FCI (France coopération internationale) devient officiellement France Expertise Internationale.
Outre qu’il ne s’agit plus d’un groupement d’intérêt public mais d’un établissement public à caractère industriel et commercial, ce changement sémantique en dit long sur les ambitions de l’administration française pour ses meilleurs éléments. En effet, il ne s’agit plus de venir en aide mais bien d’asseoir une diplomatie d’influence fondée sur la rareté des savoirs, savoir-faire et compétences.
En d’autres termes, le réseau FEI a vocation à être la pointe avancée et le prescripteur pour toutes ces entreprises qui vont s’engouffrer sur les marchés proprement dits d’assistance technique dont les pays émergents vont avoir cruellement besoin. En effet, leurs infrastructures n’étant pas à la hauteur de leur réussite économique, il est vital pour affermir ces positions de donner une assise institutionnelle plus forte à leur société. ET c’est là un domaine où nous excellons, paraît-il. .
http://www.france-expertise-internationale.eu
Déjà, nous avons vu dans les dernières semaines, des manifestations de cette nouvelle diplomatie fondée sur l’expertise : une délégation composée de représentants d’une dizaine de pays du pourtour Sud de la Méditerranée était reçu par la Chancellerie où on a exposé à ces visiteurs ce que nous faisons de mieux en terme de pilotage de notre système judiciaire et de nos juridictions. Dans le même temps, la France signait ou renouveler des accords de coopération militaire avec des Etats de la péninsule arabique.
Il n’est pas sur que MAM pensait à ce réseau FEI quand elle a fait ses offres de service à Ben Ali mais quelle ironie si demain nos forces de sécurité étaient amené à apporter leur expertise à l’établissement de forces de police au service d’une démocratie renouvelée en Tunisie, notamment en s’appuyant sur une justice elle-même refondue.
A une époque où le gouvernement français élague à tour de bras dans ses effectifs de fonctionnaires, cela peut constituer une bonne voie de recyclage pour les meilleurs d’entre eux avec le risque pour le service public d’en sortir définitivement appauvri puisque les meilleurs des rescapés allant diffuser notre savoir-faire dans le monde entier, il ne resterait plus grand chose pour assurer le quotidien national. A terme, c’est l’expertise elle-même qui pourrait être remise en cause puisque l’expertise n’est jamais qu’un peu de travail mis au service de beaucoup, beaucoup de pratiques la plupart du temps.
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