C’était devenu un rituel de l’été. Alors que l’actualité est un peu atone, l’ONG Global Footprint Network (GFN) nous informait que le monde avait commencé à vivre sur ses réserves et donc que nous dilapidions le patrimoine des générations futures. Et chaque année, la date arrivait un peu plus tôt.
Changement de stratégie de communication ; maintenant WWF qui relaie en France les travaux de GFN nous informe que si tout le monde se comportait comme les Européens les ressources naturelles que la planète nous offre aurait été consommées dès le 10 mai soit quand même 2 mois et 21 jours plus tôt : https://www.dna.fr/actualite/2019/05/10/« Jour du dépassement » : ce vendredi, l’Europe a épuisé toutes ses ressources annuelles . Le message est on ne peut plus clair : l’Europe est en grande partie responsable de cette dilapidation des ressources de la planète puisque, si tout le monde faisait comme nous, nous mettrions presque deux fois moins de temps pour cela.
Du coup, j’ai essayé de regarder dans
le détail ce que cela pouvait donner en s’appuyant sur les standards
de vie de différentes zones géographiques :
https://www.liberation.fr/planete/2018/08/01/Le
jour du dépassement pays par pays.
Si nous
étions tous Etats-Uniens, c’est dès le 15 mars que nous aurions
commencé de vivre à crédit. Le pire est atteint par le mode de vie
qatari qui épuiserait la planète dès le 9 février. On peut penser
que cette « performance » ne va pas s’améliorer avec
l’organisation de la coupe du monde de football en 2022.
Mais ce peut-il qu’il y ait un mode de vie qui nous permette de ne pas puiser dans les réserves ? Hélas non, car si je me réfère aux infographies publiées dans la presse, même le pays le plus sobre, le Viet-Nam n’arrive pas à finir l’année sans s’endetter vis à vis des générations futures puisque le jour du dépassement tombe un peu avant Noël.
Et la France me direz-vous ? Si j’en crois les données 2018, le mode de vie français aurait fixé le jour du dépassement aux environs du 5 mai. Les données pour 2019 indiquent que ce jour tomberait le 15 mai. Du coup ça me dépasse. Par quel miracle, le modèle écologique français serait devenu ainsi vertueux que si tout le monde nous imitait, nous mettrions 10 jours de plus avant d’épuiser notre quota « nature ».
C’est peut-être là la limite de l’exercice mené par GFN. Les calculs sont si sophistiqués que les variations de résultats sont parfois difficiles à analyser.
Tout ce que je retiens de tout ce travail, c’est que nos modes de vie nous amènent inéluctablement à la catastrophe et qu’il nous faudra beaucoup, beaucoup d’effort pour remonter la pente, d’autant plus d’effort que ces mauvaises habitudes ne datent pas d’hier. En effet, au fil des commentaires, j’ai noté une date : en 1961 ce jour de dépassement tombait en octobre. Cela veut dire qu’il y a 58 ans, c’est à dire avant que la grande majorité des habitants actuels de la planète ne soient nés, on avait déjà pris l’habitude de vivre à crédit. Il y a de quoi faire réfléchir, non ?