Je commencerai mes vœux en remerciant à ma façon ces nombreuses associations qui depuis la mi-décembre n’ont pas arrêté de me vouloir du bien en faisant le leur. Je m’explique ; à la fin c’est irritant de voir s’afficher des messages sur le même modèle « plus que 48 heures, J-2, encore deux jours, avant de profiter de dons défiscalisés » et autres billevesées de la même farine. Que mon banquier m’envoie ce message, rien de plus normal car il fait son job et cela correspond à son logiciel. Mais qu’un journal économique qui régulièrement étrille dans ses colonnes, l’évasion fiscale, les paradis fiscaux et les niches fiscales, qu’une ONG dont les combats écologiques incontestables l’ont amené à dénoncer ces groupes qui échappent à l’impôt, que telle autre ONG engagée dans la lutte contre la pauvreté dans le monde et les riches là où ils sont, qu’une association dont la raison d’être est de dénoncer la corruption et les arrangements fiscaux, bref que ces organisations parfaitement honorables et dont je partage à 100% les objectifs s’abaissent à ce genre de racolage digne des plus ringards collecteurs d’épargne, m’irrite au plus au point. Et ce ne sont pas quelques cas isolés. Dans les 3 derniers jours de 2020, le rythme a été d’une quinzaine d’appel au don défiscalisé par jour, certains me relançant tous les jours.
Donc mon premier vœux serait que toutes les organisations qui ne se reconnaissent pas dans les valeurs du capitalisme et du libéralisme économique renoncent à ce genre de racolage. On donne à une ONG, on finance un journal, on adhère à une association parce qu’on croit que ce qu’elle font est juste et non pas pour réduire ses impôts. Ne confondez pas la cause et la conséquence.
Du coup, mon second vœu sera que les pouvoirs publics reconnaissent que ces organisations œuvrent pour le bien commun et rémunère à sa juste valeur ces services rendus à la communauté au lieu de considérer que ces subventions sont une variable d’ajustement budgétaire.
Evidemment, mon troisième vœu sera plus utopiste. Que ces organisations n’aient plus de raison d’être. Cela voudrait dire que l’économie fonctionnerait au service des humains et non l’inverse, que la nature n’aurait plus besoin d’être protégée, que les générations futures n’auraient plus à craindre pour leur présent, que la corruption aurait disparu du monde des affaires et des cénacles politiques, que les inégalités entre pays riches et pays pauvres auraient disparu, qu’il n’y aurait plus de pauvres en France, que la laïcité n’aurait plus besoin d’être défendue, et j’en oublie.
Mais comme mon dernier vœu est utopique et que le second reste hautement hypothétique, j’ai bien peur que mon premier vœu ne puisse pas non plus être exaucé.
Mais pour que ce monde soit un peu meilleur en 2021 qu’en 2020, n’hésitez pas dès début janvier à les aider, ce n’est jamais trop tard, ce n’est jamais le dernier moment. En faisant cela, peut-être que vous aiderez mon troisième vœu à se réaliser un peu.
Et cerise sur le gâteau, en fin d’année 2021, vous recevrez un petit papier, un « reçu fiscal » ils s’appellent ça paraît-il. Ce seront un peu vos étrennes 2021.
Meilleure année 2021 donc, à vous et à vos ONG préférées !