Toujours ces petites statistiques dont on nous repaît qui ne veulent plus rien dire à force d’être triturées, tronquées, surcommentées ou pas commentées du tout. « Attention un chiffre peut en cacher un autre! ».
sur le front de l’emploi
En Conseil des ministres, le secrétaire d’Etat à l’emploi a présenté la communication suivante
La baisse du nombre de demandeurs d’emploi enregistrée en juillet (-14 400 demandeurs d’emploi en catégorie A), première baisse pour le deuxième mois consécutif observée depuis le début de la crise, constitue la plus forte diminution du chômage depuis février 2008. Elle s’inscrit dans la continuité de toute une série d’évolutions positives de l’activité et de l’emploi au premier semestre 2010 : hausse des entrées de jeunes en alternance, chiffres de la croissance en hausse (+0,2 % au premier trimestre, +0,6 % au 2ème trimestre), création de 59 000 emplois dans les secteurs marchands au premier semestre, diminution du nombre de plans de sauvegarde de l’emploi notifiés à l’administration. Ces indicateurs, pris dans leur ensemble, témoignent d’une stabilisation globale du marché du travail.
Il ne fait que confirmer ce que j’indiquais précédemment. Si vous avez lu le billet, vous savez de quoi il en retourne
Mais de lendemain, nouvelle annonce
Pour l’INSEE « Le chômage au sens du BIT a diminué en France au deuxième semestre, baissant de 0.2 point par rapport au 1° trimestre, après une baisse de 0.1% au 1° trimestre . » C’est dans la droite ligne des annonces précédentes . On ne prend en compte que les chômeurs de catégorie A. Cela ne tient pas compte des temps partiel non choisi, cela ne rend pas compte non plus des CDD ni des contrats d’intérim.
L’INSEE, qui est quand même avant tout un institut de statistiques avant d’être une agence de communication, remarque ainsi que la stabilité sur un an du taux d’emploi des 15-64 ans à 63.8% au deuxième trimestre « masque une hausse des formes particulières d’emploi et une baisse des CDI. » Ainsi les CDD et les intérims ont progressé de 0.2% alors que les CDI continuer de baisser.
L’INSEE , qui est quand même avant etc.. , précise en plus que après l’élargissement de l’échantillon de son enquête, la marge d’erreur sur son estimation reste de plus ou moins 0,3 point. Donc relativisons ces évolutions.
sur le front du tourisme
La fréquentation des hébergements touristiques a progressé de 5% en juillet et août par rapport à l’an dernier (+3% pour les Français, +10% pour les étrangers). la crise est finie! Dans le tourisme peut-être mais ailleurs Monsieur Novelli?
sur le front de l’immobilier
les ventes de logements neufs ont augmenté de 7.6% au 2° trimestre par rapport à l’année précédente, les mises en chantier ont augmenté de 0.2% sur un an et les dépôts de permis de construire de 31.4% sur un mois. Une bonne nouvelle et deux mauvaises nouvelles dans la même salve : les ventes augmentent c’est bien, les mises en chantier stagnent c’est pas bien, les dépôts de permis de construire explosent sur un mois, ça serait excellent si justement les mois précédents n’avaient pas été catastrophiques. Evidemment, nous ne garderons que le premier chiffre : les ventes
sur le front de l’industrie
La part des produits « fabriqués en France » achetés en France a reculé de 3 points en 10 ans passant de 67 à 64%. C’est une annonce du ministère de l’industrie Quand on regarde dans le détail, c’est vrai en particulier pour les automobiles. Par contre, nous fera-t-on remarqué la part du « made in France » a augmenté dans le matériel ferroviaire et les technologies de l’information et des communications.
Tiens! pourquoi la part des voitures « made in France » a diminué? Est-ce dû à une invasion des voitures « made in China » ou des grosse limousines allemandes? Comment sont comptabilisées les Clio fabriquées en Tchéquie?
« made in France » dans le ferroviaire : c’est vrai que vous et moi achetons tous les jours du matériel ferroviaire!
« technologies de l’information et de la communication » : la part du « made in France » progresse mais d’où partions-nous il y a dix ans?
Je ne fais de procès d’intention à personne Mais « attention, un chiffre peut en cacher un autre! »
ET MAINTENANT LE GRAND MOMENT DES DECOMPTES DE MANIF
Les manifs du 4 septembre pour toute la France
77.300 pour la police, 100.000 pour les organisateurs
Les manifs du 4 septembre à Paris
12.000 pour la police, 50.000 pour les organisateurs
Jusque là rien que de très normal, puisque les uns compte les pieds et divisent par deux et les autres les têtes mais à partir de 1.60 m (parce qu’on leur a appris qu’en dessous de 1.60 m on n’était pas un homme et c’est pour cela qu’on ne peut pas entrer dans la police. Heureusement que ce ne sont pas les gardes républicains qui font le comptage) .
Mais quand même cela intrigue ces écarts. Poussons plus loin le raisonnement.
La France moins Paris = La Province
Cela fait pour la Province
65.300 pour la police, 50.000 pour les organisateurs. Les RG de province (les RG existent toujours, seuls leur nom a changé) seraient-ils complètement noyautés par la LDH, voire pire par le GISTI ?
Maintenant si vous retirez les chiffres de certaines grandes villes (8 à 10.000 à Nantes, 3.500 à Rennes, 3.500 aussi à Bordeaux par exemple) vous arriverez dans les deux cas de figures à des chiffres étonnants.
Rappelons nous que la LDH avait recensé 138 manifestations entre le 3 et le 4 septembre sur le même thème.
Fatalement, je sens qu’on va arriver à un moment où un autre aussi bien dans les chiffres de la police que dans celle des organisateurs à des manifs SANS manifestants, voire avec des participations négatives. Le Ministre a raison : la mobilisation a été décevante. Avoir des « dé-manifestants », quel échec!!
ET encore, je ne tiens pas compte de toutes ces manifs qui se sont tenus spontanément sans avoir été annoncées par la LDH.
finalement police et organisateurs, c’est un peu comme « chiens et chats ». La preuve
http://www.youtube.com/watch?v=6Y3cb9VFJrM et http://www.youtube.com/watch?v=yQJxSOATDJ8
Gageons que la lecture des journaux mercredi matin sera aussi réjouissante. Je vous donne rendez-vous ce jour-là pour « compter les bouzes »