Un projet d’encouragement de l’entreprenariat des femmes rurales à partir des solutions d’énergie solaire soutenu par AIWC a été sélectionné lors de la COP 24 pour être pour une publication les «les trophées , solution genre climat » décerné par WECF International et Women Gender Constituency avec l’appui financier de la Fondation RAJA.
Le principe est simple. La production de fruits et légumes est abondante dans de nombreux Etats de l’Inde mais une bonne partie est perdue ou mal valorisée du fait de la mauvaise qualité des infrastructures de transport en zone rurale et l’absence de structures de stockage et de transformation. Le séchage est une solution à ces problèmes et la question de l’énergie peut être résolue en utilisant la source d’énergie la plus immédiatement disponible le soleil. Ainsi autour de 2 séchoirs solaires, fournis gratuitement (pour le premier) ou à des conditions financières très favorables pour le second , AIWC suscite dans des zones rurales pauvres et mal desservies des groupes entrepreneuriaux de femmes qui grâce à ces dispositifs commercialisent dans de meilleures conditions les productions locales.
Bien que ce type d’équipement soit relativement onéreux leur réplication est relativement facile.
Nos avons donc visité deux séchoirs et chacun semble avoir généré autour de ce simple outil, de nombreuses autres activités parfois surprenant.
Un séchoir peu commun.
Pour accéder à ce séchoir, la route est longue. Il nous a fallu une heure environ pour venir de Trivandrum jusqu’à cet endroit, en pleine campagne distant de la ville d’à peine 22 kilomètres.
Du bord de la route, rien n’indique la présence de ce séchoir. Pour y accéder, il a fallu monter un petit chemin escarpé et tout de suite, on se trouve dans un autre univers, végétal. Comme partout sur la zone côtière du Kerala, la forêt n’est jamais loin et souvent les constructions s’y fondent naturellement. Celle à laquelle nous arrivons ne paie guère de mine et pourtant, elle a une histoire peu banale.

Vue extérieure du bâtiment collectif
En effet, ce bâtiment a été construit il y a plus de 10 ans par un groupe de femmes, sur un terrain qu’elles avaient acquis. Cette construction s’étend sur deux niveaux, une grande salle au rez-de-chaussée et une terrasse à l’étage. Au fil du temps, cette bâtisse a joué le rôle d’un équipement social de proximité. Ainsi, il constitue un lieu d’accueil pour les personnes âgées et le collectif y organise tous les mois une consultation de check-up médical pour ces femmes. Celles-ci étaient d’ailleurs là, lors de notre visite pour nous accueillir.

Une partie du groupe 3° âge accueilli dans ce centre
Cette salle où elles se réunissent a aussi une histoire. En effet, les tables qu’on voit au premier plan sont ce qui reste d’un premier projet entrepreneurial autour d’activités artisanales de couture. Dans un premier temps soutenu par l’administration kéralaise, ce projet s’est soumis à toutes les exigences techniques d’un agent public local pour être agréé. Las, celui-ci a été muté avant le démarrage et son successeur n’a pas montré le même zèle, ni le même enthousiasme et le projet a été abandonné. Cela illustre de façon caricaturale la difficulté de nouer des relations partenariales durables entre les pouvoirs publics et la société civile. L’installation de séchoirs solaires avec l’appui d’AIWC a été l’occasion de rebondir.
Sur la terrasse sont donc installés deux séchoirs.

Vue de la terrasse au milieu de la forêt où cohabitent plusieurs variétés d’arbres fruitiers.

Vue de face d’un des deux séchoirs où est en train de sécher de la pâte de fruit de mangue
Ces deux séchoirs n’utilisant que l’énergie solaire, puisque, bien entendu, cet endroit isolé n’est pas relié au réseau électrique, fonctionnent toutes l’année et permettent le séchage de toutes sortes de fruits et de légumes dont certains sont méconnus voire inconnus en France :

le jacquier mûr qui est transformé ici en pâte de fruit

l’herbe aux flèches (ici, la racine qui donne son nom anglais à la plante) est utilisée sous forme de poudre qui est très nourrissante

le fruit du melon amer autrement appelé margose ou concombre amer transformé dans ce séchoir en chips
Plus traditionnellement, on y sèche également des mangues, des tomates, du poivre noir, bref tout ce que la nature, luxuriante, offre de produits dans un rayon de un ou deux kilomètres.
Cela leur permet de commercialiser une gamme large de produits conditionnés :

Pâtes de fruits de mangue


Pâtes de fruit de jacquier


Poudre d’herbe à flèches
Un nouveau projet
Ceci n’est évidemment qu’une première étape. En effet, la production reste encore très artisanale. Comme on peut le constater le conditionnement reste sommaire et le groupe a en projet d’investir dans une petite chaine de conditionnement comprenant operculeuse, ensachage sous vide et embouteilleuse. Le projet cherchent des financeurs mais aussi, dès que cet investissement sera réalisé, des débouchés à l’exportation
CONTACTS POUR AIDER CE PROJET
Priyadarsini Mahila Samajam
A.I.W.C. Neyyattinkara Branch
Vandanoor, Russalpuram P.O. Balaramapuram
Kerala 695501 india
POUR ALLER PLUS LOIN EN BOTANIQUE
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jacquier
https://en.wikipedia.org/wiki/Jackfruit
https://fr.wikipedia.org/wiki/Maranta_arundinacea
https://en.wikipedia.org/wiki/Arrowroot