Comme souvent dans le journal officiel, les annonces importantes passent inaperçues. Tenez ! Prenez cet arrêté publié dans le J.O.R.F. Du 2 juin
Arrêté du 28 mai 2019 autorisant la cession amiable d’un ensemble immobilier, dénommé Ilot Saint-Germain, sis 231, bd Saint-Germain, 73-75, rue de l’Université, 2-4, place Jacques-Bainville et 8, rue Saint-Dominique à Paris 7e
« NOR: CPAE1914006A
ELI: https://www.legifrance.gouv.fr/eli/arrete/2019/5/28/CPAE1914006A/jo/texte
Par arrêté du ministre de l’action et des comptes publics en date du 28 mai 2019, est autorisée la cession amiable d’un ensemble immobilier sis 231, bd Saint-Germain, 73-75, rue de l’Université, 2-4, place Jacques-Bainville et 8, rue Saint-Dominique à Paris 7e, comprenant la parcelle AQ 54, d’une superficie de 11 699 m2, le volume 1 dépendant de la parcelle AQ 53, d’une superficie de 166 m2 et enfin le volume 1, dépendant de la parcelle AQ 55 d’une superficie de 64 m2. L’ensemble immobilier est immatriculé sous les numéros Chorus suivants : 157810/284676, 157810/374594, 157810/374599, 157810/374593, 157810/374591 et 157810/385690.«
Lu comme ça rapidement, cela ne dit pas grand’chose, mais à y voir de plus près, le « 231 boulevard St Germain », n’est-ce pas l’adresse des Etats-Majors des Armées. L’ilot St-Germain, qui naguère formait avec l’Hôtel de Brienne, le ministère de la Défense avant que tous les services ne soient transférés serait donc bientôt mis en vente.Aussitôt, le petit monde de l’immobilier va bruisser de rumeurs à n’en pas douter. Imaginez, une emprise au sol de 1,2 hectare en plein faubourg St Germain, ça va en faire saliver plus d’un.
Notez, ce ne serait pas du luxe si dans l’affaire l’Etat récupérait quelques sous car vu ce qu’a coûté « l’hexagone Balard », le propriétaire immobilier que sont les pouvoirs publics ont besoin de se refaire un peu : https://fr.wikipedia.org/wiki/Hexagone_Balard
oui, vous avez bien lu « 130 millions HT pendant 27 ans ». Pour financer ce bijou de technologie, dont la laideur est parfaitement identifiable depuis le périphérique quand on vient du Parc des Princes pour aller à la Foire Exposition, on a fait appel à la très coûteuse solution du « partenariat public-privé » emporté dans les conditions décrites dans l’article wikipédia, par le groupe Bouygues. Celui-ci perçoit donc un loyer d’environ 10 millions par mois et à la fin du contrat, il aura récupéré environ DEUX MILLIARDS ET DEMI ;
Du coup, je suis allé regarder le marché actuel de l’immobilier d’entreprise. Les bureaux se louent entre 35€:m² et 65€/m² et j’ai fait un rapide calcul. Pour récupérer la mise annuelle de 130 millions, même en prenant le haut de la fourchette, il faudrait pouvoir louer environ 167,000 m². Sur un ilôt qui ne fait que 12,000 m², cela fait une densité de de 14. Impensable dans ce quartier, la Tour Montparnasse restera une exception.
Reste bien la solution d’en faire un hôtel de luxe, un de ces palaces qui, paraît-il, manquent cruellement à Paris pour tenir son rang de capitale mondiale du tourisme « haut de gamme » (du moins quand les GJ ne sont pas de sortie). Elle avait été envisagée un moment pour l’Hôtel de la Marine quand celui-ci avait été déserté, à son corps défendant, par l’Etat-Major de la Marine. Après, l’immeuble jumeau de l’autre côté de la Rue Royale, sur la place de la Concorde a bien été transformé en palace, l’Hôtel Crillon. C’est parait-il l’hôtel préféré des présidents et des officiels américains quand ils viennent à Paris. Cela peut se comprendre puisqu’il jouxte l’Ambassade des Etats-Unis. Alors pourquoi pas la même solution, à jouxter l’Hôtel de Brienne, résidence du ministre des armées. Pour les éventuelles négociations de ventes d’armes ce serait plus discret d’accueillir les acheteurs juste à côté de chez soi.
post-scriptum : ah zut! j’avais lu un peu vite, ce n’est pas une ms en vente, c’est une cession amiable. Qui cède à qui pour quelle amiabilité? Là-dessus le J.O. est muet, comme…. »la Grande Muette »
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