Petit billet en forme de poulet

Dans quelques heures, ces gros volatiles qui avaient échappé à l’holocauste américain de Thanksgiving puis au massacre des innocents de la veille de Noël, doivent encore craindre d’être « les dindons de la farce » du rituel païen du passage d’année. Je veux évidemment parler des dindes mais aussi de leurs cousines et cousins , chapons et poulardes, et oies, voire poulets pour peu qu’ils aient une cocarde rouge ou une étiquette verte.

Du coup, j’invite celles et ceux qui ont eu ou auront l’intention de participer à ce rite à lire cet article https://www.la-croix.com/Economie/Le « poulet cellulaire » s’invite dans les assiettes
Franchement, est-ce que cela vous tenterez de mettre dans votre assiette le soir du réveillon, un gros morceau de cellules traficotées à partir de quelques cellules prélevées on ne sait sur quelle partie du corps d’un pauvre animal ainsi doté d’une descendance improbable ? Je pense que non, car nos habitudes gastronomiques nous préservent de ces errances, mais sait-on jamais. Après tout, il n’a fallu que deux générations pour que l’image du poisson soit devenue, pour beaucoup dans les jeunes générations, juste un parallélépipède rectangle couvert de chapelure.

Bon! Évacuons donc cet avatar de nos assiettes. Sommes-nous pour autant à l’abri de tout? Certes non, si j’en crois cet article, https://www.bfmtv.com/LE « POULET AU CHLORE » AMÉRICAIN BIENTÔT EN EUROPE?Et oui, c’est entre autre ce qui nous attend si, en fin de compte, l’Union Européenne acceptait de signer en l’état l’accord de libre-échange avec les Etats-Unis. Bien sûr, on pourra introduire dans l’accord une clause de respect de la réglementation sanitaire européenne mais difficile de contrôler son respect sans compter qu’il va falloir fortement argumenter contre les juristes américains pour objecter à ces pratiques courantes autre-Atlantique. Dans ce cas, il vaut mieux momentanément s’abstenir et donc se dire que, pour l’instant, heureusement que nous avons un plan B pour nous approvisionner en poulets.

En effet grâce notamment à la crise que traverse actuellement l’élevage breton, nous avons appris que le principal concurrent des poulets français en France même, ce sont les poulets brésiliens. Mais importer du poulet brésilien plutôt que du poulet américain est-ce bien plus sains ? Pas sûr et je vous invite à lire cet article https://www.sudouest.fr/Viande, lait, oeufs : déjà des OGM tous les jours dans vos assiettes ?qui certes ne fait pas explicitement référence aux importations brésiliennes mais les failles dans la réglementation sanitaire européenne sont telles que nous pourrions sans le savoir ingurgiter quantité de produits génétiquement modifiés incorporés dans la nourriture de ces gallinacés. Ce n’est pas très rassurant non plus. Et cette nouvelle, même si elle n’est pour l’instant qu’anecdotique ne contribue pas à nous rassurer, https://www.20minutes.fr/Coronavirus : Du poulet brésilien contaminé découvert en Chine

Nous rassurer, voilà justement l’obsession des professionnels français de la branche avicole qui ont même créé un site à cet effet https://www.poulet-francais.fr/bon-a-savoir/stop-aux-idees-recues
Je vous invite fortement à le lire car il énumère toute une série de pratiques auxquelles je n’aurais jamais pensé
Aucun poulet français élevé pour sa chair n’est élevé en batterie.
Aucun poulet élevé en France ne consomme de farines animales.
Les antibiotiques ne sont utilisés que pour traiter les maladies.
La filière avicole française est attentive au respect de l’environnement.
Le seul fait que ces professionnels en parlent pour dire qu’ils ne le pratiquent pas laissent sous-entendre qu’ils l’ont pratiqués, que certains d’entre eux le pratiquent peut-être encore mais qu’il ne faut pas jeter l’opprobre sur toute une profession à cause de quelques « volailles galeuses ».

Mais me direz-vous, il reste les producteurs bio. Avec eux, au moins, c’est sûr. Pas si sûr que ça https://www.francetvinfo.fr/Poulet : attention au label bio Certes l’article date un peu (2015) mais je ne suis pas sûr qu’avec le temps et l’engouement des consommateurs pour l’agriculture biologique, les choses soient allées en s’améliorant. En effet, si tout ce que vous venez de lire et qui vous dégoûte est arrivé, c’est parce qu’il y avait une obsession : produire, produire et encore produire, de plus en plus pour satisfaire une demande sans cesse croissante.

Alors que faire ? Plusieurs options s’ouvrent à vous
1°. Devenir vegan et c’est le but recherché par certains groupes d’activistes qui s’appuient sur des vidéos choc pour provoquer chez le lecteur un « dégoût salutaire »
2°. Changer vos habitudes de la dernière semaine de l’année et ne manger que des fruits de mer ou du poisson mais si tout le monde bascule en même temps, il risque d’y avoir pénurie
3°. Changer carrément vos habitudes et consommer moins mais mieux car rassurez-vous, il y a encore moyen de trouver des produits avicoles sains aussi bien dans l’agriculture biologique que dans l’agriculture dite conventionnelle. Il suffit de savoir chercher.

Après tout cette dernière option est peut-être la meilleure réponse afin d’éviter que toutes ces horreurs dont je vous gave depuis 5 minutes ne prospèrent jamais.

Bon appétit !

Post scriptum : Poulet, nom donné au XVII siècle à un petit billet doux – Doux nom prédestiné pour un poulet breton- . A ne pas confondre avec le canard qui est un billet qui sonne faux.

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