plutôt futé. Que le produit soit une catastrophe diététique, que les cafés n’aient aucune consistance locale du coup importe peu. Ils sont là pour faire du business.

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